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Photo: Dzmitry Asanau fera ses débuts en sol québécois dans un combat de 10 rounds l’opposant à l’ex-aspirant au titre mondial Matias Rueda, le 17 août prochain, au Centre Vidéotron.

J’analyse chaque geste et mouvement de Camille Estephan et de son directeur Marc Ramsay depuis 1982. Avec les données que j’ai recueillies et ma grande expérience, j’arrive à comprendre leur plan et leur modus operandi:

EOTTM cherche à avoir au moins un boxeur d’élite dans chaque division de poids payante en boxe actuellement.

On privilégie les boxeurs avec une grande expérience chez les amateurs et, pourquoi pas, ceux qui arrivent ici en étant déjà des produits finis prêts à faire face à l’élite de la division.

Les exemples récents sont nombreux : Osleys Iglesias, Iman Khataev, Arthur Biyarslanov et maintenant Dzmitry Asanau prouvent mon point. C’est le meilleur des deux mondes : on les accueille et rapidement on peut les voir en combat de 8 ou 10 rounds et même en championnat du monde.

L’histoire commence quand Marc Ramsay invite Dzmitry Asanau à passer deux semaines au Québec pour servir de partenaire d’entraînement. Il fallait bien s’attendre à ce qu’un double olympien (2016/2021) soit bon, mais Ramsay tombe aussi amoureux de l’individu, de son éthique de travail et de son style de boxe. Rapidement, le boxeur qui est déjà 7-0 chez les pros signe chez EOTTM.

Qui est Dzmitry Asanau?

Il nous vient de la petite ville de Maladetchna en Biélorussie. Noé Cloutier me racontait que c’est une ville réputée mondialement pour ses théâtres et ses magnifiques églises orthodoxes. Chez les amateurs, il va faire face à Andy Cruz, Hector Luis Garcia, Murodjon Akhmaladiev et Michael Conlan pour ne nommer que ceux-là. C’est son père, un propriétaire de gymnase à Dubaï et ex-boxeur, qui va l’amener vers la boxe en bas âge.

«Dzmitry est un boxeur au talent pur! Agile, créatif et fort d’un impressionnant bagage amateur, c’est une magnifique acquisition pour EOTTM. On ne passera pas par quatre chemins avec lui ; l’objectif est de le mettre en action pour lui dénicher rapidement des combats de championnats», ajoute quant à lui son nouvel homme de coin, Samuel Décarie-Drolet.

Pourquoi c’est un prospect?

Sa main avant est exceptionnelle et je ne sais même pas si le mot est assez fort. Je peux tout de suite annoncer sans me tromper qu’il a le plus beau jab chez les boxeurs actifs au Québec. Je rajouterais même… la plus belle main avant. Il est excessivement rapide, et il a un éventail de coups avec sa main avant. Il peut littéralement lancer une combinaison de 6-7 coups seulement avec sa gauche. Son jab est son meilleur coup… il pourrait remporter des combats en jabbant sans arrêt.

Il me rappelle Ike ‘Bazooka’ Quartey avec son jab puissant et incisif.

Sans être le nouveau Vasyl Lomachenko, il peut aussi se déplacer et aller chercher des angles. De plus, à 5 pieds et 9 pouces, c’est un gros 135 livres.

Il évolue dans une division où se retrouvent Gervonta Davis, Shakur Stevenson, Vasyl Lomachenko et plusieurs autres. Je comprends EOTTM comme promoteur de tenter d’obtenir sa part du gâteau.

Ses défauts?

À son dernier combat, alors qu’il lançait abondamment sur Christian Avila, il s’est fait surprendre par un long crochet et s’est retrouvé sur le derrière. Est-ce une rare erreur de parcours, a-t-il un menton de verre, je ne le sais pas plus que vous. On le découvrira.

Son prochain combat

Samuel DD ne parle rarement pour ne rien dire. Ses débuts en sol québécois auront lieu contre un boxeur qui a une fiche incroyable et s’est déjà battu en championnat du monde, Matias Carlos Adrian Rueda (38-2, 32 K.-O.), un matchmaking qui ne fait aucun sens pour faire bien paraître un prospect qui pourrait être gêné à ses débuts.

Mais, je ne vais quand même pas me plaindre d’avoir un combat de 10 rounds d’aussi haut niveau pour notre nouveau boxeur dès ses débuts. Je répète que je n’en reviens pas de ce genre d’opposition pour un premier combat. Tant mieux pour nous les fans.