Photo: NHL / FB
Les gens ont hué copieusement l’hymne national américain. Les frères Tkachuk qui sont de fiers Américains et les fils de Keith (et peut-être petits neveux de Pete Tkachuk que j’ai applaudi avec les Saguenéens de Chicoutimi) ont vite réglé le cas.
Vous huez l’hymne de notre pays, on va régler ça à la façon du hockey canadien. À coups de poing.
Ç’a duré moins de dix secondes. Trois batailles. Le point d’honneur était fait. On pouvait maintenant jouer au hockey.
Photo: Panthers de la Floride – Matthew Tkachuk et Brandon Hagel, après 2 secondes de jeu…
Et est-ce que ça a joué!!! Du hockey rapide, dur, propre axé sur le contrôle des zones dangereuses, du hockey que seuls des membres de l’élite mondiale peuvent offrir aux fans.
En fait, la meilleure défensive a gagné. La meilleure défensive et le meilleur gardien.
Photo: Blues de St-Louis – Jordan Binnington, l’homme de confiance de d’Équipe-Canada
Et voilà le Canada forcé de gagner cet après-midi – et en temps régulier – s’il veut avoir la chance d’une revanche à Boston en finale. N’achetez pas tout de suite votre ticket pour la Nouvelle-Angleterre, la Finlande demeure un adversaire coriace. Quand tu te payes la Suède, tu sais jouer au hockey.
Photo: ESPN – Absent face au USA, Cale Makar, que plusieurs perçoivent comme le meilleur défenseur au monde, pourrait être de retour cet après-midi face à la Finlande…
COMMENT EXPLIQUER LES HUÉES?
De jeunes collègues ont parlé du plus grand match de hockey disputé à Montréal en ce siècle. C’est vrai. Le siècle est jeune. Et je ne me souviens pas d’une rencontre aussi marquée par la tension et la hargne au XXIe siècle.
Mais dans l’histoire du hockey à Montréal, on a vu plus important et plus dramatique. À plusieurs reprises.
Mais il n’y avait pas cette hargne sourde contre l’autre équipe qu’on a senti ces dernières semaines.
Quand l’Union soviétique a envoyé son équipe nationale affronter Team-Canada en 1972, personne n’a hué l’hymne national entonné par Roger Doucet. Et pourtant, c’était l’empire du mal. L’empire de Staline responsable de millions de morts en Russie et dans les pays du bloc de l’Est. L’empire du communisme, système économique étatique qui finit toujours par l’obligation d’ériger un Rideau de fer pour empêcher les esprits libres et les ambitieux de s’enfuir. Je ne parle pas seulement des médecins.
Photo: Hockey Hall of Fame / Archive – Canada vs. URSS
Même chose le soir du Jour de l’An 1975 ou lors de la série AMH-URSS de 1974. Ou de la Challenge Cup à New York ou des tournois de la Coupe Canada. Je n’ai jamais entendu une seule huée pour l’hymne soviétique.
Faut donc que le comportement de Donald Trump et de ses milliardaires ait été particulièrement grossier et arrogant pour que des Québécois chahutent l’hymne américain. En fait, Trump n’a pas insulté Justin Trudeau ou les libéraux; je pense qu’on l’aurait accepté si c’était resté politique et individuel, c’est tout le Canada qu’il a méprisé.
C’est le Canada qui est un tire-au-flanc refusant de payer ses dus à l’OTAN, le Canada qui est incapable de protéger ses frontières, le Canada qui est absent de l’Arctique là où se promènent les sous-marins et les navires russes et chinois, le Canada qui vit en assisté social aux crochets des États-Unis. Le Canada qui serait bien mieux d’être un simple état américain…
Autrement dit, vous faites partie du Canada, vous êtes en dettes, vous êtes fainéants, vous êtes lâches et vous vivez comme un bs de luxe à nos dépens.
Jamais Staline ou Nikita Khrouchtchev ni Brejnev n’ont attaqué le Canada comme nation. Il y avait une forme de respect dans les relations. Même si c’était la guerre froide.
Trump l’a fait. Et on est supposés être des amis?
Photo: Justin Trudeau / X – Justin Trudeau et Donald Trump…
Faut donc gagner cet après-midi si on veut avoir la chance d’aller se faire huer à Boston jeudi. Mon opinion sur ce match?
C’est une question de vie ou de déshonneur.
Si le hockey canadien n’est même pas capable d’atteindre la finale de ce tournoi…
L’ENTREVUE GÊNANTE DE TRUDEAU
Quand on reçoit un premier ministre en entrevue, on se prépare. Même quand le premier ministre a l’air d’un joueur de ballon-balai dans son chandail rouge.
Élisabeth Rancourt n’était pas prête. Ou n’avait pas les capacités de mener une véritable entrevue avec un premier ministre de pays. À quelques minutes d’un match qui prenait une importance symbolique énorme. Et une valeur politique qu’ont utilisée sans vergogne la ministre des Sports Pascale St-Onge et Justin Trudeau pour ploguer leurs gadgets.
À la place, on a eu droit à une mièvrerie et une gaminerie gênantes.
MARC RAMSAY: ÇA S’EST JOUÉ EN PARTANT
Marc Ramsay est à Riyad pour le combat Beterbiev-Bivol. Mais évidemment que Ramsay a suivi avec intérêt et sa passion habituelle le match entre les États-Unis et le Canada : «Ça montre le déclin de l’empire canadien dans le hockey. On a su dès le départ que ce serait difficile. Les frères Tkachuk ont mis la table en partant. Le message était clair. On est venus ici pour jouer au hockey et pour gagner. Pas pour niaiser».
Photo: Vincent Ethier – Marc Ramsay
Par ailleurs, et ce n’est pas le dossier de Ramsay bien évidemment, rien ne garantit que Christian Mbilli se battra à Paris le 8 mai prochain comme il a été annoncé par les Français. Un jeudi, célébration du 80e anniversaire de la fin de la guerre de 45.
Ce dossier est compliqué et comporte des zones crasseuses qui restent à être nettoyées…
Et n’oubliez pas après avoir vu le match Canada-USA: la Coupe en 27!