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«Trois points en 53 matchs… grosse progression!!!»

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: tirée des réseaux sociaux

Sylvain rides again! L’Oracle de Boucherville est sorti de son antre. Comme la marmotte. Et son regard froid et chirurgical sur la situation réelle du Canadien va donner froid dans le dos à Anthony Desrosiers et à tous les chantres de la reconstruction vers la grand soir.

Le soir de la conquête de la Coupe.

Je rentrais après l’enregistrement d’un podcast avec Max Truman et Jean Trudel pour Stanley25 et l’avion de Sylvain se posait en provenance de Sept-Îles.

Pris sur la 15, pogné à la sortie de Dorval, on s’est appelé.

«Réalises-tu que si le CH perd ce soir contre les Sharks de San Jose, ce qui pourrait arriver, sa progression après 53 matchs serait de…UN (1) énorme point. Quelque part, ça donne une bonne chronique…

Y a fallu écourter la conversation, d’autres appels rentraient, on s’est donné rendez-vous mercredi pour analyser la situation.

Photo: Réjean Tremblay – Le mystérieux Sylvain

Entretemps, le Canadien a gagné 4-3 de peine et de misère contre les Sharks qui eux aussi, ont entrepris leur reconstruction après le CH…

-Ça donne quand même trois points de plus que la saison dernière…

Ben oui, ben oui. Trois petits points malgré une poussée incroyable en décembre qu’on n’arrive même pas à expliquer. Trois points, tu trouves que c’est une grosse progression ? Sont 21èmes, vont continuer à en arracher le reste de la saison quand les gros matchs vont commencer après le Super Bowl.

 -Quand même, les gens étaient optimistes ce matin…

Les gens s’excitent facilement parce qu’ils ne connaissent pas leur hockey. Hier, j’ai regardé au complet le match entre les Penguins et les Devils, puis celui entre Calgary et Toronto. Ça veut dire que je regarde attentivement les autres joueurs de la ligue. Je peux comparer et évaluer le Canadien par rapport à l’opposition. C’est pour ça que je souris quand j’entends les fans et les supposés connaisseurs proposer des échanges sans même savoir de qui ils parlent.

 -Quand même…

Ça se peut que la reconstruction des Sharks aille mieux que celle du Canadien. Parce qu’eux, ils ont ue vrai superstar, un joueur qui fait la différence. On a personne qui a le talent de Macklin Celebrini. Lane Hutson est doué, il est formidable…mais depuis que ça commence à jouer plus serré, il est moins douze et ne marque plus de points.

Photo: NHL.com – Le talentueux Celebrini

-On progresse quand même…

Si tu veux le croire. Mais pour gagner une Coupe Stanley ça te prend un super joueur. Matthew Tkachuck, Alexander Barkov, Sam Reinhard et Bobrovsky avec les Panthers. Kutcherov, Stamkos ou Hedman à Tampa Bay, Mark Stone, Jack Eichel, Pietrangelo, Martinec, Shea Theodore à la défense avec Vegas. Ça me fait de la peine, mais le CH n’a pas ces joueurs. Nick Suzuki est un très bon joueur d’un point par match mais il ne donnera pas plus. Cole Caufield ne me semble pas avoir ce qu’il faut pour traîner un club, ce n’est pas un gars de 50 buts.  Juraj Slafkovsky est jeune, il est grand, il est gros. Mais pour l’instant il plafonne. Dans une bonne équipe mature, il pourrait être très utile.

Dans le fond, les Sharks vont sans doute mieux repêcher que le Canadien et dénicher un meilleur joueur. La poussée de décembre est peut-être arrivée trop tôt dans la reconstruction…

 -C’est quoi alors l’espoir ? Les années passent…

Ivan Demidov! Je pense et j’espère que le Russe sera le superstar qui va faire flamber l’équipe. Si les gens rêvent à une Coupe Stanley, ça se peut fort que ça passe par Demidov. Soit dit en passant, l’organisation n’a pas beaucoup de mérite avec Demidov. Toi et moi, on l’aurait repêché tellement c’était évident.

Photo: NHL.com – Ivan Demidov: l’espoir

-C’est encourageant…

Sais-tu ce qui est inquiétant? L’Organisation a vendu que c’était la progression des jeunes qui comptait. Qui était importante. Vous êtes d’accord ? Ben, qui donc a progressé vraiment ? Caufield ? C’est vrai. Quelques points. Slafkovsky a moins de points, moins de tirs au but mais il a plus de mises en échec, ça veut dire qu’il a moins souvent la rondelle mais qu’il travaille fort. La vraie progression, on la remarque chez Josh Anderson, Jake Evans ou Joel Armia . Ce ne sont pas des jeunes» à proprement parler. Ce sont des vétérans de soutien.

Cela dit, je ne dis pas que le Canadien n’a pas de bons joueurs. Mais je dis que la prudence est de mise dans l’évaluation de la reconstruction. Il faut être très prudent avant de trop s’emballer.»

Si des fans du Canadien sont choqués ou déprimés par cette analyse de leur Sylvain favori, ils pourront bientôt se défouler. D’ici quelques semaines, Sylvain animera sa propre émission de radio. Il y aura quelques appels. Y a pas peur. Y est capable d’en prendre.

Et pour vous montrer comment le hockey du CH peut à la fois rassembler et diviser, Camille Estephan, grand fan et très bon connaisseur, arrive à des conclusions opposées à partir des mêmes observations et des mêmes statistiques.

Et moi?

La Coupe en 27.

Photo: Mikey William – Jalolov et LE boss Arum

Pas de Jalolov, mais un polo

Dans la version originale du texte que Réjean m’a envoyé pour édition, son calepin disait de ne pas l’appeler jeudi soir, car il serait au Casino jeudi.

Comme plusieurs, c’était le combat du ‘Big Uzbek’ de 6’7’’, également double champion olympique des super-lourds, Bakhodir Jalolov, qui l’intéressait.

Plutôt que de l’appeler jeudi soir, j’ai donc appelé Rej hier soir, pour lui dire que le combat serait annulé.

L’histoire est floue, mais la version officielle de Top Rank dit que le géant d’Ouzbékistan est tombé malade après la pesée. On lance des trucs en l’air, mais un poids lourd de plus de 250 livres, ça tombe pas malade à cause d’une coupe de poids trop drastique.

Comme on ne saura sans doute jamais le fond l’histoire, je vais simplement citer Virginie Assaly qui m’a un jour: «Franchement Noé, des sushis de dépanneur? À quoi t’as pensé?»

Photo: Vincent Ethier – quelques heures l’annulation…

Et puis après, on n’aura pas de triple olympien sur la carte, mais Réjean m’a dit qu’il viendrait quand même au gala. Ça fait déjà ça.

Avec son plus beau polo en plus.

Et les trois présences aux JO de Jalolov, ce n’est rien d’incroyable à comparer des 12 du Parrain. Mais je veux pas trop l’encenser dans sa propre chronique, ça fait prétentieux. En plus, dans le milieu, t’es toujours à une erreur d’être mauvais.

Attendons de voir la chronique de vendredi, et le polo de jeudi soir.

Noé Cloutier