Photo: Marqueur.com – Luc Robitaille
Y a de ces entrevues qu’on n’attend pas et qui sont formidables. Une bouffée d’intelligence souriante dans le monde du hockey, c’est souvent très rare.
C’est arrivé hier. Je me préparais à aller écrire cette chronique quand j’ai aperçu le visage de Luc Robitaille… en direct de Los Angeles. De chez-lui, je présume en me fiant sur la vue sur le stationnement.
Des fois, Jean-Charles Lajoie est pompeux. Mais quand il a un invité capable d’ouverture et d’intelligence, tout le monde hausse le niveau d’un cran. Et hier, JiC a poussé Luc Robitaille à l’excellence.
Une vraie entrevue. Passionnante. Lucky Luc a raconté comment l’élimination de ses Kings par les Oilers d’Edmonton faisait encore mal à l’organisation qui peinait à s’en remettre.

Photo: NHL.com – Luc Robitaille
Puis, il a raconté avec des mots simples comment lui et Rob Blake avaient convenu de se séparer. Que l’arrivée de Ken Holland, gagnant de quatre Coupe Stanley, allait peut-être permettre aux Kings de faire les pas supplémentaires nécessaires.
Quand je dis que ce fut un moment de grâce, Robitaille s’est permis un brin d’humour, ce qu’on ne voit jamais avec le Canadien, en disant que le coup de génie de Holland avait été de l’attirer à Detroit quand il était le patron des Red Wings.
Puis, il ouvert son cœur en expliquant que Mac Bergevin était un de ses hommes de confiance, qu’il est convaincu que Bergevin va ravoir un job de directeur général dans la Ligue nationale mais qu’il ne pouvait passer à côté de Ken Holland:
«C’est extrêmement dur de gagner la Coupe Stanley. Tu commences par faire les séries, puis tu gagnes une série, puis une deuxième, t’ajoutes un joueur, tu gagnes une troisième série, t’ajustes ton équipe, tu ajoutes une pièce, tu te rends en finale et après toutes ces années et ce travail, tu gagnes peut-être la Coupe. Ken Holland connaît le chemin, il a gagné quatre fois la Coupe Stanley et il a conduit les Oilers à la finale l’an dernier», d’expliquer Robitaille.
Le tout dans un français impeccable qui ne laisse jamais paraître que Luc Robitaille vit aux États-Unis depuis quarante ans. D’ailleurs, s’il faisait comme certains ex-dirigeants du Canadien et se teignait les cheveux qu’il a tout blancs, il aurait l’air d’un jeunot…

Photo: NHL Network – Luc Robitaille
Un beau moment. Je le souligne en espérant que les téléspectateurs québécois en auront plus… et plus souvent.
JEAN BÉDARD: CAGE ET HOCKEY EN FRANCE ET LUCIAN BUTE
Jean Bédard est un vieil ami. Enfin, lui est jeune, moi j’ai 80. Jean Bédard, pour ceux qui débarquent au Québec, c’est le propriétaire des brasseries et restaurants La Cage. Avant, c’était la Cage aux sports. Une tradition au Québec.
Puis, Jean Bédard est devenu promoteur de boxe. Il a racheté Interbox et en a fait un succès colossal.

Photo: Jean Bédard avec son associé François Bultel, son associé de la Cage
Jean Bédard se prépare à partir pour Bordeaux. Pas pour y boire du vin. Pour aller visiter sa brasserie La Cage qu’il a ouverte il y a deux ans dans la ville. Et travailler à en implanter une deuxième à Londres. Il va en profiter pour mettre son nez dans le club de hockey les Boxers de Bordeaux de la ligue Magnus, la ligue nationale française. La grosse ligue:
«Avec la Cage, on s’est fait des contacts et de fil en aiguille, on s’est retrouvés, Jacques Tanguay, Patrick Roy et moi propriétaires de 25% de l’équipe. C’est une très belle aventure. L’équipe est bien dirigée, nous avons du succès, un bel aréna et avec les Jeux olympiques de 2030 qui vont présenter le hockey à Nice, une ville de notre ligue, l’avenir est prometteur», explique Jean Bédard.

Photo: Jean Bédard avec Stéphane Tartari, son DG avec les Boxers
Le propriétaire principal Thierry Pariente est enchanté de cette collaboration entre Français et Québécois. Et puis, comme si ce n’était pas assez, c’est le Québécois Luc Tardif qui a remplacé René Fasel à la présidence de la fédération internationale de hockey sur glace.
On résume. Jean Bédard, Jacques Tanguay, Patrick Roy, Luc Tardif avec Étienne Boulay et Filipe Bastos co-propriétaires des Aigles à Nice où seront disputés les matchs des Jeux olympiques sur un terrain de soccer aménagé avec deux patinoires, ça commence à avoir un accent de Québec dans l’air…
LA BOXE ET LUCIAN BUTE
Qui dit Jean Bédard, dit boxe et Lucian Bute. Jean Bédard a été très heureux pendant son aventure dans la boxe. Avec Lucian Bute, Adrian Diaconu et pour quelques soirs Jean Pascal, il a pu mettre 15 000 personnes dans le Colisée et le Centre Bell… et remplir ses Cages aux sports les soirs de grands combats.

Photo: EOTTM – David Lemieux et Lucian Bute
C’était l’époque dorée où HBO et Showtime, les grands réseaux câblés aux États-Unis se faisaient la guerre et investissaient des fortunes dans la boxe:
«J’ai eu beaucoup de plaisir. Puis l’arrivée d’Al Haymon qui a tenté de créer une UFC avec la boxe, a beaucoup bouleversé l’industrie», de dire Bédard. Il a finalement vendu ce qui restait d’Interbox à Camille Estephan qui a mis la main sur les vidéos de dizaines des plus grands combats de l’histoire de la boxe au Québec.
Rien ne peut être parfait dans la vie. Mais les années Bédard et Bute furent de belles années de boxe.
Et la relève progresse à pas de géant.
