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Paul St-Pierre-Plamondon: le Canadien, ses deux fils et des ailes de poulet

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: Un jeune PSPP à Oxford complétant son MBA. Il fête la victoire de son équipe les Oxford Blues. Il était le gardien de but régulier.

Paul St-Pierre-Plamondon s’est installé avec des deux fils devant la télé dans le salon. Et exceptionnellement, en l’honneur de ce premier match en séries éliminatoires, tout le monde pouvait s’offrir des ailes de poulet.

Maurice a cinq ans et Henri 22 mois. Les deux sont des fans du CH. Pourtant, PSPP, celui que les sondages internes prévoient être le prochain premier ministre du Québec, n’a pas insisté pour qu’ils deviennent des fans. Ça s’est fait tout naturellement.

Tellement que très souvent, Maurice installe un petit but dans le salon et que son père doit jouer à Nick Suzuki pour le déjouer.

À un moment donné, les bambins se sont endormis. Les parents sont allés les coucher mais la mission paternelle ne s’arrêtait pas là.
Comme à tous les soirs de match du Canadien, Paul St-Pierre-Plamondon a sorti des crayons Crayola et a fait un dessin en couleurs pour que ses enfants puissent lire le score final du match : «Ce ne sont pas de grands dessins mais les enfants les réclament tous les matins en se levant. C’est une tradition que j’ai reçue de mon père. Quand j’avais cinq ou six ans, je regardais le Canadien assis avec lui et il me laissait un dessin que je découvrais le lendemain matin. Ça doit être comme ça, je suppose, que la ferveur pour le Canadien se transmet», racontait le chef du Parti Québécois hier avant-midi.

Paul St-Pierre-Plamondon a aimé ce qu’il a vu du Canadien contre les Capitals. L’équipe n’avait pas la pression de performer à tout prix. Ce sont des jeunes alors que les vétérans des Capitals doivent satisfaire les exigences que les fans ont envers eux. Ça peut faire une énorme différence: «S’ils gagnent la deuxième, a-t-on idée de la pression que les Capitals vont subir. Et si Montembeault continue à se comporter comme un vrai numéro 1, tout est possible», de dire PSPP.

Et même si le CH perdait un deuxième match, rien ne dit que le vent de peut pas tourner: «En 1993, le Canadien avait perdu les deux premiers matchs contre les Nordiques qui formaient une grande équipe. Puis, on avait joué dans la tête de Ron Hextall, Patrick Roy s’était levé et vous connaissez le résultat. En séries, le momentum joue très fort», souligne l’homme politique… et grand fan du CH.

Photo: Parti québécois – «PSPP»

UNE GAGEURE AVEC ENRICO CICCONE

Dans les prochains jours, le pauvre Enrico Ciccone, député libéral rouge écarlate, va devoir enfiler le chandail bleu du Parti Québécois. Et petite nouvelle pour Chico, on lui a également fait fabriquer une casquette du PQ.

«Tout ça a commencé aux Amateurs de sports en début de saison. J’ai expliqué en ondes que le Canadien avait de bonnes chances de participer aux séries. Je sortais des ondes et trois minutes plus tard, je recevais un texto d’Enrico. Style, t’aurais dû m’appeler avant de dire des bêtises… c’est là qu’on a fait notre gageure. Nous sommes des adversaires à l’Assemblée nationale mais Enrico est ce genre de député respectueux et une belle personne. On s’est piqués en Chambre toute la session», dit-il.

En novembre, PSPP s’est inquiété: «Mais j’avais noté que de février jusqu’au deux défaites en fin de saison 2024 contre les Red Wings de Detroit, que plusieurs jeunes commençaient à exprimer leur potentiel et leur talent.»

«En politique comme dans le sport, on s’attarde parfois trop au présent et au passé récent en négligeant l’avenir. Et le Canadien, même embourbé avait un beau potentiel. Quand je suis devenu chef du Parti Québécois, notre présent et notre passé récent n’était pas très reluisants. Mais je pouvais compter sur le fédéral pour faire prendre conscience aux Québécois que nous vivons dans un environnement qui nous restreints dans nos aspirations. En plus, le CH doit se fier au repêchage et travailler avec un plafond salarial, moi, j’avais accès à tous les meilleurs agents libres pour les convaincre de se joindre à nous», dit-il en faisant un parallèle entre politique et hockey.

