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France Margaret Bélanger et Valérie Plante: une bâtit Montréal, l’autre…

Réjean Tremblay - Punching Grace

Hier, c’est Alexandre Pratt, mon plus si jeune confrère de La Presse qui m’a découragé ben raide.

Pas à cause de lui. À cause de sa chronique racontant comment Valérie Plante, Smiling Val, a refusé de voir l’équipe nationale du Canada s’installer à Montréal pour son camp d’entraînement.

Pour se préparer pour la Coupe du Monde de football. Le plus important évènement de sport au monde. Sans doute plus suivi encore que les Jeux olympiques. Qui sera disputé en Amérique du Nord en 2026.

Smiling a refusé d’autoriser une dépense-investissement de 600 000$ pour la police, la sécurité et le reste de la logistique.

Photo: MTL Blog – Valérie Plante

Pour accueillir plus de 150 personnes au moins. Et de nombreux médias canadiens et sans doute nord-américains.

J’étais déjà déprimé comme à toutes les fois que j’en apprends encore plus sur Montréal et Smiling après avoir lu Pratt quand j’ai lu le post de Nilton Jorge, un des connaisseurs les mieux branchés du monde du soccer au Québec. Et Nilton Jorge a écrit ce qui suit:

«Selon nos sources, la Fédération Française de Football visait clairement Montréal pour y installer son camp d’entraînement en vue de la Coupe du Monde 2026. Cette information nous parvient après qu’Alexandre Pratt a révélé que la Ville de Montréal avait refusé de prendre en charge la logistique, estimée à 600 000$».

Photo: Max Truman – Nilton Jorge et Tony Marinaro

Là, ce n’était plus de la déprime. C’était des pleurs et des lamentations. La France, les Bleus, les légendaires gagnants de la Coupe du Monde. Les plus grandes vedettes. TF 1, l’Équipe dont les journalistes de foot se prennent tous pour Foglia, les réseaux de sports, la radio…des dizaines et des dizaines de médias.

Les sources de Jorge ont toutes les chances du monde de dire la vérité. Où en Amérique, les Bleus auraient-ils installé leur camp d’entraînement? Pas au New Jersey, pas en Louisiane ou à Edmonton quand même ? C’était évident. Qu’on fasse les efforts pour les accueillir et la planète au complet aurait suivi les aventures et leurs exploits au Québec.

Photo: The Independent – Kylian Mbappé, capitaine de l’équipe de France

Smiling Val a refusé. Ç’aurait ralenti la circulation sur une piste cyclable. Et surtout, il aurait fallu déménager une douzaine de cônes orange dans un autre trou. Et les cônes, on le sait, sont le symbole de Smiling City.

MAIS FRANCE MARGARET ME REMONTE LE MORAL

Heureusement, c’est hier que France Margaret Bélanger, la présidente du Groupe CH prononçait un discours devant le Cercle canadien de Montréal. Autrement dit, le gratin des gens d’affaires de Cône City.

Jeudi dernier, France Margaret Bélanger a pris la journée pour elle. Pas de téléphone, pas de rendez-vous. Elle a passé la journée à écrire et peaufiner son texte.

Et quand on lit le compte-rendu de son allocution, malgré les avertissements servis officieusement aux médias traditionnels, on est repompé. On se dit que France Margaret Bélanger nous raconte l’histoire d’une super business qui progresse, qui fait des profits énormes, qui fait resplendir l’image d’un Québec bâtisseur en Amérique et en Europe, qui rejoint en moyenne un million de téléspectateurs en anglais et en français à chaque match, qui se prépare à envahir le streaming au cours des dix prochaines années, qui va rejoindre ses fans via les réseaux sociaux, les podcasts et les matchs qu’elle va offrir à gros prix à ses fans.

Photo: The Globe and Mail – France Margaret Bélanger

On parle d’un Montréal qui est vibrant, qui fait rêver les Québécois avec le Festival de jazz, avec les autres festivals produits par Groupe CH et…je ne parle pas de Laval et des Rockets.

Des téteux diront que Spectra et les festivals touchent des subventions pour le volet culturel, je dirai que toute la vie culturelle au Québec est subventionnée. Je vous annonce que vos impôts financent Indéfendable et Antigang.

Et j’ajouterai que toute cette activité culturelle se transforme en une industrie importante qui par le jeu des retombées économiques repaye de nombreux lits d’hôpital.

Parce que Valérie Plante ne pourrait pas redistribuer d’une étrange façon les centaines de millions flambés à Montréal si France Margaret Bélanger ne créait pas autant de richesses, de revenus et de retombées. Une bâtit. L’autre…

L’autre donne envie à des promoteurs d’aller monter leurs spectacles à Québec parce que Montréal les déprime trop.

La social-démocratie fonctionne seulement s’il y a assez de richesses à partager pour prendre soin des gens qui sont dans le besoin. Ça prend des revenus des business pour payer le salaire des infirmières et des concierges.

Pas de richesses, pas de redistribution. C’est assez logique.

Photo: Remparts de Québec – La nouvelle acquisition du Canadien, Zachary Bolduc

LE CANADIEN À QUÉBEC

Le Canadien va s’offrir le Centre Vidéotron ce soir. Tous les billets sont vendus.

Dans le fond, c’est un plaisir coupable que les Québécois vont se payer ce soir. Aller applaudir une équipe qu’ils ont tellement détestée quand Peter Stastny ou Joe Sakic battaient la Flanelle.

Mais les années ont passé et tous les 35 ans et moins ne se rappellent pas de ce beau bleu orné de fleurs de lys qui faisait rêver les partisans des Nordiques…

Et du National de Québec.

Bon match. Défoulez-vous.

Photo: ESPN – Peter Stastny