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Le nouveau CH: c’est bien plus que la dureté du mental!

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: SKA HC

L’explication facile pour comprendre les victoires pour le moins surprenantes du Canadien contre les grosses équipes de la LNH, c’est la nouvelle dureté du mental dans le vestiaire.

C’est une bonne réplique dans un film, mais dans la vraie vie, la dureté du mental ne vient qu’après les premières victoires. Faut donc qu’il y ait d’autres raisons pour expliquer que le CH a passé au cash les Panthers, Tampa Bay, Las Vegas, Colorado et Washington. Des puissances de la ligue.

Le Seigneur est bon avec les journalistes qui travaillent fort. Vendredi, quelqu’un m’a tapé sur l’épaule: «Hé, Big Rej…»

C’était Bob Hartley. En forme, souriant et informé comme pas un sur ce qui se passe dans le hockey. Sans doute le seul coach à avoir gagné tous les trophées majeurs professionnels. Les Coupes Calder, Stanley, Nationale Suisse et Gagarine.

Photo: Julie Bertrand

On a jasé. Et on s’est repris hier. Pour comprendre ce qui se passe avec le Canadien.

«C’est comme si toutes les pièces étaient tombées en place au bon moment. L’arrivée de Patrik Laine a vraiment transformé l’avantage numérique du Canadien. C’était déjà bien, mais avec Laine, dès qu’il décoche un tir, il compte un but. Ça donne terriblement confiance à une équipe.

«Il y a eu une autre arrivée qui a marqué l’équipe. Alexandre Carrier a stabilisé la défense. Ya rien de pire que le jeu de la chaise musicale en défense. Les gars ont peur que la moindre erreur leur coûte leur poste, ils sont tendus. Là, avec Carrier, c’est réglé. Il est beaucoup plus rapide que les gens le pensent. Rapide dans le sens de l’espace-temps. Il réagit rapidement ce qui coupe le temps de l’adversaire pour faire un jeu et il excelle à occuper l’espace. Ça permet à Kaiden Guhle d’être à son meilleur.

«D’ailleurs, Kaiden Guhle n’est pas flamboyant, il n’est pas celui qui vend le plus de chandails à la boutique du Canadien, mais c’est un général fort, courageux, discipliné et doté d’une concentration sans faille. Il va donner du gros hockey pendant des années. Ça permet également de stabiliser le deuxième duo de défenseurs avec Mike Matheson et Lane Hutson. Arber Xhekaj et David Savard complètent la défense avec Jayden Struble comme septième. Sont en business.

«La troisième pièce qui est tombée en place, c’est l’entrée en scène de Jakub Dobes. La paire de gardiens du Canadien pendant le long voyage qui a commencé à Sunrise en Floride et qui s’est poursuivie pendant plusieurs matchs à l’étranger a été sans doute la meilleure de la ligue. Je vous mets au défi de trouver mieux pendant cette période cruciale et difficile. Samuel Montembeault a été solide à chaque match et j’adore le jeu et l’attitude du jeune Dobes. Il est confiant et il transmet cette confiance à l’équipe.

«C’est après une ou deux victoires acquises grâce aux gardiens et à ton avantage numérique que la confiance et l’esprit de gagner s’installent. Au lieu d’angoisser après une série de défaites, tu joues de mieux en mieux parce que tu te fies que les éléments sont en place et vont faire la job.

«En novembre, j’étais convaincu que la saison était ratée pour le Canadien. D’ailleurs, j’étais comme les supposés experts, je ne leur donnais pas de chances de participer aux séries. Là, je me dis que c’est possible de faire les playoffs. Très possible. Et que l’avenir semble prometteur.», de dire Hartley.

Photo: Julie Bertrand

ET DEMIDOV EST UN TALENT FOU!

La dernière fois que j’avais jasé en personne avec Bob Hartley, c’était à Balashikha, un gros Saint-Jérôme de 500 000 habitants à 40 kilomètres de Moscou.

S’il y a un homme de hockey au pays capable de parler de hockey russe, c’est Bob. Il a été coach de l’Avangard pendant quatre ans, il a été consultant à Omsk trois autres années en y allant de séjours de plusieurs semaines dans cette ville à quatre heures d’avion de Moscou et en plus, il a assisté à de très nombreux matchs juniors.

Quand je l’ai rencontré, je lui ai posé une première question sur Ivan Demidov. Il a sorti son téléphone et m’a montré une discussion (chat) avec un de ses anciens joueurs:

– C’est un joueur extraordinaire. Gros quotient de hockey. Vision exceptionnelle. Le meilleur à un contre un que j’ai jamais vu…

– Un Kaprizov? a demandé Hartley à son ancien joueur.

– Encore meilleur, a répondu le joueur du SKA de St-Petersburg.

Allez voir la fiche de Kirill Kaprizov avec Minnesota. S’il est encore meilleur, c’est la fin du monde à Montréal.

Hartley n’a pas voulu identifier le nom de son correspondant. Mais lui-même en avait long à ajouter: «J’ai vu jouer Demidov à plusieurs reprises dans le junior en Russie. C’est tout un joueur. Et c’est surtout un maudit bon kid. Facile à coacher», de dire Hartley.

D’ici quelques mois, Hartley va être propriétaire d’une centaine de logements. Il en est actuellement à 66. Il est trop occupé pour accepter les offres qu’il reçoit de Russie.

Photo: Stephen R. Sylvanie

LE DOC MAILLOUX…UN AN DÉJÀ

Le doc Mailloux avait demandé qu’on lui réserve une place ringside pour le combat d’Artur Beterbiev le 13 janvier dernier au Centre Vidéotron. Il est mort la veille, vendredi, à 11 heures. Le samedi, le 13, EOTTM a gardé les deux places pour Marie-Lyne et son frère qui l’a accompagnée. Le doc était un formidable amateur et connaisseur de boxe. On pouvait le déranger entre les rounds, mais fallait lui ficher la paix au son de la cloche.

On ne l’oublie pas.