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Ces Québécois venus d’ailleurs qui aiment le Québec

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: Vincent Ethier – Christian Mbilli

C’est la fête nationale. La St-Jean. Le Québec est une étrange nation.

À chaque fois que je couvrais Wimbledon à Londres, j’avais congé le 23 juin. J’expliquais à mes confrères anglais, européens et américains que le lendemain 24, La Presse n’était pas publiée parce que c’était la fête nationale. On me souhaitait bonne fête.

Mais le 30 juin, quand on me voyait les deux pieds sur le bureau, j’expliquais que le lendemain 1er juillet, c’était encore ma fête nationale. Mais là, c’était trop compliqué de leur parler du référendum, des hésitations et des peurs des Québécois.

Je faisais un François Legault de moi-même et je leur disais: «Ça va bien aller! Au moins, on ne fête pas la fête nationale des États-Unis le 4 juillet ni celle des Français le 14 juillet. On se garde quand même une petite gêne…».

Et puis, les années ont passé. La Saint-Jean-Baptiste, c’était la fête des Canadiens-français. Aujourd’hui, la fête nationale, c’est la fête des Québécois.

Photo: Vincent Ethier – Camille Estephan, Christian Mbilli, Bob Arum… et les deux ‘knockouts’ de Top Rank

De tous les Québécois. C’est comme ça que cette semaine, Christian Mbilli, né au Cameroun et élevé en France, va fêter son Québec. Mbilli, même s’il s’est installé quelques mois par année à Dubaï pour se sauver de l’hiver, passe presque tout son temps au Québec pour s’y entrainer. Il a reçu sa citoyenneté et a le Q tatoué sur le cœur.

Artur Beterbiev est arrivé de Tchétchénie il y a dix ans. Il s’est installé dans un condo de NDG avec sa femme, ses enfants et sa mère. Il a reçu sa citoyenneté et même si Beterbiev en arrache encore avec l’anglais, ses enfants parlent français. Même chose pour Makhmudov.

On se rappelle tous de Lucian Bute. Le grand Roumain a appris le français, s’est établi au Québec, a investi dans l’immobilier et est resté chez-nous. Sa femme Elena, qui était une vedette de la télé en Roumanie, est venue s’installer à Montréal et a même ajouté un autre petit Bute à la famille.

Et je pourrais parler d’Eleider Alvarez et d’Oscar Rivas. Dans leur cas, la gestion de leur après-carrière a plutôt été cahoteuse mais personne ne va nier leur attachement au Québec.

Photo: Vincent Ethier – Aviez-vous déjà remarqué la fleur de lys à la ceinture de Jhon Orobio?

Et il y a Moreno Fendero et le jeune Jhon Orobio qui est capable de répondre aux questions en français.

Avant eux, on pense à Jean Pascal, né en Haïti et fier Québécois. Et plusieurs autres boxeurs venus des Antilles.

Et Félix Auger-Aliassime au tennis, et Rick Green du Canadien installé dans l’Ouest de l’île et Brandon Gallagher, marié à la petite fille de mon vieil ami Jean Fortin de Chicoutimi. Sans oublier le merveilleux Antoine Roussel en train de capter l’accent des Bleuets.

On est passé d’un sport et d’une société tricotés pure laine. Les héros à la boxe s’appelaient Laurent Dauthuille, Armand Savoie, Robert Cléroux dans les années 50, puis Jean-Claude Leclerc, Gaétan Hart ou Fernand Marcotte. Puis sont arrivés Stéphane Ouellet, Éric Lucas et les frères Hilton…

Tous pure laine.

Photo: Vincent Ethier – Jean Pascal

Et sont arrivés les Haïtiens, Jean Pascal, Joachim Alcine, Adonis Stevenson avant d’ouvrir la porte aux Québécois venus d’ailleurs dont j’ai déjà parlé.

Même le plus important promoteur au pays est venu du Liban quand il était âgé de 16 ans. Et il n’y a pas plus Québécois que Camille Estephan.

C’est ça le Québec moderne. Et plus on sera fiers et ouverts et plus les nouveaux venus auront le goût de se joindre à nous.

Mais faut être fiers et cesser d’avoir peur de son ombre.

400 000 FANS SUR LA PLAGE POUR LES PANTHERS …

À moins d’avoir un hélicoptère, c’est difficile d’évaluer avec justesse une grande foule. J’avais une méthode infaillible. Je comptais les jambes et je divisais par deux. Sauf quand le doc Mailloux était dans la parade.

La police de Broward County a évalué la foule entre 300 000 et 400 000 personnes. L’Associated Press, l’agence de presse américaine la plus importante, a parlé de 400 000 fans sur la plage et le long du parcours de la parade des Panthers.

QMI, elle, a parlé de «centaines de curieux». Y a personne qui va accuser l’agence de gonfler ses chiffres.

Photo: Claude Lachance – Les «centaines de curieux»…

Les photos sont folles. L’homme d’affaires et fan des Panthers Claude Lachance nous a fait parvenir des photos de la parade…et de l’ambiance. Vous pourrez juger.
Mais tant les agences que le Sun Sentinel de Fort Lauderdale ont rapporté les paroles de Brad Marchand et de Sam Bennett: «Allez les Panthers, offrez-nous un contrat, on veut rester ici».

C’est évidemment un cri du cœur que les avocats et les agents des joueurs ne seront pas contents d’entendre. Mais c’est un cri qui explique également pourquoi une équipe de la Floride a participé à la finale lors des six dernières saisons.

Photo: Claude Lachance – Seth Jones, premier joueur de l’histoire avec le prénom Seth à remporté la Coupe Stanley…

Pas d’impôts d’état, pas de sel dans les rues, pas de trous, pas de nids de poule, du soleil et des plages, de la bière fraîche, des équipes gagnantes… et surtout des blondes et des épouses souriantes dans leur décapotable.

Quand t’es millionnaire pis que t’as 28 ans, tu demandes quoi de plus?

DANS LE CALEPIN – Hier après-midi, c’était la cérémonie d’adieu de Tom Lapointe. Un dernier au revoir à un combattant des tranchées…

Au revoir Tom!