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Bravo Alex Ovechkin!

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: NHL / IG – Alex Ovechkin et Wayne Gretzky

Le hockey a quelque chose de merveilleux. Un grand Russe, ami de Vladimir Poutine, est au centre de la patinoire au Nassau Coliseum et les fans des Islanders, de bons Américains, l’applaudissent avec chaleur en scandant Ovi… Ovi… Ovi.

Maman Ovechkin, le beau-père, l’épouse et les deux enfants d’Alex, sont acclamés et ont les yeux émus. Janet Gretzky a séché ses larmes après le 895e d’Ovi et sourit sur le tapis à côté de Wayne Gretzky, grand Canadien et ami de Donald Trump.

On s’en fout. Même si on a pris le temps de huer le commissaire Gary Bettman quand il a pris le micro pour féliciter Ovechkin, ce n’est pas ce qui compte.

La fête, c’est pour célébrer un exploit surhumain. Dans le hockey moderne, 14 saisons de 40 buts, c’est déjà fou. Neuf de 50 buts, à part Gretzky et Mike Bossy, personne ne l’a fait. Ovechkin oui.

Et Ovechkin a marqué 895 buts dans un hockey dirigé par des entraîneurs compétents enseignant des systèmes de jeu difficiles à percer et des gardiens de but qui ne se comparent pas à ceux du temps de Gretzky.

C’est simple, ils mesurent plus de 6 pieds et 2 pouces, ils sont équipés de véritables armures et ils ont tous un coach personnel.

Dans la Ligue nationale actuelle, selon François Allaire, le plus grand gourou dans l’art du gardien, ils sont au moins 25 très bons gardiens dans la ligue. Avant, c’était quelques-uns. À l’unité.

Et Alex Ovechkin l’a fait. À 39 ans, il ne ralentit même pas. Il joue encore avec la fougue d’un ado et la passion d’un amoureux à sa première conquête.

Photo: NHL / IG – Alex Ovechkin

Dans le fond, c’est après avoir gagné la Coupe Stanley qu’Alex Ovechkin a gagné le cœur des Américains et des Canadiens. Pas seulement parce qu’il a été un leader exceptionnel mais à cause de la joie enfantine qu’il a montrée dans les célébrations d’après-conquête. La Coupe s’est fait cabosser un peu mais la joie et la passion d’Ovi l’ont conduit aux grands talk-shows de la télé du grand public où sa bouille a fait fureur.

Qu’il ait été Russe ou pas, ne changeait rien. C’était la joie d’un homme quand il gagne en pratiquant un sport et un jeu qui a touché le cœur des gens. Et cet amour fou pour le hockey, les gens l’ont senti. Ovi a été accepté pour ce qu’il est. Un homme de chair, de sang et de passion. Qu’il ne soit pas Nord-américain a cessé de compter.

Hier, les gens de Long Island ont célébré l’exploit d’un homme. Le sport devrait toujours dépasser les limites de la politique.

Après tout, le sport a été créé pour remplacer la guerre. Au lieu de courir après un ennemi, on courait après un adversaire. Au lieu de lancer le javelot pour tuer, on le lançait pour savoir qui était le meilleur. Au lieu de lancer des pierres et des poids pour assommer on les lançait pour savoir qui était le plus fort. Et au lieu de se battre pour tuer, on a établi les règles du pugilat…

Au Canada, on a cessé d’haïr les Soviétiques après la Série du siècle. Parce qu’on pouvait se mesurer à eux autrement qu’à coups de charges nucléaires.

Bravo Alex. Bravo Wayne.

Bravo le hockey.

Bravo les personnes de bon cœur.

Photo: NHL / IG – Alex Ovechkin et son fils Sergei

LE CH VA FAIRE LES SÉRIES

Je ne suis pas Sylvain ni M. Bit. Pour ceux qui ne se rappellent pas de M. Bit, c’était un docteur en physique et en statistiques qui prédisait les grandes victoires du Canadien dans La Presse.

