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Le CH: c’est la dureté du mental!

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Joshua Roy

La saison dernière, Kent Hughes et Jeff Gorton ont échangé Sean Monahan à la date limite des transactions et le Canadien a complété la saison en se traînant les pieds.

Des sans-cœurs.

Samedi, les mêmes joueurs ou à peu près, sont revenus de l’arrière en marquant trois buts en troisième période et ont fini par arracher un précieux point au classement en perdant en tirs de barrage.

La différence? Un an d’expérience, c’est évident. Mais l’équipe est encore jeune et Kent Hughes a flairé le moment précis où ce groupe de jeunes individus manquant de confiance pouvait se transformer en une équipe forte «en l’air» aurait dit le regretté Piton Ruel.

La nouvelle force du Canadien, elle n’est pas à la défense puisqu’il manque Kaiden Guhle, ni devant le but puisque Samuel Montembeault était déjà là la saison dernière.

Comme le dirait Marc Messier dans les Boys, cette équipe a la «dureté du mental».

Le Canadien est présentement l’équipe de la Ligue nationale qui connaît le plus de retour de l’arrière dans un match. Ça peut vouloir dire que les gars ne sont pas prêts à commencer la rencontre…
Quoique les partisans qui étaient sur place au Centre Bell un quart d’heure avant le début du match, soutiennent que les fans étaient en feu dès qu’on a présenté la vidéo du CH sur l’écran. Pompés à l’os.

Mais ça peut vouloir dire aussi que dès qu’un adversaire lève le pied avec une bonne avance, les Suzuki, Caufield, Hutson et les autres sentent le vent tourner et ont l’instinct du tueur de viser l’artère jugulaire. Sont dangereux.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Cole Caufield et Juraj Slafkovsky

Sylvain est sur Le Plan. En mars, il a prédit 7-7 pour le CH. C’est présentement 5-5. Mais il n’avait pu prévoir que les défaites seraient subies en prolongation ou en tirs et que les points communistes permettraient de se maintenant dans les séries.

Jamieson, lui, voulait que Kent Hughes permette à son équipe de passer à la prochaine étape. Celle où le moral prend son envol, celle où un groupe disparate se fusionne en une vraie équipe et gagne des matchs qu’elle devrait perdre.

C’est le cas présentement.

Dans une saison normale, avec une fiche de 33 victoires et 36 défaites, le CH n’aurait aucune chance de se faufiler en séries.

Cette année, avec 87 points, ça pourrait être le cas.

La finale en 26. La Coupe en 27.

BIG GEORGE FOREMAN: UNE VRAIE LÉGENDE D’HOMME

La semaine du 30 octobre 1974, j’en étais à mes débuts à La Presse. Je couvrais les faits divers de nuit. Je commençais à courir les meurtres, les manifs, les émeutes et les descentes de police vers 18 heures et je terminais quand la nuit se calmait.

La nuit des 13 meurtres du Gargantua, j’étais dans le truck de Claude Poirier vers 3 heure du matin quand on a commencé à sortir les cadavres du bar. Il faisait -20, minimum, et les cadavres recouverts d’un drap, faisaient de la buée dans l’air glacial.

Mais pendant cette semaine d’octobre, je retournais à la rédaction vers minuit pour aller voir les gars des sports. Ils étaient installés à droite en entrant, cachés derrière la tribune des téléphonistes.

Il y avait King, Duguay, Beaulieu, Robillard, Chartier, Blanchard, Pedneault et compagnie.

Je demandais aux gars du pupitre de me faire lire les reportages de Foglia envoyé au Zaïre pour couvrir le combat entre Muhammad Ali et George Foreman. Je n’avais pas la patience d’attendre la première édition vers 3 heures du matin.

Vous dire que je tripais serait mentir. Je lévitais. Foglia connaissait sa boxe mais surtout, il avait une vision globale de l’humain et des situations. C’est le meilleur chroniqueur que j’aie lu en français, en anglais, en espagnol et en italien, les langues que je peux déchiffrer. Et de ce que j’ai compris du roumain quand je suis allé à Budapest pour le combat de Lucian Bute, c’est le meilleur incluant le roumain. Avoir été prof de latin a quand même ses avantages.

Photo: The Ring Magazine – George Foreman

Ali-Foreman, c’est le combat d’une génération. Comme l’avait été le combat Joe Louis-Max Schmeling à un an de la guerre mondiale entre les Nazis allemands et le reste du monde en 1938. Même si Schmeling n’était pas membre du Parti nazi et que son gérant était Joe Jacobs, un Juif qui l’avait emmené s’entraîner dans un établissement juif dans les Catskills, le combat avait pris une dimension politique extrême. Plus que la finale des 4 Nations.

Vous connaissez l’histoire de l’affrontement Ali-Foreman. Ali a passé le knock-out à Foreman au huitième round et Foreman a plongé dans une profonde dépression. Quatre ans plus tard, après une défaite contre Jimmy Young, il a vécu une Révélation dans son vestiaire où Jésus l’a invité à devenir son prêcheur.

Pendant une dizaine d’années, Foreman a prêché dans les quartiers difficiles de Houston avant de revenir et regagner sa ceinture des poids lourds.

Entretemps, il avait lancé le George Foreman Grill, un barbecue électrique, qui l’a enrichi de 200 millions et jusqu’à sa mort, il a prêché l’amitié, l’amour du prochain dans une bonne humeur attachante.

Ali qui l’avait malmené avant le combat, sans parler de la bataille elle-même, est devenu un ami proche et sincère. Foreman l’appelait chaque jour.

Un était un prédicateur chrétien, l’autre était un musulman activiste. Les deux savaient que leur Dieu-Allah pouvaient coexister.

J’ai rencontré Foreman à quelques reprises au gré des voyages de boxe que j’ai faits. Comme j’ai pu passer des moments précieux à jaser avec Muhammad Ali à son camp de Deer Lake ou lors d’un voyage à la Baie James avec Roland Mailhot de CKAC.

Faudrait prendre soin et honorer nos légendes à nous. Fernand Marcotte, Gaétan Hart et les quelques autres. Écouter et recueillir leurs histoires.

Ils ont beaucoup vu et vécu…

LES FEMMES DE MES BALADES

J’ai donc passé une semaine en croisière. J’ai trouvé long de toujours faire le tour du pont sur un Harley-Davidson.

Vous avez compris que je préfère une semaine sur une moto quelque part en Arizona ou dans les Rocheuses que sur l’océan.

Lady Ju n’est pas tuable sur un Harley. C’est la compagne de route idéale. Sur un gros navire, elle est plus sensible aux virages.

Photo: Réjean Tremblay – Souvenir d’Arizona…

En fait, je compte sur trois femmes pour passer une semaine idéale en moto. Julie évidemment, Marnie pour s’occuper de Sacha et Pascale Lévesque du Soleil pour nous envoyer la liste des bars et des hôtels pittoresques sur notre route. Le Roosevelt à New Orleans, c’est elle. Vous le croirez pas, on avait un rendez-vous d’affaires à San Juan, Porto Rico, et Pascale et le colonel nous ont envoyé d’urgence les listes des bars fabuleux de la ville. On a manqué de temps.

Le soir, on suivait grâce au wifi les victoires et les victoires morales du Canadien…

C’est simple, si je me fie à l’excitation des médias, le CH n’a pas perdu de la semaine.