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Bakhodir Jalolov : Montréal en 2025, au sommet en 2026?

Noé Cloutier - Punching Grace

Photo: Mikey Williams/TR – Le double champion olympique Bakhodir Jalolov (14-0, 14 K.O.) va redémarrer sa carrière professionnelle, le 6 février, au Casino de Montréal.

Pour le commun des mortels, Bakhodir Jalolov a réalisé le rêve olympique, en 2021, lorsqu’il est devenu champion super-lourd des Jeux de Tokyo.

Mais ‘The Big Uzbek’ voyait plus grand que ça.

C’est en août 2024, à Paris, que son rêve s’est réalisé. Le géant de 6’7’’ y est devenu double champion olympique, une quête accomplie par une vingtaine d’athlètes, seulement, en plus d’un siècle.

Rêve-t-il de Los Angeles en 2028?

«Non, j’ai quand même déjà 30 ans! Il y a quatre ceintures sur lesquelles je dois me concentrer», a lancé Jalolov, souriant en répondant par le biais de son agent et, ici, traducteur, Vadim Kornilov.

Photo: Mikey William/TR – Jalolov et son promoteur, la légende, Bob Arum

Jalolov 2026

Le protégé de Top Rank dit ignorer pourquoi son promoteur a choisi Montréal. Il dit aussi ne rien connaître de son prochain adversaire, le champion de France David Spilmont (16-8-1, 11 K.-O.). Surtout, il se dit confiant en ses habilités en vue de la suite de sa carrière.

«Selon moi, je serais prêt tout de suite pour affronter l’élite, mais mon équipe veut prendre le temps de bien faire les choses», affirme le 10e aspirant mondial de la WBC, ne comptant pas nécessairement attendre trop longtemps.

«D’ici 3-4 combats, ou environ un an, j’aimerais me battre pour le titre mondial», ajoute-t-il, ayant bien sûr Oleksandr Usyk en tête.

«C’est le meilleur. Le rêve est de battre les meilleurs!»

Photo: Mikey William/TR – Jalolov face à ‘Godzilla’ Ehwarieme, à Tulsa, Oklahoma, en août 2023.

Même flamme

En parlant de rêve, le triple olympien veut d’ailleurs clarifier un point.

Sa double conquête olympique et son aspiration à la quadruple des lourds sont deux choses distinctes, sauf au niveau de sa motivation.

«C’est le même feu. Et j’ai hâte de le repartir le 6 février.»

Chez les professionnels, il s’agira de sa première sortie depuis novembre 2023.

Mais la rouille ne l’inquiète pas. Avec plus d’une dizaine de combats amateurs, et d’une centaine de rounds de sparring avec l’équipe nationale ouzbek, c’est «l’inactivité la plus active que tu peux avoir…»

Dans la vallée

Pour repartir le feu, Jalolov a quitté son Asie centrale natale au profit de la Californie du Sud.

Dans la vallée de Coachella, dont le populaire festival de musique mettra en vedette Lady Gaga, Green Day et Post Malone, en avril prochain, il s’entraîne matin, midi, soir. Précisément, il est dans la petite ville d’Indio, comptant un peu plus de 93 000 habitants et fondée en 1876 au passage du chemin de fer.

Chaque année, près de 1,5M de visiteurs s’y rendent, notamment pour son festival. Ce principalement pour ça que le slogan de la ville est ‘The place to be’.

Mais ce l’est aussi pour un boxeur.

Photo: Vadim Kornilov – Soirée mondaine à Riyad

À Indio, Jalolov s’entraîne normalement avec Gennadiy Mashyanov, vis-à-vis de Marc Ramsay lors du combat Beterbiev-Bivol. Encore une fois, Mashyanov se retrouve fort occupé avec Bivol. Mais rappelez-vous Indio est ‘The place to be’.

Le grand grand Uzbek compte également sur le légendaire entraîneur Joel Diaz et son frère Antonio. L’ex-champion mondial Julio Diaz complète la fratrie.

«Le sparring, coaching et l’encadrement ne manquent jamais», assure le gérant du géant, pilotant d’ailleurs aussi la carrière de Bivol.

Jalolov, lui, assure qu’il sera prêt pour sa première visite en sol canadien, le 6 février: «mais pas la dernière, j’espère», conclut-il en visiteur avenant.

Photo: Mikey William/TR – Kornilov, Jalolov et Joel Diaz.

Merci Zoom

Le «Californien d’adoption» n’a pas dû être trop dépaysé en voyant ma caméra Zoom s’allumer. J’avais oublié d’enlever le fond d’écran du Golden Gate que j’avais mis à la blague quelques jours plus tôt… Tout le monde a trouvé ça amusant.

Mais pendant cette entrevue Zoom de 10 minutes, j’ai réalisé une chose.

Ça ne dura peut-être pas longtemps, mais il faudra profiter de chaque seconde du combat Jalolov-Spilont le 6 février. Imaginez s’il tient promesse et devient champion poids lourds.

Photo: Vincent Ethier/EOTTM – Visionnaire, Simon Kean avait été l’un des premiers à relancer le coupe de cheveux ‘mullet’. Il avait aussi vaincu Liakhovich au 12e round

La dernière fois que le Canada a reçu des champions poids lourds, c’était Siarhei Liakhovich et Samuel Peter qui avaient affronté Simon Kean et Arslanbek Makhmudov au Centre Bell, un soir de décembre 2019.

Mais en 2019, ça faisait déjà plus de 10 ans que le «Loup blanc» de Biélorussie et «Cauchemar» du Nigéria avait dit au revoir à leur titre mondial respectif.

C’était le passé, mais avec Jalolov, on parle au futur.

C’est pas Coachella, mais ça rend sa venue à Montréal un peu plus festive.