Honnêtement, les ordinateurs de M. Bit ne donneraient pas le Canadien comme classé dans les séries. Pas encore. Pas à 70 %. M. Bit ne faisait une prédiction que lorsque les probabilités atteignaient 95 %.

Mais avec les défaites des Rangers et des Blue Jackets, en regardant de près les calendriers des deux équipes, on peut mettre le champagne au frais. Pour ouvrir la bouteille quand ce sera confirmé mathématiquement que la Flanelle est dans les séries…et non plus dans le mix.

Y a pas que les calendriers. Y a aussi la façon de jouer et de se comporter de vos p’tits gars. Ils sont confiants, ils sont hargneux et ils tentent de revenir dans des matchs qui seraient perdus pour certaines équipes moins teignes.

Nashville hier est un autre exemple.

Sont même rendus à faire mentir le plan de Sylvain.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Cole Caufield 

DEUX FEMMES EN OR: PLUTÔT TRISTE COMME POINT DE VUE

Samedi soir, on s’est retrouvé au Miami Film Festival avec Isabelle Dessureault, la déléguée générale du Québec pour la Floride et les deux actrices du remake du célèbre film-culte de Claude Fournier, Deux femmes en or.

Laurence Lebœuf et Karine Gonthier Hyndman sont excellentes. Et leur rôle n’est pas une sinécure.

Dans l’originale, on avait droit au point de vue d’un réalisateur homme. Une belle farce sur deux banlieusardes qui se distrayaient en se tapant tous les mâles qui entraient chez-elles. Le parti pris était simple. Faire rire et exciter avec des scènes érotiques amusantes. Du moins, on l’espérait.

Cette fois, c’est le point de vue d’une scénariste, Catherine Léger et d’une réalisatrice Chloé Robichaud, les deux sont féministes dans leur œuvre, qui se servent du prétexte du film pour explorer le mal de vivre profond de deux femmes.

Vous ne rirez pas. En tous les cas, pas souvent. Par bout, vous allez trouver désolant cette quête de soi par la renaissance d’une libido éteinte par deux morons carabinés…

Photo: Réjean Tremblay – De gauche à droite: Laurence Leboeuf, Isabelle Dessureault et Karine Gonthier Hyndman

Et le conflit sournois pour plusieurs femmes entre la sexualité et la maternité. Laurence Leboeuf avec sa machine à tirer le lait maternel passe un message inconscient très puissant.

Puis, vous allez regarder autour de vous, chez certains de vos amis ou amies, dans votre famille peut-être et vous allez réaliser que le film a sa raison d’exister. Et de ne pas être très drôle…

Et que Laurence Leboeuf est lumineuse dans sa timidité et que Karine Gonthier Hydnman est très vulnérable derrière sa fausse assurance.

Isabelle Dessureault, une de celles qui ont rendu possible cette soirée, faisait remarquer que les images de Montréal en hiver montrent aussi que la ville n’est qu’un décor pour les vies. C’aurait pu être Oslo, Moscou, Helsinki ou Stockholm. Ou même Edmonton. Un quartier enneigé, c’est tout ce que ça prenait pour planter l’ennui et un début de désespoir.

Le film sort en mai au Québec.

DANS LE CALEPIN

C’est aujourd’hui à 16 heures à TVA Sports qu’aura lieu la première diffusion du documentaire sur Osleys Iglesias, La Promesse.

Je le rappelle parce que l’équipe Julie Bertrand, Emanuelle Estephan et François Coulombe-Giguère, a vraiment atteint un nouveau niveau.

Faut dire que le sujet avait de quoi inspirer la créativité. Un fils, une mère, un exil sans billet de retour, le regard des frères Stastny…

Shakespeare avait tout déjà écrit…

Mais pas ce scénario. To be or not to be…

Photo: Vincent Ethier / EOTTM – Osleys Iglesias