Photo: Canadien de Montréal / IG – Juraj Slafkovsky
On va se lever ce matin en se disant qu’on a une douzaine d’heures à attendre avant le début du cinquième match à Washington.
Dépendant, on va se rendre au bureau régler les problèmes causés par les fonctionnaires du fédéral, du provincial, du municipal, du scolaire et des cent soixante organismes d’état financés par vos impôts.
Ou d’autres vont se retrouver sous une voiture dans un garage pour vérifier les freins et les suspensions d’une Audi.
Plusieurs vont essayer d’éduquer des enfants que les parents leur dompent en classe, trop occupés qu’ils sont à gagner leur vie et à payer l’hypothèque de la maison payée trop cher.
Valérie Plante, elle, va rire.
Et les joueurs du Canadien vont se retrouver dans un coffee shop de l’hôtel pour le café avant de se rendre se délier les jambes à l’aréna. Puis, après le copieux repas du début de l’après-midi, ils vont tenter de se reposer. En dormant ou en jouant à leurs jeux vidéo favoris.
Puis, ils vont grimper dans un autobus et se rendre dans leur vestiaire. Nerveux, le ventre noué, impatients de chasser la tension en sautant sur la glace.
Et vers 7 heures, tout le monde va se retrouver concentrés autour d’un match. Les moins nerveux seront ceux qui vont le disputer.
C’est une des contradictions du sport.
Photo: Canadiens de Montréal / IG – Nick Suzuki, Christian Dvorak, Jake Evans et Alex Newhook
LE CH A DÉJÀ GAGNÉ
Je ne sais pas comment le match va se terminer. Mais gagne ou perd, le Canadien va avoir gagné.
Si le CH l’emporte, l’aventure se poursuit vendredi à Montréal. Et vous le savez pour l’avoir vécu avec les Maple Leafs de Toronto en 2021, tout devient possible. Au Centre Bell, même Tom Wilson ne peut renverser la vapeur à tous les soirs. Et tôt ou tard, les arbitres vont finir par se réveiller.
Si le CH perd, l’expérience aura été hyper enrichissante pour les joueurs et la direction du Canadien. Jeff Gorton et Kent Hughes savent maintenant ce dont le CH a besoin pour devenir un aspirant coriace aux grands honneurs des séries de la Coupe Stanley.
Il n’y a pas de meilleure façon d’apprendre et de connaître les besoins d’une équipe que de se frotter à la compétition. À la réalité des séries éliminatoires.
Et les joueurs l’ont également appris. Juraj Slafkovsky sait à quel point c’est difficile de sortir le puck du coin de la zone. Ivan Demidov connaît maintenant la différence entre la KHL et la LNH. Surtout pendant les séries.
Et Lane Hutson complète en accéléré un cours universitaire pour une maîtrise en hockey des séries.
Je discutais avec Camille Estephan, le président d’Eye of the Tiger et grand partisan du Canadien devant l’Éternel, et il soulignait comment ce que vivait le Canadien présentement est une étape essentielle sur la route d’un grand succès: «C’est la même chose en affaires ou même dans la vie. On dirait qu’il faut souvent se faire briser le cœur et connaître la peine et la déception avant d’être capable de grandes victoires. Les joueurs et Martin St-Louis, si le Canadien perd, vont connaître une grande déception. Ils ne voudront plus revivre cette émotion. Ils vont vouloir gagner encore plus et prendre les moyens pour y arriver», de dire Estephan.
En jasant, on a rappelé les défaites crève-cœurs subies par les Islanders avant qu’ils ne gagnent quatre Coupe Stanley d’affilée. Et l’élimination en quatre matchs subie par les Oilers d’Edmonton avant que Wayne Gretzky, Paul Coffey, Mark Messier et les autres, ne deviennent une dynastie.
Et le chemin semé d’embûches des Penguins de Pittsburgh, ou des Red Wings de Detroit… sans parler des victoires du Lightning de Tampa Bay ou de la cruelle défaite des Panthers contre Vegas avant de gagner la Coupe la saison suivante.
Gagner est difficile. Et il faut avoir acquis la haine de la défaite pour souvent trouver la rage de la victoire.
Si le CH gagne, cette chronique sera valable jusqu’à la défaite finale. Si le CH perd, on pourra l’approfondir avec Sylvain Le Plan…
Photo: Paul Coffey / IG – Paul Coffey et Wayne Gretzky
L’ARBITRE L’ÉCUYER: UN FROG DE SERVICE?
On peut être critique envers le travail des arbitres. On peut croire qu’ils peuvent être intimidés par une foule ou par la réputation et le prestige d’un Alex Ovechkin.
Mais je m’inscris en faux, totalement en faux, avec la conclusion de mon confrère Jean-Charles Lajoie, le columnist du Journal de Montréal. Il a écrit qu’on ne devrait jamais permettre à un arbitre né au Québec et francophone d’arbitrer un match des séries impliquant le Canadien.
Au moins, si je me fie à JiC, un Montréalais anglophone pourrait arbitrer un match du CH. Ou un francophone né à Hawkesbury en Ontario.
C’est colonisé comme pensée. C’est prendre pour acquis qu’un francophone est trop émotif et simple d’esprit pour œuvrer dans un match du Canadien. Alors qu’un Ontarien peut faire les Maple Leafs ou les Sénateurs. Ou un gars de l’Ouest se retrouver avec les Oilers ou les Flames.
C’est nier l’excellence et l’intégrité de Frédéric L’Écuyer ou de François St-Laurent ou des autres Québécois francophones. C’est nier la carrière de Denis Morel ou de Ron Fournier.
Ce serait refuser à l’excellent Michael Griffin le droit d’arbitrer un combat d’un boxeur québécois ou irlandais en championnat du monde.
C’est créer un race inférieure soupçonnable de faiblesse ou de parti-pris tribal.
Connaissant Jean-Charles Lajoie et son nationalisme vibrant, connaissant son respect pour le droit des francophones d’exercer leur fonction en professionnel et en hommes égaux, je comprends encore moins sa position.
Peut-être que mon fougueux confrère a écrit plus vite qu’il ne pensait. Ça arrive parfois quand on est passionné.
Photo: Noé Cloutier / EOTTM – Jean-Charles Lajoie et Christian Mbilli
L.P NEVEU ET 1,3 MILLION DE TÉLÉSPECTATEURS
L.P Neveu a vécu un beau mardi. Plus de 1,3 million de téléspectateurs ont regardé à TVA Sports le match de dimanche entre le Canadien et les Capitals. Compte tenu que ces amateurs doivent être abonnés à la chaîne pour regarder les Glorieux, on a une bonne idée de l’engouement des fans.
En plus, la couverture de TVA Sports a été saluée par de nombreuses félicitations et des critiques favorables dans les médias. Antoine Roussel, Maxime Lapierre et Justine St-Martin recueillant la plus grande part des hommages.
Lundi, comme patron de LCN, Neveu s’est tapé la soirée électorale. Et encore là, le travail semble avoir satisfait à la fois les téléspectateurs et les critiques. C’est rare.
«J’ai failli perdre connaissance quand j’ai lu les compliments dans certains sites de hockey», a conclu Neveu en souriant…
Faut prendre les bons mots quand ils arrivent. Les mauvais maux ne sont jamais loin non plus…
Photo: Louis-Philippe Neveu / X