Photo: Mikey Williams/TR Boxing – Oleksandr Usyk (22-0, 14 K.-O.) est entré sur le ring avec une place déjà assurée ou temple de la renommée de la boxe, mais en est ressortie avec le statut de légende, de champion incontesté et de premier homme à vaincre Tyson Fury (34-1-1, 24 K.-O.), samedi dernier.
En boxe internationale, l’histoire de la semaine, probablement de l’année, voire des dernières années appartient à Oleksandr Usyk. Pas qu’une histoire, «L’HISTOIRE» était sous nos yeux ce samedi.
C’est incroyable quand même. Plusieurs voyaient Usyk ‘out-boxer’ Fury, mais qui le voyait l’ébranler aussi solidement qu’au 9e round? Même que, pour le juge Mike Fitzgerald, c’est la demi-chute au tapis de Fury qui aura fait la différence.
Peu importe, selon la vaste majorité du public, excluant le ‘Gypsy King’, Usyk était le «bon» gagnant. En plus, sa victoire nette fut assez compétitive pour que tout le monde soit déjà vendu à une revanche.
D’ici là, difficile de ne pas placer Usyk au 1er rang du classement livre pour livre. Les plus fervents amateurs débats pourrait lancer les noms de ‘Bud’ Crawford et du ‘Monstre’ Inoue, reste que sur un point, il n’y a plus aucune place au débat.
Oleksandr Usyk est une légende parmi les grands.
Briedis mérite ses fleurs
En demi-finale, on nous vendait Jai Opetaia (25-0, 19 K.-O.) comme le ‘the next big thing’. Champion lourd-léger, futur champion poids lourd et entre temps, possible rival digne de ce nom pour le gagnant de Beterbiev-Bivol.
Toutes ses affirmations sont sans doute encore vraies. Opeteia a de nouveau vaincu Mairis Briedis (28-3, 20 K.-O.), 22 mois plus tard, via une décision tout aussi unanime et compétitive que la 1ère fois.
C’est la fin du combat qui fut le plus intéressante. Malgré un nez brisé, et près de 2 ans d’inactivité, le Letton de 39 ans s’est enflammé comme un phénix, pour – par moments – mettre Opeitia dans l’eau chaude.
On doit créditer l’Australien pour sa victoire. Il a de nouveau mérité le titre IBF. Si ç’a été plus compliqué que prévu, c’est à Briedis qu’on doit aussi donner des fleurs. L’ex-monarque a quand même flirté avec la crème de la crème (de la crème) pour une 3e fois.
Rappelez-vous, en 2018, son combat contre Usyk s’est joué d’un seul round.
Ce n’est pas rien.
Déjà vu à Riyad
En décembre dernier, Agit Kabayel (25-0, 17 K.-O.) avait surpris la planète boxe tout entière en arrêtant Arslanbek Makhmudov (18-1, 17 K.-O.) en 4 rounds. Malgré tout, il était de nouveau négligé à son retour en Arabie Saoudite…
L’homme-surprise n’avait pas dit son dernier mot.
L’Allemand s’est cette fois payé le ‘Flash’ cubain, Frank Sanchez (24-1, 17 K.-O.) dans une destruction de 7 rounds. Kabayel devient ainsi aspirant obligatoire au titre des poids lourds. Sanchez, lui, se retrouve avec un genou aussi douteux que les 31 ans affichés sur les papiers légaux qu’il a obtenu à son arrivée de Cuba. La suite sera intéressante.
La fin d’une époque
Puisque Laurent Poulin a déjà parlé hier de l’événement du jeune premier qu’est Moses Itauma. Il ne nous restait qu’à parler de l’histoire triste de la sous-carte.
Ça semble être la fin pour le ‘Krusher’ Kovalev.
Certains n’étaient pas si tristes, notamment Lou DiBella, en se basant sur le fait que Kovalev était une mauvaise personne. En revanche, niveau boxe uniquement, ça n’avait rien de bien heureux.
À une certaine époque, Kovalev fut un terrifiant cogneur avec un jab légendaire qui, sur papier, était à un round près de vaincre Andre Ward pour devenir #1 livre pour livre. Plusieurs humbles observateurs avaient d’ailleurs le ‘Krusher’ gagnant…
Dans tous les cas, cette époque est révolue. Sans rien enlever à Robin Sirwan Safar (17-0, 12 K.-O.), le Russe ne semblait plus être l’ombre de lui-même en s’inclinant par décision unanime. ‘Father time is undefeated’, comme disent les Anglais.
