Si vous avez suivi sa carrière, vous le savez. Steven Butler a toujours été à une victoire près d’un combat d’envergure et, jeudi soir, le Montréalais a livré sa part du contrat en arrêtant le fils du Cameroun Stephane Fondjo au 9e round d’une guerre de tranchées présentée au Casino de Montréal.
Mais si vous n’avez ni suivi sa carrière ni visionné le combat, le résultat du duel entre Butler (37-5-1, 31 KO) et Fondjo (14-2-1, 9KO) pourrait être trompeur…
Même si «Bang Bang» avait de la dynamite dans les poings, son adversaire a fait preuve de résilience et d’énormément de cœur. Fondjo a traîné Butler en eaux profondes. Après avoir été envoyé au tapis deux fois, le Camerounais a persévéré pour connaître d’excellents moments.
Faudrait-il être inquiet de voir Butler face à un adversaire de plus haut niveau?
Oui et non. S’il y a quelque chose qu’on ne peut pas reprocher au boxeur québécois, c’est sa détermination. Par le passé, Steven a connu des défaites crève-cœur sur la scène internationale. Mais, d’une manière ou d’une autre, il a toujours réussi à rebondir et se replacer dans une position favorable. C’est un peu ce qu’il vient de faire.

Photo: Jeff Lockhart – Stephane Fondjo et Steven Butler
En l’emportant, Steven Butler se retrouve donc en territoire connu. Il n’a peut-être pas de moustaches ni de bottes, mais ce qu’il a certainement, c’est 9 vies.
EOTTM a démontré ne pas craindre d’opposer deux boxeurs de l’écurie.
Steven Butler devait affronter Erik Bazinyan (32-1-1, 23 KO) à trois reprises…
À trois reprises c’est tombé à l’eau.
Après trois prises Bazinyan est suspendu.
Après trois victoires, Butler, lui, est de retour en affaires.
Alors qu’est-ce qu’on retiendra de la «débâcle Bazinyan»? Une chose. Trois fois plutôt qu’une, Steven Butler était prêt à tout pour monter rapidement dans le classement mondial des super-moyens.

Photo: Jeff Lockhart – Wilkens Mathieu et Shakeel Phinn
Et ça tombe bien, car même sans Bazinyan, un certain Wilkens Mathieu (15-0, 10 KO) détient deux ceintures qui pourraient offrir à Butler ce qu’il souhaite. À ce stade-ci de leur carrière, ce combat est logique. Wilkens aurait la possibilité d’ajouter un nom respecté sur son CV et Steven aurait la chance de sortir un tour de son chapeau, tout en se classant parmi les meilleurs boxeurs de la WBC.
Ce serait un combat 100% local et 100% EOTTM. On peut presque garantir que les amateurs seraient au rendez-vous.
Butler est peut-être âgé de 30 ans, mais le temps commence à filer dans son cas. Il évolue parmi les rangs professionnels depuis plus de 11 ans. S’il veut aspirer aux grands honneurs, il ne pourra pas passer par quatre chemins.
«Sans détour», comme disait le slogan sur l’affiche de la défunte trilogie.

Photo: Vincent Ethier – Erik Bazinyan et Steven Butler…
Jhon Orobio: de l’élite et ça presse!
Dans un autre état d’esprit, Jhon Orobio (16-0, 14KO) se retrouve à un lieu qui lui est tout à fait nouveau – les ligues majeures.
Mise en contexte #1 : «El Tigre» a surpris tous les amateurs de boxe en arrêtant l’ancien champion du monde Xolisani Ndongeni (33-8, 19 KO) au 2e assaut.
Mise en contexte #2: l’Africain avait fait la limite de 10 rounds avec Devin Haney, et surtout, avec d’autres gros cogneurs comme Raymond Muratalla et Ernesto Mercado.

Photo: Bernard Brault – Le superviseur de la WBC, Michel Hamelin, visiblement bouche-bée, après la performance expéditive du champion WBC Continental des super-légers, Jhon Orobio…
La plupart des fans de boxe savaient que Jhon était un très bon boxeur. Cependant, jeudi soir il a prouvé à quelle classe il appartenait réellement. Il a traité son adversaire comme un simple objet placé sur son chemin.
On peut donc être d’accord sur le fait que Jhon Orobio n’a plus besoin d’affronter des adversaires de calibre intermédiaire. À seulement 22 ans, il serait déjà temps de le placer dans un combat d’envergure.
Est-ce possible? Faudrait être fou pour penser le contraire…
Orobio est ambassadeur du Ring Magazine.
Ça veut dire que Turki Al-Sheikh voit grand pour lui…
Et leurs grands projets, les Saoudiens ont rarement de la misère à les financer.

Photo: Bernard Brault – Jhon « El Tigre » Orobio