Photo: Canadiens de Montréal / IG – David Savard
Ce que le hockey peut être beau et émouvant. Ces guerriers se livrent à des batailles titanesques et quand c’est fini, ils se félicitent et se donnent l’accolade en souriant. Comme Tom Wilson et Josh Anderson après la défaite du Canadien.
Parfois, quand c’est le dernier match en carrière d’un valeureux, l’ennemi d’il y a cinq minutes vient le serrer contre lui pour lui dire qu’il est un frère et qu’il l’aime.
Comme David Savard et Pierre-Luc Dubois. Le grand gars des Capitals a vécu chez Savard à ses débuts dans la Ligue nationale. Et leurs familles passent leurs étés ensemble.
Ou si vous avez remarqué un peu retrait, Lane Hutson et Ryan Leonard des Caps.
Ou Demidov qui jasait en russe avec Alexander Alexeyev des Capitals.
C’est fini. On s’est battu. On a tout donné. Grâce à votre vaillance, on a pu se dépasser et progresser. C’est le sens de cette fraternité.
C’est beau et je ne m’en suis jamais lassé.
Photo: Canadiens de Montréal / IG – Alex Ovechkin et Nick Suzuki
LES COMMENTAIRES DE SYLVAIN LE PLAN
Après la défaite de 4-1 du Canadien, j’ai appelé Sylvain. Vous vous rappelez du plan de Sylvain. Échanger une couple de réguliers, laisser partir Jake Evans et viser un autre choix au repêchage de grande qualité. Tenter d’aller chercher un Caleb Desnoyers en terminant 26 ou 27ème. Pour avoir un autre joueur d’impact pour compléter la reconstruction des Glorieux. Pour vraiment avoir une chance d’aller gagner une Coupe.
«Je ne suis pas bête. C’est évident qu’il y a de nombreux points positifs à cette poussée du CH. En novembre et début décembre, les chances de l’équipe de participer aux séries étaient de 2%. Il y avait un épouvantable esprit de losers implanté dans le groupe. On perdait et ça ne semblait pas déranger personne. Au moins, avec cette poussée marquée par les trois victoires de Jakub Dobes à la fin de décembre, on a évacué cette âme de perdants pour transformer le groupe en une équipe avec des joueurs désireux de gagner. C’est un pas énorme et il faut le reconnaître.
«Cela dit, est-ce que cette participation aux séries va compliquer la touche finale à la reconstruction, j’ai grandement peur que oui. Ne venez pas me dire que cette équipe éliminée hier par les Capitals a la profondeur nécessaire pour atteindre le carré d’as ou gagner une Coupe. Et c’est faux de prétendre que le pipeline est plein. Il manque au moins un ou deux joueurs forts et talentueux. Regardez les Sharks de San Jose. Ils vont sans doute aller repêcher Matthew Schaefer en 25 et viser Gavin McKenna en 26. En attendant, leurs jeunes s’amusent et la direction obéit strictement au plan. On sacrifie des succès passagers pour s’assurer d’une reconstruction complète.»
«Personnellement, j’aurais préféré que le Canadien suive son plan au moins encore une saison. Mais on va pouvoir mieux évaluer et analyser toutes ces données dans deux ou trois ans», de dire Sylvain.
Là où on se rejoint, c’est sur l’évaluation du Canadien pendant cette série contre les Capitals. Le CH a un vrai brillant trio capable de dominer dans le territoire adversaire. Les autres lignes d’attaque, malgré les efforts de Gallagher et d’Anderson, n’ont pas créé beaucoup d’offensive et ont concédé toute la zone centrale aux Caps.
Dans leur territoire, les Glorieux ont été mieux que dans les premiers mois de la saison mais on voit les limites actuelles de Lane Hutson en défense et la vulnérabilité de Kaiden Guhle.
Mais les analyses n’empêchent pas un dernier mot. Ces jeunes joueurs ont donné le goût du hockey-passion aux amateurs et ont fait vibrer toute une nation par leur courage et leurs efforts dans des causes qui semblaient désespérées.
On va y revenir demain…
Photo: Wildcats de Moncton / IG – Caleb Desnoyers
SYLVIE ET SES NATHALIE
Il ventait à écorner les bœufs. Évidemment, on a perdu l’électricité. Tant que les arbres ne s’écrasent pas sur la maison, on peut s’arranger.
On s’est couché à la chandelle comme dans le temps des Belles histoires des pays d’en haut. Y a juste mon bonnet du notaire Le Potiron qu’il manquait. Surtout qu’à Ste-Adèle, Donalda devait vivre en bas de la côte.
On a dormi dans une nuit plus tranquille que d’habitude. À part le vent, on n’entendait rien.
Hier matin, toujours pas de courant. Pis Lady Ju a absolument besoin de «son» café pour dire bonjour.
On s’est retrouvé vers 7 heures et demie chez Pagé à St-Sauveur. Chez Pagé, c’est la boulangerie du village. On s’est mis à la mode du jour et on prépare des cafés et des brioches et muffins pour faire rêver un gars au régime.
Henri est arrivé. Il a 91 ans, il est vif comme Tony Marinaro et malcommode comme Maxime Lapierre. Sauf que lui, il avait déjà 20 ans quand il a entendu pour la première fois Elvis et Hound Dog. Et que lui, il était déjà un grand garçon quand Maurice Richard a scoré 50 buts et que les Canadiens ont gagné la Coupe avec Bill Durnam dans le but.
Autrement dit, pour une fois, je me sentais le jeune de la place.
On a parlé de la série entre le CH et les Capitals de Washington. Henri ne s’est emporté qu’une fois, quand il a parlé d’Alex Ovechkin: «Ovechkin, c’est un beu. Y est comme le train du Nord, y arrête pas sur sa route», a-t-il commenté.
On a jasé d’Ovechkin quand l’œil d’Henri s’est encore allumé à la Maxime Lapierre. Cette fois, elles étaient sept ou huit. Toutes vêtues d’un chandail du Canadien. Il y avait une Sylvie et trois Nathalie. Toutes en forme, toutes confiantes en une victoire du Canadien.
Elles portaient leur chandail pour se motiver.
C’est parce que tous les matins, elles marchent un dix kilomètres pour commencer leur journée.
Faudra voir vendredi matin quel chandail Sylvie et les Nathalie vont porter…
Photo: Réjean Tremblay