Photo: NHL.com – Patrik Laine
Prenez le temps d’aller relire les articles chantant l’arrivée de Patrik Laine à Montréal. C’est de la poésie. Une épopée grandiose de compliments. La découverte de la huitième merveille du monde. Le salut. La pierre d’accise de la reconstruction. La garantie d’un mix fabuleux. C’était le toute du toute est dans toute!
Allez revoir les topos de RDS, de Radio-Canada, de TVA Sports. Faut réentendre le 98,5, la radio officielle du CH.
Et c’est encore plus délirant d’aller redécouvrir les topos de décembre. Quand Patrik Laine scorait à toutes les fois qu’il touchait à la rondelle en avantage numérique.
Tu revisites ces médias et tu te dis: coudon, comment le directeur général des Blue Jackets de Colombus a pu être aussi tarte? Que c’est qu’il n’a pas vu?
Et tant qu’à y être, tu te dis que les Jets de Winnipeg devaient être des tôtons absolus pour avoir échangé pareille perle, pareille pierre précieuse. Tant qu’à être dans la pierre, pareil diamant!
Photo: TSN – Patrik Laine, avec les Jets de Winnipeg
Pis tu prends le temps d’aller consulter les classements et tu réalises que les Blue Jackets, qui eux, ont perdu Johnny Gaudreau, sont à un point des séries et devancent facilement le Canadien et que les Jets de Winnipeg sont les premiers au classement général.
Coudon, sont peut-être pas si tôtons qu’on le pensait.
DEHORS LE POISON!
Quelques semaines plus tard, je relis les mêmes commentateurs, les mêmes journalistes et les mêmes fans et je découvre un poison, un pas bon, un dérangé qui dérange et je me dis que la vérité doit se trouver entre les deux extrêmes.
Patrik Laine avait du talent à Winnipeg. Les Jets l’ont échangé. Patrik Laine avait du talent à Columbus. Les Blue Jackets l’ont échangé. Patrik Laine avait du talent à ses débuts à Montréal. On l’a chanté très fort. Si on écoutait les maîtres-chantres de septembre et de décembre, on devrait échanger Laine ou s’en débarrasser.
Photo: NHL.com – Patrik Laine, avec les Blue Jackets de Columbus
L’homme est peut-être complexe. Compliqué. Moody. Fait de hauts fulgurants et de bas déprimants. C’était sans doute la même chose à Winnipeg et à Columbus. Les dirigeants de ces équipes, qui sont visiblement aussi compétents que Jeff Gorton, se sont tannés. Trop une mauvaise influence dans un vestiaire pour les buts donnés sur la patinoire. Out you go Patty.
Dans le fond, c’est simple. Gorton et son adjoint Kent Hughes doivent présentement examiner l’équation Laine: cause-t-il plus de dommages à l’équipe par son attitude qu’il ne donne de buts sur la glace?
Quand ils auront leur réponse, ils décideront.
Et les maîtres-chantres vont chanter…
Photo: NHL.com – Patrik Laine, avec le Canadien de Montréal…
DENIS CODERRE: «SI UN AVC NE M’A PAS FERMÉ LA GUEULE!»
Denis Coderre traverse des années très éprouvantes. Sa deuxième défaite contre Valérie Plante a été dévastatrice. Tant dans sa vie personnelle que professionnelle.
Coderre avait abandonné des postes prestigieux et lucratifs dans l’espoir de reconquérir Montréal et de tenter d’en refaire une métropole présentable.
La défaite a été dure. Mais il s’est retrouvé à la radio et a retrouvé son mordant. Jusqu’à ce qu’un AVC ne le frappe il y a deux ans.
Je lui ai parlé régulièrement pendant cette période. Je parlais mais lui n’arrivait qu’à balbutier des mots parfois incompréhensibles. Il a eu besoin d’une année pour réapprendre à parler et à marcher. Il a perdu la plupart de ses contrats.
Photo: Vincent Ethier – Denis Coderre
Mais il l’a fait. Tellement qu’il est allé faire la marche de St-Compostelle. Et qu’il a repris son bâton de pèlerin pour se faire élire chef du Parti libéral du Québec.
Évidemment que Coderre était trop intense et trop fort en gueule pour plaire aux bonzes du PLQ, le parti des anglos du West Island.
Ils ont réussi à l’éjecter malgré ses efforts pour les rassurer. Il a enfin réglé son divorce et la vente de la maison familiale pourra éponger ses dettes avec l’impôt.
Mais le prétexte était trop parfait et le PLQ s’est débarrassé d’un prétendant qui prendrait trop de place.
«Si un AVC n’a pas réussi à me fermer la gueule, ce n’est pas les dirigeants du Parti libéral qui vont réussir», m’a-t-il dit hier quand je me suis informé de son moral.
Photo: Vincent Ethier – Denis Coderre et Simon Kean
C’est sûr qu’il a mal. Cet homme a consacré sa vie à la politique et au Parti libéral du Canada. C’est une passion dévorante… qui l’a dévoré par moments. Denis Coderre n’a jamais été particulièrement reposant et il a le don de susciter des réactions partout où il passe.
Mais j’ai très bien compris qu’il ne laissera pas mourir sa passion pour la politique et les gens. C’est viscéral chez-lui. Il aime aider, il aime diriger et il aime convaincre.
Il va encaisser. Il va se rétablir. Il va rebondir.
DANS LE CALEPIN
Est-on obligé d’avoir tripé, vibré et d’avoir fondu en extase devant la prestation de Kendrick Lamar à la mi-temps du Super Bowl pour être un homme ou une femme, cultivé, respectueux et doué d’un sens artistique raisonnable? Mon ancien collègue à la Presse Alain Brunet taille au bistouri Jean-Charles Lajoie à cause d’une opinion qu’il a émise sur ce spectacle de rap. Alain a toujours tripé sur des artistes parfois hermétiques pour le monde ordinaire. Il en a le droit. Mais les autres ont le droit de ne pas toujours l’accompagner dans les chemins glorieux de l’élitisme.
Surtout Jean-Charles…
Photo: Noé Cloutier – Jean-Charles Lajoie et Steven Butler