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Jacques Demers, de la dernière Coupe à l’oubli

Réjean Tremblay - Punching Grace

Le 23 août, c’est la fête de ma sœur Michelle. Le 24, c’est l’anniversaire de René Lévesque, de Michelle Bazin, l’auteure de Monsieur le ministre et de l’humble chroniqueur. Le 26, c’est ma sœur Lyson fièrement établie à Shawinigan. Aujourd’hui, c’est la fête de Bernard Brisset, ancien vice-président du Canadien et des Nordiques, ancien boss du Journal et surtout, un des meilleurs journalistes de beat à avoir couvert le Canadien pour La Presse.

Et le 25 août ? Je n’ai pas oublié. Le 25, c’était l’anniversaire de Jacques Demers, le dernier coach à avoir gagné la Coupe Stanley avec le Canadien. En 1993. Les Calinours n’étaient pas encore au monde.

Photo: NHL.com – Jacques Dermers

Jacques a eu 81 ans. Je suis plus vieux que lui d’un jour… si l’horloge sur le mur de la chambre à Falardeau indiquait l’heure juste.

«Le 25, Mario Leclerc, son biographe qui a révélé à la planète hockey que Jacques Demers avait été coach des Nordiques, du Canadien, des Red Wings, directeur général du Lightning de Tampa Bay et sénateur— sans savoir lire ni écrire, a appelé Jacques: «Il allait bien. Mais il faut comprendre que si Jacques comprend ce qu’on lui dit, il ne peut répondre. Il dit «good» ou «no», c’est tout. Il ne faut pas lui demander s’il pense que le Canadien a des chances de gagner la Coupe. Il faut dire: le Canadien va-t-il gagner la Coupe? Il faut poser une question à laquelle il peut répondre par oui ou par non», raconte Mario Leclerc.

«Les gens oublient que Jacques Demers a été une personne importante dans nos vies. À part Hockey 30 qui a parlé de lui cette semaine, son anniversaire a été complètement passé sous silence», dit M. Leclerc.

En fait, si les rumeurs qui circulent depuis quelques années se concrétisent, on devrait enfin avoir droit à un film ou une série sur l’incroyable, invraisemblable et fabuleuse vie de Jacques Demers. Je le souhaite ardemment. Avec un bon auteur, un bon réalisateur et un producteur honnête, ça donnerait un résultat… inoubliable.

Photo: Toronto Star – Jacques Demers

Jacques était chauffeur pour Coca-Cola dans sa jeunesse et coach dans le Junior B pour assouvir sa passion du hockey. C’est le restaurateur Jules Dumouchel, propriétaire du Rustik à Chateauguay et ami de Rocky Brisebois, le légendaire commentateur et beau-père d’Émilie, qui l’a convaincu de tenter sa chance comme dépisteur puis assistant coach avec les Cougars de Chicago de l’Association mondiale de hockey. L’AMH. Le coach était Marcel Pronovost, un cœur d’or mais éprouvé par un alcoolisme maladif. Pronovost, par la force des choses, a fait confiance à Demers dès les premiers jours de leur rencontre. Et Demers a vitement appris le métier dans le pro.

Il était avec les Cougars quand je l’ai connu. Il était avec l’équipe quand les Cougars sont venus disputer un match hors-concours contre les Nordiques de Québec à Chicoutimi. Les deux équipes avaient été invitées à signer le livre d’or de la Ville.

Le lendemain, j’avais lunché avec le jeune Jacques. Donc j’étais moins jeune d’une journée moi aussi. Je n’étais pas encore aux sports, mais le sport m’intéressait.

Il avait été chaleureux et sincère. En fait, on a connecté, et c’est resté jusqu’à la fin de sa carrière. Il disait déjà Tabarouette à chaque phrase.

Je l’ai retrouvé avec les Nordiques. Il était là pour la première victoire des Nordiques contre le Canadien. Au Colisée.

Puis avec les Red Wings où il a gagné le trophée Jack-Adams deux fois de suite. Le seul dans l’histoire de la Ligue nationale.

Un soir, vers 18h, deux heures avant le début du match en séries contre les tout-puissants Oilers d’Edmonton de Wayne Gretzky et Mark Messier, je jasais dans son bureau tout juste à côté du vestiaire des Wings.

– Tes gars sont pas du même calibre que les Oilers. ils n’ont aucune chance…

– Toi tu le sais, moi je le sais. Mais eux-autres, ils ne le savent pas. Pis quand tu sais pas que t’es moins bon que l’autre, t’as une chance de gagner, m’avait-il répondu.

Je l’ignorais à l’époque mais il venait de résumer ce qui avait toujours fait sa force comme entraîneur: motiver. Jacques Demers était un formidable motivateur. Il arrivait à convaincre ses joueurs qu’ils étaient meilleurs qu’ils ne l’étaient en réalité.

J’en ai été témoin à Detroit. J’ai vu opérer la recette miracle avec le Canadien en 93 quand il a gagné sa dernière Coupe Stanley. Demers était même allé prier à Ste-Anne de Beaupré l’après-midi d’un match pour demander l’intervention de la grand-mère de Jésus.

Photo: La Presse – Jacques Demers

Jacques Demers a toujours motivé par la parole, puisqu’il ne savait ni lire ni écrire.

Dans l’autobus, revenant de Québec, il demandait nonchalamment à Michèle Lapointe, la relationniste: «Michel, résume-moi donc ce qu’il y a dans les journaux à matin». Et Mimi faisait la lecture. On comprend pourquoi maintenant…

Jacques est devenu sénateur. Il écoutait les discours et les discussions au sénat et à partir de ces conversations, il prenait position.

Mais sénateur ou pas, il était resté un homme de cœur. Il y a une douzaine d’année, dans une station-service et dépanneur à Pierrefonds, deux individus intimidants d’allure, écœuraient un homme et sa femme dans leur auto. L’homme a osé sortir. Les deux voyous l’ont vivement agressé.

Demers, alors âgé de 68 ans, est vivement sorti de sa voiture, a agrippé un des toffes et l’a collé contre le mur du dépanneur. Un autre client s’est occupé de l’autre voyou. Finalement, la police est arrivée sur les lieux pour cueillir les deux fleurs de macadam.

Photo: Jacques Demers et son frère, Michel Demers

Aujourd’hui, cet homme de parole ne peut plus parler. Me semble qu’un petit hommage tout simple offert par le Centre Bell, quand Patrick Roy va venir avec les Islanders, serait un beau cadeau des Fêtes…

Salut coach.

Albert Ramirez Honoré par le Président du Venezuela

Grands jours, ces temps-ci, pour Albert Ramirez. Le boxeur et champion mondial intérimaire a été reçu par le ministre du Sport , Franklin Cardillo Romero et la présidente du Comité national olympique du Venezuela, Maria-Jose Soto.

Photo: Franklin Cardillo Romero, Albert Ramirez et Maria-Jose Soto

La première réception a eu lieu hier à Caracas, la capitale du pays. Et aujourd’hui ou demain, Ramirez sera reçu par le président du Venezuela, M. Nicola Maduro. Ramirez vit en Colombie, mais c’est pour son pays natal le Venezuela qu’il a livré ses combats aux Jeux Olympiques.

Ramirez savait depuis plusieurs semaines que cet honneur, très important pour lui, l’attendait. Et son gérant et ami Karim Bouzidi, est à son côté. Il aurait traversé l’Atlantique à la nage pour ne rien rater des cérémonies.

Albert fait partie de mes préférés… y est fin, y est fin…

Photo: Vincent Ethier – Albert Ramirez