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Dzmitry Asanau : futur champion du monde?

Laurent Poulin - Boxingtown Québec

J’ai été piqué par une guêpe en plein casino de Montréal. Alors que je craignais de retomber dans un de mes anciens vices, ce n’est pas la fièvre du jeu qui m’a frappé en pleine face, mais bien la piqûre d’une guêpe, Dzmitry Asanau.

L’histoire commence quand Marc Ramsay invite Dzmitry Asanau à passer deux semaines au Québec pour servir de partenaire d’entraînement. On s’attendait évidemment à ce qu’un double olympien (2016 et 2020) soit solide, mais Ramsay est tombé en amour autant avec l’individu qu’avec son éthique de travail et son style de boxe. Rapidement, le boxeur, déjà 7-0 chez les pros, signe avec EOTTM.

Photos: Vincent Ethier – Dzmitry Asanau avec son titre WBC Continental et son nouveau titre IBF Intercontinental…

Originaire du Bélarus, Asanau a longtemps été l’un des visages de la boxe amateur européenne. Médaillé aux Championnats du monde et double olympien, il a affronté la crème de sa catégorie avant même de passer chez les professionnels. Cette expérience forge aujourd’hui son assurance dans le ring: rien ne l’impressionne.

Du talent à revendre

C’est un privilège de voir Dzmitry Asanau boxer de si près. Il maîtrise à la perfection ce qu’on appelle les cinq principes fondamentaux de la boxe professionnelle:

1. La garde
2. Le déplacement (jeu de jambes)
3. Le jab
4. La défense
5. La combinaison attaque/défense

Hier soir, face à un Français invaincu, il a offert une grande leçon de boxe. J’ai même pris le temps de le dire à haute voix: c’est le meilleur technicien que j’ai vu boxer au Québec. Il a cette façon d’entrer à l’intérieur pour arroser son adversaire de coups, puis de ressortir aussitôt sans rien encaisser en retour.

Photos: Vincent Ethier – Dzmitry Asanau face à Laid Douadi

Par l’entremise de son entraîneur et traducteur, Samuel Décarie-Drolet, je me suis approché de lui pour lui dire que je le trouvais… parfait. Ce qui m’a frappé, c’est son sourire et sa simplicité. Asanau respire la boxe.

«Dzmitry est un boxeur au talent pur! Agile, créatif et fort d’un impressionnant bagage amateur, c’est une magnifique acquisition pour EOTTM. On ne passera pas par quatre chemins avec lui : l’objectif est de le mettre rapidement en action pour lui dénicher des combats de championnats», souligne son nouvel homme de coin, Samuel Décarie-Drolet.

Le promoteur Camille Estephan y croit énormément, et les faits parlent d’eux-mêmes : jeudi soir, le titre IBF intercontinental et le WBC continental étaient déjà à l’enjeu. Résultat, Asanau est classé 8e à la WBC et grimpe en flèche au 24e rang mondial sur BoxRec.

Photos: Vincent Ethier – Laid Douadi face à Dzmitry Asanau

Quelques adversaires possibles

Pour son prochain combat, je passerais à l’étape supérieure si j’étais un membre de son équipe. Je le verrais bien affronter des boxeurs qui ont fait bonne figure face à des champions du monde, question de lancer un message clair à la division des 135 livres. Le Mexicain Diego Torres Nunez, le Vénézuélien Angel Rodriguez ou quelqu’un de déjà classé à la WBC pour y faire son apparition dans un top 5. Même Miguel Madueno qui a fait la limite avec Steve Claggett ou Keyshawn Davis ferait un bon adversaire.

Et quelle division! Les 135 livres sont aujourd’hui les plus relevés en boxe, avec Shakur Stevenson, Gervonta Davis, Keyshawn Davis et Abdullah Mason. Dans ce contexte, disposer d’un boxeur complet, discipliné et capable de s’adapter à tous les styles est un atout majeur pour Eye of the Tiger Management. Dzmitry Asanau possède tous les outils nécessaires pour devenir champion du monde. Et j’en suis convaincu : il y parviendra.

Photo: BLH – Gervonta David

Dans le podcast: édition mondiaux 2025

Vendredi matin à Liverpool, le Canadien Joshua Ofori a éliminé le favori Callum Peters. L’Australien, déjà 4-0 chez les pros, était perçu comme un prospect de haut calibre. Ofori, originaire d’Edmonton, devient un espoir de médaille en vue de 2028.

Un duo frère-sœur nous représente aussi fièrement en boxe olympique : Marie Al-Ahmadieh (57 kg) et Keoma Al-Ahmadieh (60 kg) font partie de l’élite mondiale.

Enfin, chez mes amis français, il faudra surveiller César Yojerlin (80 kg), qui tentera de récidiver après avoir remporté la World Boxing Cup à Astana plus tôt en 2025.