Photo: Marqueur – ‘Bring Back Nordiques’ – le message que Québec avait pour Gary Bettman…
Trente ans le 25 mai. Trente ans que les Nordiques quittaient Québec pour le Colorado.
Ce jour-là, la ville de Québec a perdu son équipe bien-aimée qui allait gagner la Coupe Stanley la saison suivante au Colorado et le Québec a sans doute perdu son indépendance.
Cinq mois plus tard, les rêves des Québécois souverainistes se brisaient par quelques dizaines de milliers de votes. Et le vote des francophones à Québec qui serait devenue une vraie capitale avec 140 ambassades, était inférieur à la moyenne nationale. Autrement dit, c’est la Ville qui a dit non au pays.
J’espère lire plein d’excellentes analyses par des sociologues, des politicologues, des financiers, des historiens cet automne quand on va se pencher sur ce référendum perdu. J’ai surtout hâte de lire Jean-François Lisée qui m’avait appelé à La Presse en me confiant que le camp du Oui menait à 55%. Lisée est un brillant journaliste qui sait expliquer les causes d’un évènement.
J’ai toujours pensé que le pays s’est perdu en même temps que les Nordiques. Avec un maire souverainiste, Jean-Paul L’Allier et un premier ministre indépendantiste et crédible, qu’on n’ait pu assurer la survie des Nordiques dans une ville comme Québec, envoyait un message terrible. Si on n’était même pas capables de faire vivre un club de la Ligue nationale, comment on pouvait se prendre pour un pays?
Photo: National Post – Marcel Aubut
Ajoutez les combines du fédéral, les rassemblements financés par vos impôts à Montréal le vendredi précédent le référendum et vous avez le scénario parfait pour un échec programmé.
Remarquez que je respecte l’autre sens de la phrase. Les fédéralistes se battaient pour sauver « leur » pays. En anglais, un pays c’est un territoire. «Our land». En français, c’est les gens. La nation. Ils ont sauvé leur territoire d’une côte à l’autre. C’est leur victoire et c’est respectable.
Mais les Nordiques ont quitté. Les Expos allaient les suivre. Le Québec a vécu l’épouvantable scandale des commandites, les hôpitaux en décrépitude, les infrastructures dégradées, les rues pleines de trous, les écoles en ruines, le système de Justice débordé et inefficace, la ville de Montréal devenue comme a dit Bernie Ecclestone, un «shit hole»…
Quand un peuple a peur…
LES DERNIERS DÉCHIREMENTS
Vous vous doutez bien que j’ai suivi avec passion toutes les péripéties de la vente des Nordiques. J’étais à New York avec Marcel Aubut dans un taxi revenant au Madison Square Garden pour ce qui serait le dernier match des Nordiques DE Québec. Les Nordiques se feraient voler un but par l’arbitre, symbole de leur histoire, et perdraient la série 4-2.
Photo: Wikipedia – Jacques Parizeau
Aubut espérait encore convaincre Jacques Parizeau. Il était en contact avec Jean Royer son chef de cabinet tout en négociant au nom des autres propriétaires avec Charlie Lyons de Comsat. Pendant ce temps, il mettait en place la Fondation Nordiques. Ce qui est resté de cette magnifique aventure.
Le jour de la signature des contrats de vente, Aubut étouffait. Les contrats étaient devant lui. Lyons et ses conseillers attendaient. Aubut s’est excusé et est sorti dans le lobby des bureaux. Il a pris son gros téléphone cellulaire des années 95 et a composé le numéro de Jean Royer au bureau du premier ministre.
«Jean… c’est Marcel. Les contrats sont sur la table. Mais je veux pas les signer. Dis-moi, y a-t-il une chance que M. Parizeau change d’idée?»
«Non Marcel, l’affaire est close, il faut conclure.»
Il avait repris les mots mêmes de M. Parizeau.
Aubut a raccroché et est rentré dans les bureaux
Il a signé.
NOS BONS PETITS GARS SONT-ILS PRÊTS À AFFRONTER CES BRUTES?
Claude Lachance est le fan numéro un des Panthers. À chaque printemps, il les suit sur la route. Il se rend aux matchs dans sa Rolls-Royce, se stationne dans le parking du propriétaire et s’assoit avec ses invités dans l’ancienne loge du propriétaire.
Je vous épargne tout le reste. La loge présidentielle, les invités prestigieux, les affaires qui se concluent. Au Centre Bell, ses billets de saison sont voisins des miens. C’est très humble, comparé à son statut chez les Panthers.
Photo: Claude Lachance et le président / CEO des Panthers Matt Caldwell
Mais ce qui compte, c’est le trip. Et Claude Lachance a un plaisir fou à suivre et encourager les Panthers. Il aime ce genre d’équipe, il aime ces joueurs à la fois talentueux et rugueux.
Il m’a fait parvenir également une affiche de ses Panthers. Voyez ces brutes qui ne visent pas «le mix». Ils visent la Coupe ou rien.
Pas certain que nos p’tits gars soient rendus là.
SYLVAIN LE PLAN VA-T-IL DEVENIR UN FEFAN DES CANUCKS?
Impossible de faire confirmer l’information. Sylvain Le Plan est parti en moto pour Las Vegas, la Vallée de la Mort et le Utah avec Reynald Brière de RNC Média et Michel Barrette, grand baroudeur de l’Ouest américain.
Avez-vous une idée, écouter les histoires de Barrette pendant dix jours?
Photo: Michel Barrette
Mais la nouvelle devrait être confirmée le 17 ou 18 juin. Sylvain Le Plan président et propriétaire d’Arsenal Média, 26 stations de radio au Québec, a été choisi par Westerkirk Capital, le gigantesque fonds d’investissements propriétaire de Vista Radio Ltée, le deuxième plus gros détenteur de stations de radio au Canada. Plus de 70 stations au dernier décompte en Colombie-Britannique, dans l’Ouest et en Ontario.
Notre Sylvain national a donc été invité à siéger sur le conseil d’administration de Vista Radio. Il est le premier francophone à le faire. C’est son expertise avec Arsenal Média au Québec qui a attiré l’attention. Il va donc avoir le plaisir de discuter yeux dans les yeux avec Sherry Brydson, une des héritières de la famille Thompson et femme la plus riche du Canada. On parle de 20 milliards.
Photo: Sylvain Le Plan
Ça ne devrait pas intimider Sylvain Le Plan qui a déjà parlé métier avec Julie Snyder et Suzanne Lévesque. Dans une autre vie, avant qu’il ne devienne un précieux consultant hockey pour Punching Grace, Sylvain a été président de Télémédia, vice-président développement des affaires chez Québecor et l’équivalent d’un v.-p à l’information de Radio-Canada.
À son retour de voyage de moto, on s’attend à ce que Monsieur Le Plan accepte de commenter les nombreuses rumeurs qui lui prêtent l’intention d’acheter BPM Sports. Ça porterait le nombre de stations d’Arsenal Média à 29 au Québec.
Cela dit, je me permets de souligner que ses vieux camarades de route, Pierre Racine, Érik Ryan, Pierre Couture et l’Humble chroniqueur sont très jaloux.
Et se sentent abandonnés. C’est pas parce qu’on fréquente la famille Thompson qu’on part sans les chums…