Mobile header

Canelo Alvarez: un combat honteux pendant que Mbilli et Iglesias se font niaiser à Montréal

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: DAZN Boxing / Saul « Canelo » Alvarez

Je me disais que Christian Mbilli et Osleys Iglesias devaient avoir le goût de rire d’abord puis de bâiller en regardant la honte multimillionnaire offerte par Canelo Alvarez et William Scull en Arabie Saoudite.

J’en ai vu des combats nuls à pleurer dans ma longue carrière mais celui de dimanche matin en Arabie, samedi soir au Québec, gagne une médaille d’or.

Même Alvarez a déclaré qu’il haïssait affronter un gars qui ne pense qu’à survivre et qui ne veut pas se battre. William Scull a dansé toute la soirée. Mais vraiment dansé. Pas une danse en ligne, une danse en rond.

Il semblerait que le «ballet» offert par les deux «danseurs» ait battu un record pour le plus petit nombre de coups de poing donné dans un douze rounds.

Camille Estephan était au splendide Opéra de Paris jeudi soir pour assister à un grand ballet classique: «J’ai vu plus d’action au ballet jeudi que dans le ring samedi soir», racontait-il hier.

Il veut garder toute la retenue nécessaire dans cet univers d’argent et de négociations, mais Estephan sait qu’il a dans son équipe deux 168 livres prêts à affronter Canelo Alvarez demain matin. Et à livrer un vrai combat. D’ailleurs, Estephan sans même les avoir entendus, a repris les propos des commentateurs qui disaient pendant le dixième round que c’était gênant pour le sport et pour la boxe cubaine que le spectacle offert par Scull: «La vraie boxe cubaine, c’est une boxe technique et explosive. Comme celle d’Osleys Iglesias», de dire Estephan.

Photo: William Scull / IG

ALVAREZ CHOISIT SES ADVERSAIRES POUR EMPOCHER LES MILLIONS

Cela dit, Scull a raison d’être gêné. Mais Alvarez n’est pas mieux. Canelo contrôle la division des 168 livres et les fédérations n’osent pas le contredire parce qu’il est trop payant pour la business.

Mais depuis 2021, Canelo n’a affronté qu’un seul de ses aspirants obligatoires. Et on parle des aspirants dans quatre fédérations. Autrement dit, il s’en contrecâlibine et ne veut qu’empocher les dizaines de millions que le marché hispanique lui garantit à chaque combat.

C’est lui qui dit non à Christian Mbilli, à David Benavidez et à Osleys Iglesias.

Photo: Vincent Ethier / Osleys Iglesias

C’est lui qui choisit Jermell, un des deux frères Charlo, et William Scull. Et quand il prend un risque, c’est contre Dimitri Bivol… à 175 livres.

Canelo bouchonne tellement les super moyens que Benavidez a préféré poursuivre sa carrière à 175 livres.

Et là, on a annoncé tout de suite après le combat, dans le ring, que Canelo affronterait Terence Crawford le 12 septembre.

Crawford a 37 ans et surtout, à part un combat à 154 livres, il s’est toujours battu à 147, 140 et même 135 livres.

Comme le disait notre regretté commissaire Michel Hamelin avec son humour de beu, Christian Mbilli va avoir sa chance. Quand il aura 40 ans!

Photo: Vincent Ethier / Christian Mbilli

UN MAUVAIS WEEK-END POUR LA BOXE

Ça s’annonçait comme un fabuleux week-end de boxe. Vendredi soir, en plein Times Square, le cowboy en bobette a perdu sa place pour construire un ring et des gradins pour un gala de rêve… sur papier.

Dans les faits, la soirée a été interminable. Des combats prometteurs se sont étirés pendant les douze rounds sans jamais faire lever ni la foule ni le téléspectateur.

Même Turki Alalshikh avait l’air de s’ennuyer. Il devait penser à son jet qui allait le ramener à Riyad après ces combats qui s’éternisaient. Ne vous inquiétez pas, pour avoir eu le devoir professionnel de voyager à quelques reprises dans ces palaces volants, on y dort très bien.

Heureusement, cela a permis à Turki de ne pas bâiller dans la face du monde à Riyad pour le combat de Saul Canelo Alvarez.

À New York, comment des boxeurs comme Ryan Garcia, Devin Haney et Teofimo Lopez, si explosifs et si spectaculaires, ont-ils pu offrir des combats aussi peu enlevants?

«Le cash, répond Michel Hamelin. C’est juste une hypothèse mais on aurait dit que ces boxeurs étaient devenus des «fat cats» tout d’un coup. Ils boxaient pour un cash énorme en pensant à se ménager pour faire encore plus de cash dans un prochain combat».

J’espère que mon commissaire favori à la face de beu se trompe. Turki Alalshikh, altesse de la famille royale saoudienne, a des milliards dans ses poches pour créer de toutes pièces une industrie du sport en Arabie saoudite. La famille royale a compris que les jours du pétrole comme source d’énergie première, tirent à leur fin.

On veut implanter et développer une industrie du tourisme et les efforts de Turki portent fruits. Il faut être allé à Riyad pour le réaliser.

Et pourquoi pensez-vous que Christian Mbilli installe ses quartiers à Dubai entre ses combats?

En attendant, un vétéran et excellent arbitre international m’avait expliqué il y a deux ans en revenant du Mexique que Canelo Alvarez passait plus de temps à jouer au golf qu’à s’entraîner…

On a vu qu’il prend aussi des cours de danse.