Photo: Canadiens de Montraal / X – Ivan Demidov
«Y a des journalistes qui disent que l’arrivée d’Ivan Demidov, c’est encore plus fou que celle de Guy Lafleur. Ça se peut?»
C’est Dany Houle qui me posait la question hier à la radio. Comment expliquer à Dany que l’entrée de Lafleur au Forum n’avait aucune mesure avec celle de Demidov. Rien à voir.
Lafleur avait été repêché au premier rang. Devant Marcel Dionne. Il avait déjà 20 ans puisque le repêchage à 18 ans n’avait pas encore été instauré.
Il n’y avait pas de mystère. Ce serait excitant, passionnant mais tout était réglé comme du papier à musique.
Et surtout, il n’y avait pas de RDS, pas de TVA Sports, pas de Dans les coulisses, pas de Hockey 30, pas de Poche bleue, pas de Louis Morissette, pas The Snake, pas de blogs.
Les excités, c’était CJMS, CKVL et CKAC. À la télé, c’était les fonctionnaires talentueux de la Soirée du hockey. Ce n’est certainement pas René Lecavalier et Lionel Duval qui allaient s’énerver pour une recrue attendue à 11 heures et quart. Pas 11 heures et 20. ais.
Mais pour le reste, c’était business all usual.
Photo: SKA / X – Ivan Demidov
Dix-sept ans avant, c’était l’arrivée de Jean Béliveau qui faisait flipper les médias et les fans. Parce qu’il y avait de l’inconnu puisque bien campé avec les As de Québec, Jean Béliveau n’était pas pressé d’aller jouer à Montréal.
On passait des mois à soupeser les chances des As et du Canadien. Et Béliveau, grand monsieur tranquille, évitait soigneusement de jeter de l’huile sur le feu.
Mais rien à voir avec la folie médiatique entourant l’arrivée du phénomène russe. Soit dit en passant, les réseaux sociaux et les médias indépendants font comme une grosse caisse dans un orchestre. Tout le bruit est multiplié par cent.
SAKU KOIVU: VOL TORONTO-MONTRÉAL
Hier, quand on a coulé l’info que Demidov arriverait à Toronto en début de soirée, un journaliste plus allumé s’est demandé si le CH ne tenterait pas de le faire rentrer à Montréal en fin de soirée.
Ça m’a rappelé l’arrivée de Saku Koivu avec le Canadien. J’avais appris que Koivu arriverait de Finlande à Toronto puis prendrait un vol pour Montréal vers 4 heures.
Il m’excusera de mentionner son nom mais Paul Desmarais est certainement à la retraite. Il était un précieux contact à Air Canada. Je l’avais appelé pour lui demander de vérifier si un certain Saku Koivu avait une réservation sur un vol Toronto-Montréal.
C’était le cas. Le siège 5D en classes affaires. J’avais demandé qui avait le 5C? C’était un charmant client anglophone. Y avait donc moyen de changer son siège et de réserver le 5C pour l’humble chroniqueur.
Je suis sauté dans un vol pour Toronto, je me suis rendu à la sortie des vols internationaux pour vérifier de visu si Koivu était bien là… et j’ai retrouvé le futur capitaine du CH dans l’avion d’Air Canada, siège 5C. Et une fois l’avion décollé, je me suis présenté.
Le résultat était publié dans La Presse du 31 août 1995.
Photo: BAnQ / Archives La Presse
Je n’ai jamais oublié la face de Michel Villeneuve qui attendait avec son caméraman et les autres journalistes à Dorval…
Salut Michou!
Aujourd’hui, il faudrait demander la permission à Chantal Machabée…
N’empêche, le jeune Demidov a besoin d’avoir la tête solidement plantée sur les épaules. Le bon fan a été sevré trop longtemps.
Radio-Canada attendait à Toronto, JiC suivait le vol d’Istanbul-Toronto en direct à l’écran. Et les chandails no 93 d’Ivan se vendaient à un rythme hallucinant. Dans le vrai sens du mot hallucinations.
Va arriver quoi si le jeune fait comme Guy Lafleur et a besoin d’une saison ou deux pour prendre son envol?
On va tous faire une dépression?
MARY SPENCER: CHAMPIONNE DU MONDE… MAIS MOINS SPECTACULAIRE
Mary Spencer a fait une entrée fantastique chez les professionnelles en passant le knock-out à toutes les boxeuses qu’on lui présentait.
C’était et de loin, la plus excitante et la plus spectaculaire des boxeuses au pays. Marie-Ève Dicaire et Kim Clavel n’arrivaient pas à obtenir des knock-outs, Mary Spencer les accumulait.
Puis un soir à Shawinigan, Mary a rencontré plus dure qu’elle. La Belge Femke Hermans. Elle a souffert pendant toute la deuxième moitié du combat et a perdu par décision unanime. C’était clair et net.
Lors de la revanche, Mary Spencer était mieux préparée par Samuel Décarie-Drolet. Mais elle a encore pompé l’huile à compter du sixième round.
Hier, Spencer a conservé son titre de championne du monde lors d’un combat contre Ogleidis Suarez qu’elle a totalement dominée.
Mais si elle fut efficace, on ne peut pas dire qu’elle a été très excitante à voir boxer. Jab, jab et jab. Une droite de temps en temps. Rien pour trop dépenser d’énergie.
Mary Spencer et Sam Décarie-Drolet ont séparé leurs routes il y a plusieurs mois déjà. Les deux ne s’entendaient pas sur la façon de se préparer et de s’entrainer pour de grands combats. La championne est retournée à Windsor et a retrouvé une de ses coachs des années de boxe amateur.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM – Mary Spencer
C’est effectivement une boxe très disciplinée qu’on a pu voir au Casino de Montréal. Mais les télés internationales vont-elles verser des grosses sommes pour une championne campée derrière son seul jab?
Deux qui ont été spectaculaires et qui ont été adorables à la télé de Punching Grace et de ESPN+, ce sont Moreno Fendero et Jhon Orobio.
Orobio a atteint la limite en contrôlant tous les rounds à volonté de son combat contre le très coriace Argentin Sebastian Ezequiel Aguirre.
Et Fendero, un vrai bulldozer, a écrasé toute résistance que Mykola Vovke lui offrait.
Les deux ne sont qu’à 18 mois d’un gros combat pour une ceinture quelconque.
Une belle et bonne soirée à ESPN+.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM – Marc Ramsay et Moreno Fendero