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La Relève | Équipe Canada triomphe en République dominicaine

Noé Cloutier - Punching Grace

Photos: Vincent Auclair – Marie Al-Ahmadieh, championne de l’Independance Cup et espoir olympique canadienne.

L’équipe canadienne a débuté son année, et donc son cycle olympique, en force sur la scène internationale. Des 17 boxeurs amateurs canadiens envoyé à l’Independance Cup, 13 ont quitté la République dominicaine avec une médaille, le 1er mars dernier.

Parmi ceux-ci, 4 ont remporté l’or, dont deux Québécois!

Et ce n’est pas tout, car il s’agit en fait d’un duo frère-sœur.

Marie Al-Ahmadieh

Pour débuter avec la Montréalaise de 20 ans: Marie Al Ahmadieh s’est illustrée chez les 57kg, et pas contre n’importe qui.

Elle a vaincu l’Australienne Tiana Echegaray, de plus de 10 ans son aînée et olympienne des derniers Jeux de Paris. Mais selon l’entraîneur de l’équipe nationale, Vincent Auclair, sa médaille d’or était bien loin d’être une surprise.

«On avait quand même de grandes attentes en vue de cette compétition-là. Marie est une athlète sérieuse qui avait même fait une partie du cycle olympique avec nous, avant les Jeux de Paris, et qui état aussi passé à un combat de se qualifier aux Jeux panaméricains.»

Keoma Ali Al-Ahmadieh

Chez les hommes, le grand frère de Marie, Keoma, a quant à lui remporté l’or chez les 63,5 kg face au Dominicain Joan Aguero.

«Au dernier cycle, il était un peu en shadow derrière Wyatt [Sanford], parce qu’il boxait à 60 kg, une catégorie qui n’était pas reconnue par le comité olympique. Pour 2028, on est toutefois confiant de voir sa catégorie être ajoutée», a indiqué Vincent Auclair, dans un commentaire en disant long sur le potentiel olympique de Keoma.

Keoma Ali Al-Ahmadieh

Le Montréalais de 21 ans est déjà, comme sa sœur, 5 fois champion canadien, junior et sénior combiné. Référence professionnelle, l’année dernière, il a vaincu Kirill Bazhenov, maintenant invaincu en 2 combats chez les pros, et en qui Moe Latif place – et avec raisons – de grands espoirs.

Avant de joindre l’équipe nationale, tous deux s’entraînaient par le passé, déjà avec Auclair, à l’époque où il était à la tête du Club de boxe Pound 4 Pound. Le duo frère-sœur est toutefois maintenant affilié au Corner Gym de Montréal, où l’entraîneur El Mostafa Lyousfi complète l’équipe gagnante.

Autres résultats

Pour ce qui est des autres médaillés d’or canadiens, Randy Polines (Alberta) a triomphé chez les 51kg, de même que McKenzie Wright (Ontario), à 50kg.

D’ailleurs, Wright l’a emporté dans une finale toute canadienne, face à la Québécoise Anne Marcotte. Remportant donc l’argent, Marcotte est née est Abitibi, mais réside maintenant l’Estrie où elle représente maintenant le Sherbrooke Boxing Club. Vétérane de l’équipe canadienne, Marcotte a par le passé affronté une plusieurs éventuelles boxeuses professionnelles, telles que Kim Clavel, Sara Couillard et Mathilde Barailler.

Anne Marcotte et McKenzie Wright

Enfin, six Canadiens seront repartis de Santiago de los Caballeros avec le bronze, soit les Québécois Nickenson Denis, de Boxe Montréal, à 92kg, et Bede Rowlands, aussi à 92kg, pour compléter un triplé du Corner Gym. Hors du Québec, Kuardeep Manu (71kg, Ontario), Adam Fregonas (75kg, Ontario), Joshua Ofori (75 kg, Alberta) et Bryan Coldwell (92kg, Colombie-Britannique) sont aussi montés sur le podium.

Randy Polines

L’école dominicaine

Pour parler un peu du pays hôte de l’Indepence Cup, la République dominicaine, profitant d’une délégation de 22 athlètes, a été la seule nation à devancer le Canada avec six médailles d’or et 15 podiums totaux.

Ça non plus, ce n’est pas une surprise. L’école de boxe dominicaine, passant souvent dans l’ombre de celle de Cuba, a produit plusieurs champions, même chez les pros, dans les dernières années.

On peut penser à Felix Diaz, médaillé d’or olympique à Beijing, ayant éventuellement affronté Lamont Peterson et Terence Crawford. Également: Javier Fortuna, Jazreel Corrales ou Juan Carlos Payano ou Joan Guzman, qui s’était même battue à Québec, en sous-carte de Lucian Bute, en 2009.

«C’est un style similaire au style cubain, mais une ‘ptite’ affaire plus aggressif et bagarreur», a décrit Auclair.

À l’agenda

L’équipe canadienne est de retour à la maison, littéralement, car les travaux sont terminés au Centre national. Rappelons qu’un incendie, survenu le 21 mars 2024, dans le Parc olympique, avait forcé l’équipe nationale à se relocalisé, notamment au Club de boxe Pound 4 Pound, pendant près d’un an.

Qui plus est, l’équipe sera de retour sur la route, vers la fin du mois d’avril, pour un camp d’entraînement – à déterminer – à Porto Rico, ou au Colorado.

Ensuite, à la mi-mai, elle prendra part au la compétition internationale des Ceintures Montana, en France.

Équipe Canada

À la mi-juin, elle participera au World Boxing Challenge de République tchèque, qui sera suivie de la World Boxing Cup du Kazakhstan, au début du mois de juillet.

«On veut vraiment mettre l’emphase sur la qualité d’opposition pour devenir meilleur», précise Auclair, quant à l’horaire international chargé des Canadiens.

«Comme au Tennis»

Cette année, la date la plus importante sera toutefois en septembre, où du 4 au 14, se tiendront les championnats mondiaux de boxe amateur, à Liverpool.

Avec les scandales et le déclin de l’Association internationale de boxe amateur (AIBA / IBA), c’est maintenant World Boxing que le CIO reconnaît comme l’instance internationale première de boxe amateur.

Aux yeux de Vincent Auclair, la plus grande différence est que celle-ci favorise un système de classement similaire au tennis. Par exemple, les Canadiens participants au Challenge de République tchèque et à la Cup du Kazakhstan, pourront y amasser des points qui détermineront – tant qu’à utiliser des anglicismes – leur seeding dans le bracket du championnat mondial de Liverpool.

C’est également un peu comme le March Madness, au basketball universitaire, pour faire une référence d’actualité…

Puis, ça répond également à la question de Jean-Sebastien Fournier en commentaire de La Relève #2.

Le Canada sera aux mondiaux!

Reste plus qu’à savoir qui fera le voyage en Angleterre pour nous représenter.

Note professionnelle 

Wyatt Sanford est en ville!

Un peu comme Steve Claggett avec Calgary-Montréal, Sanford partage ses camps des Maritimes au Québec. Il est donc rendu à l’étape finale de sa préparation, avec Vincent Auclair, en vue de ses débuts professionnels du 10 avril prochain.

Son adversaire sera justement Shawn Archer dans un duel de 4 rounds 100% canadien.