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Photo: Vincent Ethier – Alexandre Gaumont a la meilleure performance de sa jeune carrière da sa mire, le 17 octobre prochain à Gatineau.

Le cogneur de Buckingham, Alexandre ‘King Cogne’ Gaumont (11-0, 7 K.-O.), boxera devant les siens pour la 3e fois de sa carrière, le 17 octobre, au Casino du Lac-Leamy. Ce combat-ci aura toutefois une saveur bien spéciale, alors qu’il montera dans l’arène pour sa première finale face au bagarreur argentin Cristian Zarata (10-4, 3 K.-O.).

«C’est toujours incroyable de se battre devant le public, que ce soit à Montréal, Shawinigan ou Gatineau. Mais c’est sûr que c’est encore plus plaisant quand tu sais que tu vas te battre devant un public qui vient pour toi», raconte-t-il d’entrée de jeu.

Avec l’ex-reine des poids lourds Vanessa Lepage-Joanisse et le retour du populaire guerrier local Pascal Villeneuve sur la carte, la table est donc mise. Le trio d’athlètes de l’Outaouais comptera sur une foule aussi bruyante que partisane le 17 octobre.

Tissés serré

Pour retrouver ce genre de foule, il n’y a pas mieux qu’en région. Alexandre Gaumont le sait bien, lui qui a déjà un énorme fan-club, et ce, malgré une expérience professionnelle limitée à une dizaine de combats.

«À Montréal, il y a tellement de monde, tellement d’athlètes et de boxeurs. Ici, on est trois. Tout le monde me connaît et moi je connais tout le monde, alors j’imagine que c’est plus facile pour les gens de rallier derrière leur monde», philosophe celui qui est entraîné par son père, Marcellin Gaumont, au Club de Boxe BG de Buckingham.

Quoi prévoir?

Il n’a donc pas l’intention de décevoir «son monde», le 17 octobre.

Déjà, il a mis les gants avec Pascal Villeneuve, Danyk Croteau, ainsi que le double aspirant au titre mondial Steven Butler. Certes, quand on est surnommé ‘King Cogne’, on peut s’attendre à parfois «finir le show» rapidement. Le principal intéressé préfère quand même être prêt à toutes éventualités.

«De ce que j’ai vu, [Cristian Zarate] est tough, il met de la pression et lance beaucoup de coups. Je ne peux pas le sous-estimer, il a affronté plusieurs bons boxeurs.»

Pour ce que ça vaut, ou signe qu’il n’est pas à prendre à la légère, Zarate vient de récolter sa meilleure victoire en carrière. En juillet dernier, il avait surpris Julian Marmol dès le 2e round, lui imposant une première défaite en 5 combats.

Ajustements apportés

En mai dernier, à Shawinigan, le Québécois remportait une victoire à l’arraché, par décision partagée, face à un autre argentin – jusque-là invaincu – Santiago Fernandez. Bien qu’acquise, la victoire avait laissé un goût amer à son détenteur.

«Je n’ai pas peur de dire que c’était mon pire combat en carrière», lance-t-il sans détour.

«On ne comprenait pas trop comment c’est arrivé, et ce n’est pas pour donner excuses, mais toute la semaine de ce combat-là, je sentais qu’il me manquait d’énergie… et quand je suis monté dans le ring, je crois que ça a paru…»

Étrange, en effet, car n’étant pas un «gros poids moyen», la coupe de poids se fait sans histoire. Le cardio, aussi, n’est d’ordinaire pas problématique. Gaumont a même déjà remporté le combat EOTTM de l’année 2023, se rendant aisément au bout de 8 rounds pour triompher d’Ulices Tovar Rivera, justement Gatineau. Personne n’est à l’abris d’un mauvais virus apparemment, mais tout de même…

«Maintenant je ne veux plus rien laisser au hasard», affirme-t-il, disant même avoir embauché un nutritionniste, ainsi qu’un préparateur physique pour éviter que le désastre se produise de nouveau.

Les 12 travaux d’Alexandre

Travailleur acharné à tous les égards, le père d’une famille de deux jeunes enfants travaille également dans le monde de la construction. Évidemment, son travail dans le gymnase réduit celui ailleurs. Alors d’ici à ce qu’il puisse uniquement vivre de la boxe, c’est aussi le soutien de son entourage qui lui permet de continuer à rêver aux plus hauts sommets du noble art.

«Ma conjointe, mes parents, mes amis… j’ai beaucoup de chance, parce que j’ai de l’aide de beaucoup de gens!»

Ça revient au point initial. Le 17 octobre, Alexandre Gaumont ne veut rien laisser au hasard. Pour lui-même et ses rêves, mais aussi pour être à la hauteur de tous ceux qui croient en lui – «son monde» – qui le supportera de nouveau lorsque la guerre arrivera.