Photo: Daniel De Angelis
C’est entre 1,5 million et 2 millions de cartes. Certainement plus proche des deux millions. Daniel De Angelis ne le sait plus. Quand est-ce la dernière fois que vous avez essayé de compter deux millions de cartes de hockey ou de baseball sans vous tromper de quelques centaines?
C’est un trésor incroyable. Quand il sort une boîte en plastique contenant quelques dizaines de cartes «gradées 10» de Gretzky, c’est comme Edmond Dantès découvrant le trésor enfoui sur l’île de Monte-Cristo.
«Ce sont des cartes de l’année recrue de Wayne Gretzky. Elles sont autographiées et authentifiées. Parfaitement conservées. Comme neuves. Ce sont des gradées 10», explique Daniel De Angelis en sortant quelques cartes de la boîte. Chacune est rangée dans un étui en plastique translucide pour protéger le trésor.
Photo: Daniel De Angelis
Daniel De Angelis, c’est aussi Papi, 63 ans, joueur et développeur de Dek hockey, directeur général de la fédération de Dek hockey, organisateur et co-fondateur de l’équipe nationale d’Haïti au Dek hockey, prêcheur pour le Dek hockey, coach, motivateur, installateur de surfaces. Essayer d’imaginer quelque chose par rapport au Dek hockey et Papi s’y trouve d’une façon ou d’une autre.
Dans ces temps libres, il dirige une importante compagnie de fenestration. Et sa femme Nathalie Pesant est présente dans tout ça. C’est essoufflant.
Photo: NHL.com
LE DEK HOCKEY DANS LE SOUS-SOL DE PATRICK ROY
Daniel avait dix ans quand son grand-père l’a initié aux plaisirs du hockey. À la fin des années 50 et au début des années 60, il a rencontré Boum Boum Geoffrion, Henri Richard et les autres au Forum de Montréal. Même qu’avec son grand-père, il a pu s’acheter ses premières cartes. À 10 cents le paquet. Il a même eu la carte recrue de Maurice Richard, celle de 1942. Avec celles de Gordie Howe, Ted Lindsay, Terry Sawchuck.
«Mais quand j’ai été en âge d’avoir mon bicycle Mustang, je me servais de mes cartes pour les mettre dans les rayons des roues pour faire du bruit.»
«C’est à 18 ans que j’ai retrouvé le goût et en 84, à cause de Mario Lemieux et de Patrick Roy, la grande passion s’est installée. J’allais jouer au Dek hockey dans le sous-sol de Patrick. Je l’avais connu avant qu’il ne s’installe à Rosemère quand il vivait à l’Île des Sœurs. Je jouais avec les frères Lebeau», raconte-t-il.
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C’est l’époque de l’industrialisation des cartes de hockey qui deviennent de plus en plus belles et sophistiquées et qui se prêtent au jeu de la spéculation entre collectionneurs. Pro Set, Upper Deck et autres compagnies envahissent le marché.
Et Daniel De Angelis se prend de passion. Au début, il achète encore par paquets mais vite, il achète les cartes par boîtes entières. Le dimanche précédant l’entrevue, il a d’ailleurs acheté une autre boîte. Il a trouvé un trésor dans son achat. Une carte évaluée à 400 $. Il a consacré de longs moments à examiner ses nouvelles cartes et à les classer dans son immense collection. Il explique que 90% de ses deux millions de cartes sont des cartes dites de base. Mais le dix % de cartes gradées valent évidemment une fortune: «Je me rends aux grandes conventions à Toronto ou à Las Vegas. Sinon, j’ai un très bon et fiable magasin de cartes à Terrebonne, le Sports Collection 99 et j’achète mes nouvelles cartes au magasin. Je lui fais confiance. Il faut être plus prudent parce que de nombreuses cartes chinoises fausses se retrouvent sur le marché», dit-il.
Photo: Daniel De Angelis
VENDRE LES CARTES DE HOCKEY
La majorité de ses cartes sont des cartes de hockey. De Angelis pense à les vendre pour se consacrer aux cartes de baseball: « C’est beaucoup moins volatile. Prenez la carte recrue d’Alexis Lafrenière. Quand il a été repêché, la carte valait environ 15 000 $. Mais Alexis n’a pas performé comme prévu et la même carte vaut 400 $ aujourd’hui », explique-t-il.
Il connaît tout du marché. C’est hallucinant. Ainsi la carte 311 de Tops de Mickey Mantle, recrue, gradée 10, vaut onze millions de dollars US. Il y a des cartes éternelles comme celles de Michael Jordan au basketball. Comme il reconnaît que le marché s’est gonflé de 450% pendant la pandémie. Sans doute que les collectionneurs ont cessé de mettre en vente leurs trésors et sont restés à la maison à les contempler.
Photo: Daniel De Angelis
Mais c’est quoi cette passion? Il réfléchit et sourit: «J’aime les sports. Mais j’aime les objets. J’aime la carte, j’aime la signature, j’aime les petites reliques qu’on ajoute aux cartes. J’aime chercher et j’aime trouver un trésor. Avec ma femme qui m’aide, ça me rend heureux», dit-il.
Il atteint les deux millions de cartes mais il n’est pas près de la retraite. La carte de Vladimir Guerrero l’attire comme un aimant…
Père et fils, ça rend les cartes encore plus précieuses. Et attirantes…