Double surprise à San Diego
Pendant que tout le monde parlait encore de Riyad, ESPN présentait une succulente carte pour tard en soirée.
Et ç’a conclut une grosse journée pour la boxe ukrainienne…
Denys Berinchyk (19-0, 9 K.-O.) a surpris le Mexicain Emanuel Navarrete (38-2-1, 31 K.-O.) pour remporter le titre vacant WBO des poids légers par décision partagée.
En demi-finale, Giovani Santillan (32-1, 17 K.-O.) s’est fait surprendre devant les siens en se faisant passer le K.-O. au 10e round par Brian Norman Jr (26-0, 20 K.-O.). L’Américain de 23 ans met donc la main sur le titre WBO intérimaire des 147 lb.
Le mot ‘intérimaire’ pourrait d’ailleurs bientôt disparaître sachant que Terence Crawford ne sera fort probablement plus jamais un mi-moyen.
Bilan des meilleures fiches
Avec le revers de Santillan (32-1), c’est la 4e fois en moins d’un mois qu’un boxeur à la fiche parfaite en 30 combats et plus voit son dossier se ternir. Avant lui, Munguia (43-1), Bazinyan (32-0-1) et Haney (31-1) ont connu le même sort.
Si ça vous intéresse, seuls six boxeurs actifs sont toujours parfaits en 30 combats et plus.
Il s’agit de Terence Crawford (40-0), Abel Mendoza (40-0), Jermall Charlo (33-0), Jaron Ennis (31-0), Arnold Barboza Jr (30-0) et William Zepeda (30-0).
Canelo-Scull : ceinture ou fortune?
En parlant de boxeurs invaincus, l’IBF a ouvert la semaine en grand en ordonnant un combat entre Canelo Alvarez (61-2-2, 39 K.-O.) et William Scull (22-0, 9 K.-O.).
C’est vraiment chouette de voir qu’une fédération «met ses culottes», pour citer Anthony Marcotte, devant Canelo.
Mais soyons honnête, ce n’est pas exactement ce qu’on attendait.
Ainsi, dans moins de 28 jours, on saura si Canelo tient davantage à son titre IBF et statut de champion incontesté qu’à ses 35M$ garantis par combat, ce qu’il n’obtiendra jamais pour affronter le Cubain.
L’Agenda PG
À surveiller cette semaine, à l’international :
Taylor vs Catterall
Combat revanche fort attendu samedi en Angleterre entre Josh Taylor (19-1, 13 K.-O.) et Jack Catterall (28-1, 13 K.-O.), vaincu via une décision controversée en octobre 2022. Depuis, Catterall a gagné ses 2 combats et Taylor s’est incliné face à Teofimo Lopez. La suite semble simple pour le gagnant : trilogie ou championnat mondial.
Rozanski vs Okalie
Après plus de 13 mois d’absence, le Polonais Lukasz Rozanski (15-0, 14 K.-O.) revient vendredi pour défendre son mal-aimé titre mondial WBC bridgerweight (225 lb) face à l’ex-monarque lourd-léger Lawrence Okalie. Ce titre nous rendra à jamais nostalgiques d’Oscar Rivas et honnêtement, c’est sans doute ça qu’on en parle.
Le retour de Batyr
Autre boxeur à faire ses débuts de l’année 2024 : l’ex-tigre Batyr Jukembayev (22-1, 16 K.-O.). Ce dernier affrontera l’éternel ‘gatekeeper’ ukrainien Ivan Redkach, dès mercredi, en Floride, sur ProboxTV.
Pleins feux sur Shawi
Bien que géographiquement locaux, il y a aura des combats de calibre internationaux en Mauricie ce samedi. Les deux principaux opposeront Christian Mbilli (26-0, 22 K.-O.) à Mark Heffron (30-3-1, 24 K.-O.) et Arslanbek Makhmudov (18-1, 17 K.-O.) à Miljan Rovcanin (27-3, 18 K.-O.).
Surveillez ces deux tigres, tous deux affiliés à Top Rank. Pour autant qu’on peut se fier à Mike Coppinger, on serait à une victoire près de revoir ESPN au Québec.
À suivre ce samedi, en direct sur Punchinggrace.com dès 19h.