Photo: Barstool Sports
«Il faut cesser de s’excuser d’être chez nous». Cette phrase de René Lévesque fustigeait la mollesse et la trop grande gentillesse des Québécois toujours prêts à se laisser manger la laine sur le dos pour ne pas froisser personne. On haït tellement la chicane qu’on préfère donner raison aux faussetés des autres plutôt que d’être impliqué dans une chicane.
Écoutez et regardez la télé de France. Ça gueule et ça s’engueule. Écoutez la télé au Québec. Tout le monde il est gentil, tout le monde il est d’accord avec tout le monde. On s’énerve si Guy-A est pas fin avec Kevin Parent.
Geoff Molson est un Québécois. Je l’ai vu grandir au Forum quand il venait avec son père le samedi matin. J’espère que son ADN anglo le met à l’abri de la trop grande gentillesse. J’espère qu’il est capable de taper sur le poing du bureau de Gary Bettman ou de Colin Campbell pour leur dire que leur arbitrage, bien, c’est pourri et à la limite que ça donne l’impression d’être arrangé avec le gars des vues.
Coudon, faut-il vraiment que Washington soit à la finale de la Coupe Stanley pour faire plaisir à Donald Trump?
Photo: BAnQ – René Lévesque
DE LA BIÈRE… DANS LE TEMPS DES NORDIQUES
L’arbitrage est souvent inconscient. Un homme, une femme dans le hockey féminin, doit juger une action et une situation et prendre une décision en une demi-seconde. Entre le moment où la raison s’impose et celui où les préjugés ont une influence déterminante, il se passe cette demi-seconde.
Je ne parle pas de conspiration, ni de complot. Je dis juste que l’intimidation causée par les taureaux des Capitals peut intimider également les arbitres. Expliquez-moi comment Alex Ovechkin n’a pas été puni pour sa charge dangereuse sur Alexandre Carrier ? Ça se peut que le prestige de meilleur marqueur de l’histoire de la Ligue nationale et ses 39 ans aient joué un rôle dans leur décision.
N’oubliez jamais que le respect n’est jamais donné. Il est gagné ou mérité. C’est comme si le Canadien ne comptait pas dans l’arbitrage. Sont jeunes, sont fins, sont gentils, pas de problème à les pénaliser et à les laisser se faire assommer. Ils vont s’excuser de jouer au Centre Molson et à Montréal.
Photo: Sportsnet – Tom Wilson et Alexandre Carrier…
Vous voulez savoir jusqu’où ça peut aller l’inconscient?
Les Nordiques de Québec avaient remarqué qu’ils étaient la victime des décisions controversées des arbitres. C’était systématique.
L’uniforme des Nordiques était bleu drapeau du Québec. Et orné de fleurs de lys, symboles du français partout dans le monde.
À part Denis Morel et Ron Fournier, tous les arbitres de la Ligue nationale venaient du reste du Canada ou du West Island.
Même Marcel Aubut, fédéraliste convaincu et Maurice Fillion ne savaient plus comment obtenir un semblant de justice.
Si les arbitres ne respectaient pas le bleu Québec, alors, on allait les charmer. Et les Nordiques firent préparer un salon-vestiaire pour les arbitres et les juges de lignes avec butler, frigo, fromages, fruits… et bières. Jusqu’à ce que la Ligue nationale interdisent aux Fleurdelisés la présence de la bière. De la O’Keefe évidemment.
On a vu le résultat quand Kerry Frazer a refusé le but d’Alan Côté et que Bruce Wood a expulsé Peter Stastny pour s’être fait casser le nez par Mario Tremblay.
Photo: Sportsnet – Brandon Gallagher s’adressant aux arbitres…
LES FANS SE FONT REMPLIR
La position officielle de la LNH est que les arbitres ne doivent pas être un facteur déterminant dans l’issue des matchs.
C’est de la boulechite.
Avec cette philosophie à la noix, toute équipe qui abuse des règlements et des situations pour frapper illégalement et même blesser un adversaire, sort gagnante.
La vraie règle devrait être simple. Comme dans la NFL. Super Bowl ou match hors-concours, une obstruction ou un hors-jeu est une pénalité. Au début ou à la fin d’un match.
Au hockey, si une équipe joue cochon et mériterait dix punitions et l’adversaire deux, si les deux finissent avec quatre pénalités chacune, y en a une qui est grossièrement favorisé par l’arbitrage.
C’est ce qui se passe dans cette série entre Washington et le Canadien. On se fait entuber et personne ne semble être choqué. Comme si c’était normal de se faire piler dessus et de laisser l’autre s’essuyer les pieds.
C’est simple. Que Jeff Gorton et Geoff Molson, les Jeff et Geoff du CH, se tiennent debout aujourd’hui. Qu’ils piquent une sacrée bonne crise, qu’ils fustigent l’arbitage.
Ça va leur coûter une amende. Pis après, avec les profits d’un sixième match, ils paieront leur amende.
Y a une limite à toujours s’excuser de se faire entuber…
Photo: Canadiens de Montréal / YT – Jeff Gorton…