Il reprend: «Toute l’année, même dans les moments difficiles, on a senti dans l’attitude du groupe qu’il y avait quelque chose de beau dans le vestiaire. On souriait, on aimait visiblement jouer pour l’équipe. Ils avaient du plaisir. Ils ont réussi à créer cette magie. Je pense que comme le dirait ton ami financier, c’était des actifs sous-évalués. Le potentiel de progression était réel et solide. C’est encore vrai dans cette série contre Washington», de dire M. St-Pierre-Plamondon.

Photo: Canadien de Montréal / IG – Le CH face au Capitals…

UN SOUVERAINISTE QUI AIME LE… CANADIEN

Il n’y a pas plus souverainiste que PSPP. Souvent, il rappelle Jacques Parizeau par l’assurance et la confiance qui se dégagent de ses propos.

Mais l’équipe s’appelle quand même le Canadien? Et les Guy Lafleur et Patrick Roy se font très rares.

«La place du Canadien dans la société québécoise, c’est une situation complexe. Il y a l’engouement pour le hockey. C’est notre sport national. Puis, le Canadien, c’est encore les Habitants, les Canayens-français. Le club a été fondé par Léo Dandurand pour les Canadiens-français devenus les Québécois. Mais ces racines sont profondes. L’amour a été transmis de père en fils. Mes deux grands-pères s’appelaient Paul St-Pierre et Paul Plamondon. Ils n’étaient pas riches. C’est pour eux que le Canadien a été fondé. Mon père m’a transmis cet amour du CH. Les joueurs du Canadien démontraient qu’on était capables de jouer avec les meilleurs. C’est certain que la standardisation à l’américaine de tout le sport en Occident est troublante. Mais les racines sont encore présentes et préservées. On sent encore la différence québécoise. C’est mon équipe», souligne le chef du PQ.

On a parlé du déclin de notre hockey et de plusieurs autres sujets. Mais on va y revenir en temps et lieu…

En attendant, voici le dessin de Maurice et de Henri…

Photo: Voici le dessin que papa St-Pierre-Plamondon a laissé à ses deux  petits garçons quand ils se sont réveillés après la défaite du CH

DANS LE CALEPIN

Comment Geoff Molson se sent ce matin en réalisant que ses deux merveilles, Lane Hutson et Ivan Demidov, sont liés à une compagnie d’Olivier Primeau, lui-même actionnaire important d’une compagnie qui fait une faillite de 54 millions?

Et est-ce que M. Molson va être content de retrouver ses deux moineaux au Beach Club avec des co-propriétaires pas toujours présentés dans le marketing de l’entreprise?

SYLVAIN LE PLAN ACHÈTE 7 STATIONS DE RADIO DE BELL

Par ailleurs, deux heures après la défaite en prolongation de la Flanelle sacrée à Washington, Sylvain Le Plan devenait propriétaire de sept stations de radio de Bell au Québec.

Sylvain Le Plan qui attend sagement le résultat de la série avant de parler publiquement, porte à 26 le nombre de stations d’Arsenal Média. Quand il éternue dans un micro, ce sont toutes les régions du Québec qui attrapent le rhume.

Quand même, ça fait plaisir de voir un Québécois, excellent biker et ami du porte-parole de Jamieson, ramasser sept stations d’une des plus grandes compagnies du Canada anglais et les intégrer dans leur milieu.

Si seulement il avait eu davantage foi en Nick Suzuki…

Photo: Un des deux est Sylvain Le Plan… dans les rues de Seattle. Si vous lisez l’inscription sur le chandail, vous allez savoir. L’autre est Érik Ryan, président du c.a de l’Orchestre métropolitain de Montréal et ami de Yannick Nezet-Séguin.

GUY LAFLEUR… ENCORE DE LA PEINE

Ça a fait trois ans hier que Guy Lafleur a quitté les siens. C’est-à-dire, Lise, Mark et Martin et ses amis. Et tous les Québécois et Canadiens. Guy est la personne qui aimait le plus le monde ordinaire que j’ai rencontrée dans ma vie.

Il donnait sa chemise si quelqu’un en avait vraiment besoin.

Salut Guy… tu serais fiers des p’tits gars.

Photo: Réjean Tremblay – Légendaire hockeyeur et humble chroniqueur…