Photo: Youppi… et Rodger Brulotte
Je connais Rodger Brulotte depuis toujours. Dans ce cas-ci, toujours commence en 1975 ou 1976.
J’ai fait quelques voyages avec les Expos pour compléter mes semaines de travail avec le Canadien. Rodger était secrétaire de route. Autrement dit, il passait ses journées à me dépanner. Dans ce temps-là, fallait travailler.
Puis en 1979, je venais d’être nommé columnist à La Presse et les Expos entamaient leur première vraie course de championnat de leur histoire. Contre les méchants Pirates de Pittsburgh. Rodger était passé au marketing avec Roger-D Landry. Lui et Roger-D passaient leur hiver à inventer Youppi.
Il voyageait moins souvent mais quand il a accompagné le club à St Louis, je me suis mêlé dans mes patentes et qui c’est qui m’a sauvé la peau…ou presque, Pantoufle !
C’était une vraie famille. Pantoufle, c’était Rodger. J’étais R.T à l’américaine, il y avait Touche, Downtown Marion, Bijou Rinfret, Mossieu Milo, Marcel ou Michel Lajeunesse, le Françâ, Claude Raymond, Groutcho, Jacques Doucet…
Photo: Rodger Brulotte
À mon premier camp d’entrainement à West Palm Beach, Rodger m’a fait accroire que l’accréditation de presse donnait le droit aux hotdogs et à la bière gratis aux concessions. Il m’a donné la commande de tout le monde. Relish, moutarde, ketchup, salade de chou, oignons, pas de relish avec chou, pas de moutarde mais salade, frites, frites et mayo, une Labatt, une O’Keefe, un Coke…
Je suis parti avec la tête remplie de condiments. Toastés ou vapeur?
La madame a préparé 15 hotdogs, des verres de bière et de Coke…
J’ai présenté mon accréditation avec un sourire. Elle m’a regardé avec un regard de pitié: «C’est Rodger qui t’a envoyé? Ça va faire 75 piastres…»
J’ai pensé que je venais de flamber mon per diem et je suis revenu avec mes boîtes de hot dogs. Ils m’attendaient tous, pliés en deux… Pantoufle était celui qui riait le plus fort.
Je l’ai haï jusqu’à hier soir.
Photo: François Legault… et Rodger Brulotte
CLAUDE BROCHU INVITÉ
Hier, Rodger Brulotte a été fait citoyen honoraire de Montréal. Dans le temps, Charles Bronfman, propriétaire des Expos avait été nommé Grand montréalais. C’est le vrai titre de Rodger. Grand montréalais.
Il a 78 ans. Il court encore la ville cinq jours par semaine. Il n’y a pas une réunion ou une célébration qui ne reçoit pas la visite de Pantoufle. Ça donne une page dans le Journal. Sans doute la page la plus lue.
Il a demandé en mariage sa belle Pascale en montant comme un curé dans une sorte de jubé dans le salon de leur maison. L’abbé Pantoufle a conquis la fiancée.
Il aide plein de gens. Il appelle directement France-Margaret Bélanger, la présidente du Groupe CH ou Joey Saputo du CF Montréal ou encore François Legault et c’est souvent pour demander un service pour un démuni.
On s’est obstinés hier. Moi, je dis que Paul Saint-Pierre-Plamondon connaît son hockey autant que le Snake : « Je vais te donner un conseil R.T, essaie pas de le coincer dans le baseball, tu vas te faire planter », m’a-t-il dit.
Ben voyons, ça veut dire que dans 18 mois, Rodger va encore appeler directement le premier ministre du Québec!
Photo: Rodger Brulotte
Vous voulez savoir quel homme est Rodger Brulotte?
Parmi les notables invités hier à l’hôtel de ville, il y avait un homme que la colère populaire a rendu responsable du départ des Expos.
Claude Brochu. Pantoufle l’a invité personnellement.
Et Rodger voulait le remercier des efforts déployés pour sauver les Expos avant de réaliser l’inévitable.
Salut Pantoufle!
SYLVAIN: LUC ROBITAILLE NE M’A PAS CONVAINCU
Sylvain rides again. Cette fois, c’est Luc Robitaille qui n’a pas convaincu l’apôtre de la reconstruction.
En fait, si Sylvain dit Le Plan aime beaucoup Luc Robitaille et est très fier de sa carrière, le choix de Ken Holland comme nouveau directeur général des Kings de Los Angeles est loin de l’impressionner.
«Ça n’arrête pas de me trotter dans la tête. Est-ce que Ken Holland ne risque pas d’être un peu dépassé? Il me semble qu’il fait partie du passé de la Ligue nationale. Les nouveaux leaders chez les directeurs généraux sont d’une autre génération», a lancé Sylvain avec un énorme doute dans la voix.
J’ai été surpris. Ken Holland a quand même gagné quatre Coupe avec les Red Wings. Une comme adjoint et trois comme directeur général. Et on s’entend que Detroit et le Michigan, c’est un peu un des trous des États-Unis. Rien à comparer avec Fort Lauderdale, Tampa et Dallas. Et en cinq ans avec les Oilers d’Edmonton, son équipe n’a jamais raté les séries et a atteint la finale contre les Panthers de la Floride pour perdre en sept matchs.
Photo: Sylvain Le Plan et Reynald Brière de RNC Média
«Je sais. Les quatre Coupe à Detroit sont impressionnantes. Mais à Edmonton, quand tu commences ton équipe avec Connor McDavid et Leon Draisaitl, on peut dire que tu viens de gagner à la loterie. Le reste de ses décisions ne sont pas toutes convaincantes», de dire Sylvain qui a donné quelques exemples de signatures douteuses.
En fait, les hommes de Sylvain, sont ceux qu’on retrouve constamment au sommet de la LNH: «Bill Zito fait une saprée job. Les Panthers de la Floride sont presque parfaitement construits», de préciser Sylvain.
Faut dire que d’être allé chercher Brad Marchand et Seth Jones à la date des transactions ressemble fort à un coup de génie. Jones était le quatrième repêché derrière le capitaine Aleksander Barkov. Zito a donc sous contrat deux des quatre premiers d’un excellent repêchage.
Sylvain reprend: «Jim Nill fait du gros travail à Dallas. Julien Brisebois est solide à Tampa et quand on regarde aller les Hurricanes de la Caroline depuis plusieurs années, faut qu’Eric Tulsky et Don Waddell aient fait de bonnes choses. Et dans leur cas, on ne peut pas dire que le soleil de la Floride les a aidés».
Les analyses froides de Sylvain peuvent ébranler les certitudes d’un Luc Robitaille.
Mais va falloir demander à Jamieson avant de trancher le débat.
Un jour, on va tous se ramasser à BPM Sports pour en débattre.