Photo: NHL.com – Brad Marchand
On va se retenir. On va contrôler ses émotions. Reste un match à gagner et quand on joue contre Connor McDavid et Leon Draisaitl, on doit toujours rester prudent.
Il aurait suffi d’un poteau de moins samedi et le match aurait pu être relancé du côté des Oilers.
Mais en suivant avec un intérêt décuplé ce cinquième match, je me posais une question qui revenait sans cesse au fur et à mesure que Brad Marchand empilait les buts et les beaux jeux. Et que Seth Jones se comportait en général à la défense malgré une pénalité douteuse.
Seth Jones qui joue sur la deuxième paire de défenseurs et Brad Marchand qui anime un incroyable troisième trio, auraient-ils intéressé Jeff Gorton et Kent Hughes si le CH avait seulement pu se douter?
Photo: Canadien de Montréal / YT – Jeff Gorton
Brad Marchand est incroyable. Il a encore le but vainqueur samedi. Et je ne parle pas de son leadership et de son comportement général avec ses coéquipiers. Il est un facteur déterminant dans une équipe qui est à une victoire d’une Coupe Stanley.
Bill Zito, l’excellent directeur général des Panthers, pouvait-il seulement se douter de l’incroyable transaction qu’il réalisait le 7 mars dernier?
Semble bien que oui. Dans sa vie antérieure, Zito était agent de joueurs. Un de ses clients était Tuukka Rask qui lui parlait souvent de Marchand: «Je pense qu’il est encore rapide, que son sens du hockey est encore très présent et que son désir de gagner n’a pas diminué. Il a encore de l’essence dans le réservoir pour être un actif précieux pour l’équipe», expliquait Zito après le tournoi des 4Nations.
Photo: NHL.com – Bill Zito
Même dans ses rêves les plus fous, Zito ne pouvait espérer mieux. Et il n’a coûté qu’un deuxième choix au repêchage en 2026. Comme les joueurs ne sont pas payés pendant les séries, Zito a obtenu Marchand pour des pinottes.
Quant à Seth Jones, l’avez-vous vu jouer? Une montagne de 6 pieds et 5 pouces, il assure l’étanchéité de la défense des Panthers affaiblie par le départ de Brandon Montour.
Jones a coûté plus cher mais il n’a que 30 ans. Et même s’il a cédé Spencer Knight, son gardien de la relève, Zito a pris le pari qu’il pourrait garder Jones quelques années et que Sergei Bobrovsky, si sérieux à l’entrainement, pourrait donner encore deux saisons aux Panthers.
Photo: NHL / IG – Seth Jones
Quand un défenseur étoile comme Aaron Ekblad annonce à l’avance des prochaines négociations qu’il est prêt à accepter un salaire moindre pour rester avec les Panthers, que son sang est de la couleur des Panthers, le signal est fort pour les autres joueurs de l’organisation.
À salaire égal ou à peu près, on a plus de chances de gagner et d’être heureux à Fort Lauderdale qu’à Ottawa…
Photo: NHL / IG – Brad Marchand
LES AVENTURES DE TOM LAPOINTE
C’est quand même extraordinaire. Tom Lapointe a quitté le métier il y a trente ans. Dans des circonstances documentées. Des shylocks couraient après sa peau. Il s’est enfui en France, plus précisément à Rouen. Une famille musulmane l’a recueilli.
Puis Marcel Béliveau l’a hébergé et Gilbert Rozon lui a offert un emploi de dépisteur de talents humoristiques dans les petits clubs et bars de Paris et de la France.
Trente ans plus tard, Tom nous quitte. Mais son impact à La Presse, au Journal de Montréal, à CKVL et à CKAC, le 98,5 d’avant le FM, a tellement été fort qu’une immense vague d’amour déferle dans les réseaux sociaux. Et c’est mérité. Parce que Tom, malgré ses défauts, était un vaillant et un ambitieux qui voulait faire arriver ses rêves.
