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Samuel Montembeault est la clé de la voute

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: Samuel Montembeault / IG

Serge Savard m’avait longuement expliqué en me montrant les tableaux dans son bureau, qu’on construisait une équipe en partant de l’arrière vers l’avant.

Le solage était bon, il venait d’installer devant le filet un gringalet qui allait devenir le légendaire Patrick Roy.

Devant lui, à la défense, le gros Craig Ludwig, Chris Chelios qui commençait, Rick Green et Petr Svoboda et quelques autres assuraient une stabilité à toute épreuve.

Et Savard, fidèle à sa philosophie bâtissait sa ligne de centre et y ajoutait des ailiers capables de brasser et de marquer des buts.

Il a gagné deux Coupe et s’est rendu en finale de la Coupe Stanley avec sa recette. Et quand il a été congédié parce qu’il n’avait pas invité certains « amis » à investir dans le Marriott Champlain, il préparait une autre édition capable de se rendre en finale.

C’était il y a plus de trente ans.

Avec Carey Price et Shea Weber entourés de solides et gros défenseurs, Marc Bergevin a atteint la finale pandémique en 2021.

Lui-aussi a été congédié en laissant quand même une bonne base pour ses successeurs.

Photo: NHLPA – Samuel Montembeault

L’équipe miracle du Canadien de cette saison respecte le modèle. Grâce à Samuel Montembeault qui acquiert une belle maturité doublée d’une plus grande confiance en ses moyens.

Ses détracteurs, souvent colonisés jusqu’à l’os, lui reprochent parfois de donner un mauvais but du côté de la mitaine, mais Montembeault donne constamment une chance de gagner à son équipe. C’est le solage dont parlait Serge Savard.

À la défense, il n’y a pas de gros noms. Pas encore. Mais Lane Hutson aurait été un défenseur dont aurait rêvé Serge Savard. Encadré par deux ou trois vétérans fiables défensivement, Hutson est déjà le quart-arrière après qui soupirent tous les directeurs généraux de la ligue. Il a 20 ans et il est à Montréal.

L’arrivée d’Alexandre Carrier a cimenté la défense. Et le retour espéré de Kaiden Guhle va solidifier le deuxième étage.

Quant à la ligne de centre, Nick Suzuki est capable de prendre les bouchées doubles. À long terme, le CH risque de manquer de profondeur mais dans la course actuelle où les adversaires dangereux s’écroulent les uns après les autres, les actifs de Jeff Gorton et Kent Hughes pourraient se défoncer et réussir l’impossible.

Un impossible que même le propriétaire Geoff Molson ne voulait pas entrevoir.

Mais l’impossible commence devant le but. Point. Paragraphe. À demain.

LE CF MONTRÉAL, C’EST DÉSESPÉRANT

Je déteste ce qui se passe avec le CF Montréal. Voilà qu’on congédie un quarantième coach en quatre ans. Pauvre Laurent Courtois, j’espère juste qu’il est traité avec dignité et respect.

Je déteste ce qui se passe parce que plein de mes amis ont travaillé avec le club de soccer de Montréal. Et j’adore le soccer depuis que je jouais au ballon-pieds dans la cour du collège St-Jean-Baptiste à Chicoutimi-Nord.

Et surtout depuis que j’ai vibré dans les belles années du Manic de Molson et de Roger Samson. Le Stade olympique rempli au bouchon, Tony Towers, Gordon Hill, Franz Mathieu, c’était un régal. Sans doute le plus beau soccer jamais joué à Montréal avec des visites de Pele et des plus grands. Il y avait un côté apostolat dans la couverture du Manic qui rendait le moindre paragraphe précieux pour l’organisation.

Je déteste ce qui se passe parce que je m’entends très bien avec Joey Saputo. Je ne me vante pas d’être son ami mais si j’ai des questions, il répond dans la demi-heure. Avec attention et respect.

Je déteste parce que le club de football de Montréal a perdu son nom alors que Kevin Gilmore était son président. Adieu l’Impact. J’aime toujours Gilmore dont l’applaudissais les exploits de son père avec les Lions de Chicoutimi au football canadien mais je n’ai jamais avalé sa décision de faire disparaître le nom de l’Impact.

Photo: MLS.com – Samuel Piette, capitaine du CF Montréal

J’étais allé au Mexique couvrir les grands matchs de l’Impact, j’avais une veste de l’Impact, j’adorais Mauro Biello, Richard Legendre, vice-président, était un vieil ami, Patrice Bernier était un bon capitaine et son père Jean un bon conseiller municipal, bref les liens étaient tissés serrés. En plus, le club avait de la gueule.

Pis l’Impact est mort. Je commence à peine à m’habituer à écrire le CF Montréal en me demandant pourquoi Saputo et Gilmore ont privé leur équipe de vingt-cinq ans de marketing pour recommencer à zéro. Pourquoi ils ont sacrifié tous ces Jacques Thériault qui aimaient profondément leur Impact. Et puis, pendant cette éternité où le Canadien a été pourri à l’os, j’ai pensé que le CF avait une chance en or de s’implanter dans le cœur des amateurs de sports du Québec.

Le Canadien ne participait pas aux séries, il disparaissait du paysage dès la deuxième semaine d’avril en laissant toute la place au CF… mon ancien Impact. Personne n’a eu l’intelligence de se dire que la porte était grande ouverte, qu’il y avait un marché à conquérir. Après tout, le CF était l’autre équipe de sport majeur au Québec.

Le résultat de ce laxisme et de cet amas d’erreurs de jugement est que les médias ne couvrent même plus le club. Quand tu réussis à écœurer Jérémy Filosa…

Ça prend un congédiement de coach pour ramasser quelques clics.

Alors qu’il y aurait tellement de belles histoires à raconter.

Misère de misère.

DANS LE CALEPIN

Quand on vous dit que le CH fait vibrer les fans, TV A Sports en a eu la preuve samedi soir. Vous étiez 686 000 fans à suivre le match. Ajoutez les centaines de milliers d’autres à suivre la rencontre contre le Colorado en anglais et vous avez un CH qui tire un million. Comme dirait le Moose Dupont, un million, c’est du monde en ta…!

Parlant de TVA Sports, c’est lundi à 4 heures pm que le documentaire sur Osleys Iglesias va être présenté en primeur.

Celui-là, y est pas mal spécial. J’ai eu le plaisir de me rendre à Québec pour y interviewer les frères Stastny pour le documentaire. Eux-aussi ont dû s’enfuir d’un régime communiste comme Osleys pour vivre leur liberté et leur passion.

Et quand je dis plaisir, je veux dire plaisir. Grand plaisir.

Photo: Julie Bertrand – Anton et Peter Stastny