Mobile header

Fendero et Orobio | Le duo «poule mouillée»: une amitié plus forte que les mots

Samuel Décarie-Drolet -

Dans l’univers impitoyable de la boxe, où la rivalité est reine et où l’objectif est de terrasser son adversaire, naissent parfois des histoires inattendues, faites de solidarité, de loyauté et d’un profond respect mutuel. Celle de Moreno « le Soldat » Fendero et de Jhon « El Tigre » Orobio en est un parfait exemple.

Tous deux ont quitté leur nid familial (Moreno la France, Jhon la Colombie) pour venir s’installer à Montréal, portés par rêve qui les habite depuis toujours : devenir champion du monde de boxe. Ils n’avaient ni les mêmes origines, ni la même langue, ni les mêmes repères. Mais très vite, un lien unique s’est tissé entre eux.

Photo: Vincent Ethier – Moreno Fendero et Jhon Orobio

À son arrivée, Moreno a pris Jhon sous son aile, tel un grand frère veillant sur son cadet. Ensemble, ils ont affronté les défis de l’exil, les rigueurs de l’entraînement, les galères du quotidien (surtout le froid et les tempêtes canadiennes). Ils ont même partagé le même toit durant un temps, forgeant cette complicité qui ne les a plus jamais quittés.

Le plus étonnant dans leur relation ? Ils ne parlaient pas la même langue. Jhon s’exprimait en espagnol (aujourd’hui il a appris le français), alors que Moreno, bègue depuis toujours, parle français. Et pourtant, ils se comprennent. Mieux que bien des gens qui parlent la même langue. Leur communication passe par les regards, les gestes, les rires, les traductions Google et surtout par cette fraternité profonde qui ne s’explique pas, mais qui se ressent.

Photo: Vincent Ethier – Moreno Fendero

Aujourd’hui, chacun vit dans son propre appartement, mais rien n’a changé. Le duo « poule mouillée », comme ils s’amusent à s’appeler l’un l’autre, est inséparable. Si vous croisez Moreno ou encore Jhon dans une salle de sport ou dans les rues de Montréal, vous pouvez être certain que l’autre n’est pas bien loin.

Dans un sport où il est souvent question de coups, de guerre mentale et de solitude, leur amitié est une respiration, un vent de fraîcheur, un rappel que derrière les gants, les bandages et les regards durs, il y a des cœurs, des âmes et de belles histoires d’humanité.

Photo: Vincent Ethier – Jhon Orobio