Photo: FB / Tom Lapointe avec Claude Legault
Il a réussi à les réaliser comme journaliste, comme animateur et commentateur à la radio et à la télé. Il n’y est pas arrivé comme producteur de jeux télévisés. Ce n’est pas faute d’avoir essayé.
C’était un féroce compétiteur qui s’accomplissait à coups de scoops et de relations avec les stars. L’échange de Gretzky, c’est lui. Le retour de Guy Lafleur, même s’il n’a pas signé le texte parce qu’il était en vacances, c’est lui qui m’a aidé avec tous les détails qu’il avait dénichés déjà la veille. Il était au courant avant tout le monde.
Au Journal, il fut accueilli comme une grande vedette avec les honneurs de la Une.
Photo: Tom Lapointe et Wayne Gretzky
Il a rendu au centuple cet hommage en se donnant corps et âme à l’entreprise. Il passait ses étés à jouer à la balle molle dans toutes les villes de la province en faisant la promotion de son journal.
Il y aurait mérité un texte signé par quelqu’un qui avait une idée sur qui il écrivait. La Presse l’a très bien fait avec Richard Labbé.
Mais ses rêves étaient aussi le plus grand danger dans sa vie. C’est en les poursuivant qu’il s’est enfoncé dans des problèmes qui en auraient tué plus d’un. Mais il était tellement sincère qu’on acceptait qui il était comme il l’était.
Il s’est rendu jusqu’à l’antichambre d’entrée d’ABC à Hollywood avec son quizz télévisé. La porte du bureau ne s’est pas ouverte. Il aura essayé jusqu’à la fin.
N’importe qui pourrait trouver des passages dans la vie de Tom pour le noircir. Mais il raterait l’essentiel. Le droit de travailler dur pour réussir et aussi le droit de tout risquer pour pourchasser ses rêves.
Requiescat in pace…
Photo: Réjean Tremblay et Tom Lapointe…
UN BEAU GRAND PRIX DE MONTRÉAL
J’ai écouté le Grand Prix à F1 TV. Le signal de Sky TV en Grande-Bretagne et en Europe. Je me disais que j’étais bien fier du circuit, de l’Île Notre-Dame et de la ministre Caroline Proulx qui décernait un trophée au podium.
J’étais fier aussi en entendant les commentaires qui étaient entendus partout dans le monde sur les amateurs dynamiques et courtois de Montréal et sur les avantages de la ville pour un Grand Prix de Formule 1.
Ça m’a fait du bien, depuis le temps que je n’entends que des lamentations et des critiques sur Montréal. Lamentations et critiques que je partage d’ailleurs. Aller à Montréal pour le travail est un cauchemar à éviter si possible.
Photo: F1 / IG – George Russell, gagnant du Grand Prix, avec Kimi Antonelli, son coéquipier chez Mercedes, qui complète le podium…
Mais pour ces trois jours miséricordieux, la F1 mérite de prospérer à Montréal. La Ville a plus besoin de la f1 que la F1 a besoin de Montréal. C’est assez évident.
Hier, c’était beau, c’était ensoleillé, on avait un beau podium et le métro roulait.
Lundi, c’est aujourd’hui. Retour à la grève et à la misère des citoyens. La visite est repartie.
Photo: Gino Rosato / IG – Ben Stiller
BEN STILLER ET GINO ROSATO
Gino Rosato, notre petit frère à Torto et moi en Formule 1, est devenu un homme d’affaires prospère. Pendant le week-end, il était avec l’acteur américain Ben Stiller. Ce dernier a laissé un mot savoureux sur les réseaux sociaux: «Le fait d’arme de ma fin de semaine à Montréal, c’est quand nos voisins s’exclamaient : hé! C’est Gino Rosato! C’est Gino Rosato! Et que je passais inaperçu».
T’inquiète, ça nous est tous arrivé avec Gino…
Gino a commencé chez Ferrari en balayant les planchers du garage au circuit Gilles-Villeneuve. Il a fini vice-président…