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Mikaela Mayer à Montréal : Je capote!

Laurent Poulin - Boxingtown Québec

Samedi matin, 7 h 05. Je n’étais pas encore complètement réveillé de ma nuit de sommeil que j’entends le cellulaire sonner, vibrer, et les notifications s’accumuler sur l’écran d’accueil. Camille Estephan nous a tous pris par surprise.

La grande championne américaine Mikaela Mayer affrontera Mary Spencer le 30 octobre prochain au Casino de Montréal. Ça me rappelle quand Michael Johnson a affronté Donovan Bailey à Toronto. Tout y est pour un combat historique : 147 vs 154, Canada vs États-Unis, et EOTTM vs Top Rank.

Je me devais d’offrir le premier paragraphe à une autre légende de la boxe féminine: Marie-Ève Albert, du podcast 120 secondes.

La parole à Marie-Ève Albert

Moi qui pensais passer un automne au calme chez moi, à Rimouski, voilà qu’EOTTM me forcera à laisser l’ermite en moi dans le placard, parce que je ne peux tout simplement pas manquer le combat entre Mary Spencer et Mikaela Mayer. Impossible. Mikaela Mayer, amateur émérite et multiple championne chez les pros, se déplacera à Montréal pour défier notre Mary Spencer sur son terrain de jeu, à 154 livres. Spencer prend ici un risque qui plaira aux fans de la douce science.

Mayer, ce sont des victoires contre Sandy Ryan (2 fois), des combats épiques face à Maïva Hamadouche (combat de l’année), Natasha Jonas (très serré) et Alycia Baumgardner (très, très serré), et une personnalité capable de puncher là où ça fait mal au moment opportun. Oui, Mayer est douée, sans peur, mais elle est aussi drôle et décapante hors du ring. De quoi attirer l’attention à Montréal cet automne.

Photo: Mikey Williams – Mikaela Mayer

Qui est Mikaela Mayer ?

Boxeuse originaire de Los Angeles, elle a évolué dans plusieurs catégories de poids, de 130 jusqu’à 154 livres pour l’événement au Casino de Montréal. Elle a obtenu une médaille de bronze aux Championnats du monde amateurs de 2012, avant de représenter son pays aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. Elle signe chez Top Rank en 2017 et continue de s’entraîner avec son mentor Al Mitchell, mais vit la plupart de ses camps avec Kay Koroma et Shakur Stevenson. Aujourd’hui, elle est à temps plein avec Mitchell et Kofi Jantuah.
En boxe pro, elle est triple championne du monde (trois divisions de poids différentes) et s’attaque maintenant à une quatrième.

Avant d’être boxeuse, elle a été bassiste dans un groupe de heavy métal, participant à de nombreux festivals de musique. C’est aussi la première à s’être vraiment levée pour militer en faveur de meilleures bourses et conditions pour les boxeuses féminines.

Photo: IG – Mikaela Mayer

Forces et faiblesses

Elle est grande, très grande, ce qui lui permet de posséder une superbe allonge et de travailler derrière un jab des ligues majeures. Son style est basé sur le volume de coups lancés et la pression. Face à Maïva Hamadouche, elle a lancé plus de 600 coups : un rythme énorme pour un combat de 10 rounds de 2 minutes. Ancienne olympienne, elle a connu tous les styles d’adversaires et n’a jamais paru fatiguée ou en mauvaise condition physique. Elle peut faire les 10 rounds sans problème.

Si je dois lui trouver une faiblesse, c’est qu’elle ne possède pas une grande force de frappe: peu de K.-O. à sa fiche. Son style offensif l’expose aux contre-attaques. Elle se fait frapper souvent et devient parfois prévisible à trop travailler derrière son jab. Une adversaire explosive, qui bouge et contre rapidement, peut lui causer du trouble. Alycia Baumgardner l’a démontré.

Un rendez-vous historique

C’est le plus grand combat de boxe féminine de l’histoire du Canada. Les enjeux sont énormes et je ne veux rien manquer des conférences de presse et du combat. Camille Estephan et EOTTM m’ont encore pris par surprise avec ce grand événement.

Photo: Vincent Ethier – Mary Spencer

Dans le podcast

J’adore Mikaela Mayer. En 2018, je me suis procuré des cartes à son effigie dans la collection Upper Deck Goodwin Champions.

Son charisme médiatique est à un autre niveau. Elle parle d’elle avec assurance et peut aller dans la confrontation verbale si nécessaire. Le fait qu’elle ait été la première grande militante pour améliorer le sort des boxeuses professionnelles en fait quelqu’un de très intéressant à interviewer.

Sa grand-mère ne manque jamais un de ses combats. Remarquez bien: elle tient une pancarte  That’s my granddaughter!» et hurle durant les affrontements. Une fan fidèle et bruyante.