Photo: Vincent Ethier – Albert Ramirez
Albert Ramirez a les yeux clairs. Les yeux d’un homme qui a beaucoup vécu, qui a été très courageux et qui a trouvé les raisons de se battre dans un ring.
«Je me bats pour ma famille. Je suis le plus vieux d’une famille de six enfants d’un petit village au Venezuela.»
«Je me bats aussi pour ma propre famille. Ma femme et mes deux enfants. Pour qu’ils aient une vie plus facile que la mienne. Qu’ils soient heureux et se sentent en sécurité.»
«Je me bats aussi pour mon pays et pour montrer aux gens de mon pays et à tous les autres aussi, qu’on peut être boxeur et demeurer un homme droit et admirable. Je veux être un modèle autant dans le ring que dans ma vie personnelle», racontait Ramirez hier après la conférence de presse présentant les athlètes qui participeront au gala d’EOTTM jeudi au casino.
Photo: Vincent Ethier – L’humble chroniqueur, les journalistes Frédéric Daigle et William Castillo, avec Albert Ramirez…
Albert Ramirez vit à El Vigia, toute petite ville dans l’état de Merida. Pas loin non plus du El Pico Bolivar, le pic Bolivar qui culmine à plus de 15 000 pieds et qui selon Albert, est le sommet du pays.
C’est effectivement plus haut que Saint-Sauveur.
Albert Ramirez a 33 ans. Il est marié depuis l’âge de 21 ans: «Et si ça n’avait été que de moi, je me serais marié à 16 ans», dit-il en riant.
S’ENFUIR DE TIJUANA POUR SE DAUVER DU CARTEL
Il est heureux. Mais la vie d’un jeune boxeur d’El Vigia n’est pas toujours facile. À un moment donné, un promoteur qu’on soupçonne être lié à l’effroyable cartel qui terrorise le Mexique, lui a fait signer un contrat de 250 000 $ US. Du moins, c’était ce qu’on avait fait croire à Ramirez. Mais le contrat parlait de pesos. Et le pauvre gars a dû accepter une pitance de 3000 pesos pour ne pas effrayer sa mère qui croyait qu’il avait signé le contrat du siècle.
Il s’est retrouvé avec sa famille à Tijuana, littéralement enfermé dans une cambuse aux fenêtres munies de barreaux. Presqu’au désespoir de s’en sortir.
Photo: Vincent Ethier – Antonin Décarie, Karim Bouzidi, Albert Ramirez et Camille Estephan
Il y a eu un miracle. Karim Bouzidi, un puissant intervenant dans la boxe amateur et professionnelle, dirigeant de la Série Mondiale de boxe, avait connu Albert Ramirez quand il était plus jeune et qu’il se préparait pour les Jeux de Rio de Janeiro en 2016.
Bouzidi a entendu parler de la situation de Ramirez à Tijuana. Pour y être allé dans les belles années avec des joueurs du Canadien, c’était déjà un invraisemblable bordel. Ramirez emploie plutôt le mot «merda» pour décrire la place, une des plaques tournantes du trafic de dope.
«J’ai fini par pouvoir examiner le contrat de Ramirez. Il était expiré et de toute façon, on n’avait pas respecté les clauses. J’ai demandé l’aide de Mauricio Sulaiman, président de la WBC et Mexicain lui aussi. Je me suis engueulé avec le promoteur mexicain et ça finit par ‘très bien, poursuis-moi en justice’», raconte-il.
Il a acheté des billets d’avion Tijuana-Mexico comme étape avant le vol final en Colombie, le pays de sa femme.
«À l’aéroport de Mexico, on les a empêchés de monter à bord de leur vol. Heureusement, je connaissais quelqu’un à l’aéroport. Il a réussi à dénicher un autre vol et j’ai fait acheter d’autres billets. Albert et sa femme sont montés presque clandestinement grâce à l’aide de mon ami et ils ont pu fuir en Colombie», de dire Bouzidi.
Photo: Vincent Ethier – Albert Ramirez face à Ricardo Luna, au Mexique…
Depuis, le Franco-algérien veille sur la destinée d’Albert. Tellement bien que Ramirez est classé parmi les cinq premiers au monde dans la plupart des fédérations de boxe.
C’est le genre de boxeur et surtout d’homme qu’affectionne beaucoup Camille Estephan. Il frappe dur, il est un bon technicien et surtout, il a des principes de vie qu’il respecte. Hier, je regardais Estephan avec lui et je sentais ce respect chez le promoteur.
Ramirez est dans une catégorie moins bouchonnée que les 168 livres où Canelo Alvarez empêche Mbilli, Iglesias et les autres vrais aspirants de l’affronter.
Photo: Vincent Ethier – Artur Beterbiev et son bon ami Arthur Biyarslanov, également en action ce jeudi au Casino…
Chez les mi-lourds, Bivol et Beterbiev vont faire un maître et d’autres très bons boxeurs auront une chance de briller… et de faire du gros cash.
En attendant, jeudi soir, c’est le combat qui m’intéresse le plus. Pas juste pour le combat. Pour l’homme que je trouve attachant. Je lui souhaite de gagner et encore plus, d’avoir une chance pour un titre…
Quant à son adversaire, il a le bagout d’un gars de Liverpool qui vit à Bangkok.
Vous ne comprenez pas ce que je veux dire?
Vous allez comprendre jeudi…
Photo: Vincent Ethier – Michael Flannery, l’adversaire en question
MARC RAMSAY FAVORISE LES OILERS
Ça semble être la tendance lourde chez Eye of The Tiger. On choisit les Oilers d’Edmonton. Camille Estephan a prédit la Coupe Stanley aux Oilers avant le premier match de la saison. Il était convaincu que Connor McDavid allait faire fructifier ce qu’ils avaient appris la saison précédente.
Voilà que Marc Ramsay lui-aussi a choisi les Oilers en répondant aux questions de Jean-Charles Lajoie.
Même que JiC s’est mêlé dans ses coaches et a demandé à Ramsay s’il était toujours un fan des Bruins de Boston: «C’est Stéphane Larouche qui est fans des Bruins», a vivement répliqué Ramsay.
Photo: Vincent Ethier – Marc Ramsay, tenant téléphone à l’aéroport…
Pour la petite histoire, Marc regarde tous les matchs du Canadien… même dans un avion qui se dirige à Riyad en passant par Frankfurt. Même au-dessus de l’Atlantique.
Un coach, c’est un coach.