Photo: NHL.com
Le Snake et Mathias Brunet sont contents. Les folies du mix et autres babioles de marketing n’ont pas tenu la route. Le Canadien doit maintenant avancer en arrière. Autrement dit, couler le plus profond possible pour obtenir un autre choix au repêchage miraculeux.
Vous connaissez déjà la chanson.
Encore bien plus, les indécrottables croyants vous diront que le CH doit se débarrasser de David Savard, de Joel Armia et de Jake Evans pour aller chercher d’autres choix au repêchage.
Comme si la banque de recrues et de prospects prometteurs n’était pas assez pleine encore. Le CH n’a que ça des actifs prometteurs prêts à s’envoler comme un bitcoin sur les stéroïdes.
Photo: NHL.com – Joel Armia
Huit défaites en neuf matchs. H.U.I.T défaites. En neuf. Et tout le monde sourit et est de bonne humeur. Tout le monde pense à ces deux semaines de vacances que leur donne le tournoi des 4 Nations. Formidable. Le soleil, la mer, les casinos pour aller se remettre de ces huit défaites. Ça arrive au bon moment. Les p’tits gars épuisés vont pouvoir refaire leurs forces pour entreprendre le dernier droit. Avancer en arrière. Perdre le plus souvent possible pour améliorer les choix au repêchage.
Dire qu’Anthony Desaulniers de BPM a vraiment cru à une progression marquée de l’équipe. J’ai tellement de peine pour lui, ça doit faire tellement mal.
UN DEMI-MILLION DE JEUNES GARÇONS
Mais Anthony Desaulniers est un grand garçon. Un adulte.
William, lui, n’a que onze ans. Samedi soir, on soupait avec ses parents au Lezvos à Saint-Sauveur. J’avais apporté une biographie de Chantale Machabée et trois autres livres traitant de hockey. C’est sa passion. Il a pris quelques bouchées et a vite plongé le nez dans ses livres.
Sa chambre est décorée de photos et de souvenirs liés au Canadien. Il a déjà lu les biographies de Cole Caufield et de Nick Suzuki dans Raconte-Moi. Il aime le Canadien. Il vénère ses joueurs. Il espère et prie pour qu’il gagne.
Photo: Sports Illustrated – Cole Caufield
Samedi, il m’a demandé comment ça se faisait que ses Amours n’étaient pas meilleurs?
Il y 550 000 garçons de 14 ans et moins au Québec. Il doit bien y en avoir la moitié qui aime le Canadien. Ça fait 225 000 ti-culs qui ne comprennent pas et qui s’endorment le soir avec le cœur gros.
Je couvre le CH par intérêt professionnel. C’est une de mes deux professions. Gagne ou perd, ça ne me dérange pas. Mais William? Il aime les victoires de ses idoles et hait les défaites qui font mal.
Faudrait peut-être que les grands millionnaires qui viennent d’en perdre huit sur neuf soient un peu conscients qu’il y a des centaines de milliers de petits Québécois qui s’endorment avec de la grosse peine dans le cœur. À cause d’eux.
Et je ne connais pas la proportion de fillettes et de filles qui se passionnent pour Caufield et Suzuki, mais ça se peut aussi qu’elles soient quelques centaines de mille à être tristes en pensant au beau CH.
Photo: NHL.com – Nick Suzuki
C’est à ça que ça sert le hockey professionnel. Juste à ça. Pensez-y. Ça change quoi dans la vie gagner 5-3 ou perdre 3-5? À part créer des grosses émotions.
JIMMY JOHNSON: QUE C’ÉTAIT BEAU!
Le Super Bowl n’était pas encore commencé que j’avais déjà eu droit à mon moment à moi. Égoïste. Qui m’a laissé béat d’admiration.
On a vu Jimmy Johnson, 81 ans, marcher lentement sur le terrain. Puis l’ancien coach s’est arrêté et l’Intelligence artificielle a pris la relève. Autant pour l’image que pour la voix de Johnson. Il s’est revu jeune joueur à 20 ans, rajeuni par l’IA, puis jeune assistant coach, puis coach à l’université et enfin coach avec les Cowboys de Dallas. Ses cheveux et son célèbre toupet épais passant du noir au blanc.
Photo: Fox Sports
Johnson avait les yeux rougis et humides en revenant trouver ses collègues. Et ils n’ont rien fait pour apaiser ses émotions en lui disant à tour de rôle à quel point ils l’aimaient. C’était poignant.
Ç’a déjà donné un grand roman : Un homme se penche sur son passé.
Dans son salon, Ben Roger, le plus grand fan des Eagles au Québec, pleurait…