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Les «experts» ne croient pas au Canadien

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: NHL.com

Il n’y pas que Sylvain qui ait de gros doutes sur la vague de succès invraisemblables du Canadien.

Tous les experts hockey du site The Athletic, propriété du prestigieux et crédible New York Times, se sont prononcés. Ils ne croient pas aux chances du Canadien de participer aux séries éliminatoires.

Ça semble impressionner certains de mes confrères. Pas moi. L’opinion du gars de beat du Wild du Minnesota ne me dérange pas du tout.

Premièrement, il est comme à peu près tous les journalistes affectés à une équipe, il connaît les joueurs qu’il couvre. Très bien. Mais les autres, oubliez ça.

Vous pouvez faire l’exercice avec les journalistes de Tampa Bay, de St-Louis ou de Dallas, vous allez rencontrer des hommes et des femmes qui connaissent bien leur équipe et très superficiellement les autres de la ligue.

Et c’est encore bien plus vrai quand cette autre équipe était la risée de la Ligue il y a à peine un mois. Pensez-vous qu’à Los Angeles on s’énervait le poil des jambes avec les problèmes d’Alex Newhook? Pas plus que je ne m’énerve avec les poils du gars de troisième trio au Utah.

Alex Newhook

Photo: NHL.com

En fait, à part Sylvain, le Snake, Jamieson Boulanger et Pierre LeBrun qui suivent cinq ou six cents joueurs de la LNH, je prends avec un gros grain de sel ces histoires d’experts et de leurs prédictions.

Mais j’aime lire quand Stéphane «le Chiffre» Laberge, ancien statisticien à La Presse et au Journal de Montréal, écrit que les bonnes équipes aiment la stabilité et que Laine, Carrier et Dobes ont apporté cette stabilité au CH.

Parce qu’il vit à Montréal, que ce fut son métier de tout suivre et qu’il sait de quoi il parle.

Il n’essaie pas de m’expliquer pourquoi les Red Wings de Detroit vont mieux depuis un bout de temps…

Alexandre Carrier

Photo: Canadiens de Montréal

FÉLIX AUGER-ALIASSIME… LÂCHER SON FOU!

Il y a quelques années, en fait c’était hier, Félix Auger-Aliassime se battait aux portes du top-5 mondial et faisait partie des jeunes loups qui allaient remplacer le trio historique de Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic. Ils étaient quatre ou cinq, Sacha Zverev, Stefanos Tsitsipas entre autres, à être de solides prétendants. Ils avaient 20 ou 24 ans. Ils étaient talentueux et le monde du tennis à leurs pieds.

Il y a deux ans et demi, Félix était sixième au monde. Hier, le vrai hier, Félix était 23ème mondial.

Qu’on ne s’y méprenne pas, on nous aurait dit il y a cinquante ans qu’un Québécois serait 23ème au monde qu’on ne l’aurait pas cru.

Je me rendais en Australie couvrir Sébastien Lareau quand il est enfin devenu 80ème au monde. Et médaillé d’or en double avec Daniel Nestor. Mais on était loin du 23ème rang mondial.

Photo: ATP Tour

Sauf que Félix semble s’être fait déborder par d’autres jeunes loups comme Alcaraz ou Sinner. Le nouveau tennis mondial est dominé par d’excellents joueurs qui ont ajouté une capacité de créativité et de prise de risques que Félix n’a pas dans son jeu.

Hugues Léger, le directeur général de Tennis-Montréal et grand expert de tennis, un vrai de vrai, un Sylvain, souligne que Félix est toujours un magnifique joueur doté d’une technique impeccable: «Mais il ne semble pas faire un pas de plus vers cette créativité. Mais il n’a que 24 ans et il a montré de belles choses ces derniers temps», de dire Léger.

J’ai toujours trouvé que Félix Auger-Aliassime se tendait rapidement dans les moments les plus importants d’un match. Ivan Lendl a eu besoin de plusieurs années avant d’apprendre à improviser sous la pression d’un adversaire comme John McEnroe ou Jimmy Connor.

La grande chance de Félix, c’est d’être tout jeune même si ça fait déjà plusieurs années qu’il brille sur les grandes scènes du tennis. On l’aime. Et la présence de son père qui semble le suivre davantage va peut-être le mettre en confiance.

Assez pour qu’il puisse lâcher son fou.

Photo: ATP Tour

MOM BOUCHER AU COMBAT HILTON-OUELLET

On l’a tous remarqué, il y a toujours une dizaine de policiers dans le ringside quand Steven Butler se bat au Québec. Même au Casino où pourtant, c’est plus facile de contrôler les entrées et les sorties.

Mais c’est des soirées tranquilles comparées à celle du 27 novembre 1998. Devant 16 000 spectateurs au Centre Molson pour un combat de championnat canadien (!) entre Stéphane Ouellet et Dave Hilton fils, Mom Boucher avait fait une entrée spectaculaire dans l’enceinte, accueilli et entouré par quelques dizaines de Hells Angels patchés et très visibles.

Mom Boucher avait été acquitté l’après-midi même par un jury lors d’un procès pour le meurtre d’un gardien de prison.

Je le rappelle parce que mon vieux complice de Formule 1 Luc Dionne a écrit une série racontant ce procès et la reprise des enquêtes qui ont mené à la prison à vie pour Mom Boucher. Et on dit que c’est vraiment bon.

Photo: TVA – Vincent Graton

Ce soir-là, au Centre Molson, j’étais avec le détective Normand Mastromatteo de la police de Montréal. Ses billets lui avaient «permis» d’être assis entre deux gros Hells, des favoris de Mom.

Douze ans plus tard, Mastromatteo, devenu chef de police à Deux-Montagnes avait été jugé pour avoir détourné des fonds de la police à des fins personnelles.

À cette époque, la GRC et les gars de la Sûreté du Québec et du SPVM s’installaient sur la galerie de presse du Forum, puis du Centre Molson, pour rajeunir leur banque de photos des mafieux et bandits de Montréal.

Aujourd’hui, les gens s’énervent quand L.P. Guy enfile une chemise noire avec une cravate blanche…

Dave Hilton avait gagné par knock-out technique alors qu’il restait 16 secondes au douzième et dernier round et que Ouellet était largement en avance aux points.

Noé Cloutier n’assistait pas au combat.

Photo: TVA – Mom Boucher