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Erik Bazinyan : meilleur qu’on le pense?

Laurent Poulin - Boxingtown Québec

Photo : Vincent Ethier — Erik Bazinyan serait-il le meilleur «technicien» des 168 livres?

C’est en 2013 que je découvre Jean-Philippe Ouimette et sa page Facebook Boxingtown Québec. C’est au contact de celui qu’on surnomme «JIPI», au défunt resto-bar le Coin du Métro, que je me forme semaine après semaine pour me préparer à hériter de sa page. Rapidement, je constate qu’il porte une casquette à l’effigie d’un boxeur arménien de 18 ans en qui il voit un futur champion du monde : c’est Erik Bazinyan.

Chez lui, en Arménie, il pratique le karaté et la danse traditionnelle avant de découvrir la boxe à l’âge de 13 ans. Il perd son premier combat… depuis, il est sur une séquence de 141 victoires consécutives.

À l’âge de 14 ans, Erik est inspiré par ses compatriotes Arthur Abraham et Vic Darchinyan qui sont alors champions du monde respectivement chez les 160 livres et les 115 livres. Il s’inscrit au gymnase de Vladimir Yengibaryan, une légende de la boxe arménienne qui a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de 1956.

Direction Canada

Alors qu’il n’a que 16 ans, il doit oublier les championnats européens, car ses parents ont obtenu un visa pour venir vivre ici au Canada. Sa famille ouvre une boulangerie à Laval, Erik fréquente l’école secondaire Saint-Maxime à Chomedey. Il se présente comme un inconnu aux gants dorés à l’âge de 16 ans, le public ne le connaît pas et se gratte la tête quand il survole la compétition et gagne l’or.

«Il n’y a pas beaucoup d’avenir pour les jeunes en Arménie. Mes parents ont choisi de venir ici pour moi et mon frère, qui a maintenant quatorze ans. L’armée est obligatoire là-bas et il y a souvent des décès suite à des échanges de tirs à la frontière avec la Turquie», relate-t-il.

Vers les professionnels

Son passage chez les pros se fait avec Rixa promotions, je me souviens qu’il rate parfois le poids de manière assez spectaculaire, le surdoué n’est pas reconnu à l’époque pour son sérieux à l’entraînement. Mais il apprend vite avec les frères Grant et Rixa le met à l’avant-scène de ses galas, paie pour des ceintures mineures et des adversaires qui ont du bon sens.

La compagnie va fermer, il change d’entraîneur pour faire un court séjour avec Stéphan Larouche. Vous connaissez le proverbe, pour signer chez EOTTM trouve-toi un autre entraîneur, il atterrit donc chez Marc Ramsay.

Fait amusant: Erik parle 4 langues, l’arménien, le russe, l’anglais et bien sûr, le français.

Un technicien hors-norme

Sur le ring, je suis fasciné par le boxeur, il n’a pas de qualité qui le distingue des autres boxeurs, mais il fait tout mieux que la moyenne. Et ses résultats parlent dans les derniers mois, Alantez Fox, Jose de Jesus Macias et Ronald Ellis. Rien pour interpeller Canelo, mais disons que les choses avancent pour le boxeur de 28 ans.

Classement Ring Magazine du 30 mars 2024:

  • (C) Canelo Alvarez,
  • (1) David Benavidez
  • (2) Christian Mbilli
  • (3) Caleb Plant
  • (4) David Morrell
  • (5) Jaime Munguia
  • (6) Erik Bazinyan
  • (7) Vladimir Shishkin
  • (8) Diego Pacheco
  • (9) Osleys Iglesias
  • (10) Edgar Berlanga

En plus, Bazinyan est #3 WBC et #3 WBA, ainsi que #6 IBF et WBO.

Son prochain combat est contre Shakeel Phinn dans une magnifique guerre locale Rive-Nord/Rive-Sud qui fera beaucoup de bruit et déchirera le Québec en entier. Bazinyan avec ses classements et aspirations chez les 168 livres doit déclasser ce type d’adversaire, même si ce n’est pas souvent chose simple de se battre avec un camion-remorque jamaïcain.

Passer un message

De plus, avec Christian Mbilli chez Top Rank et Osleys Iglesias dans sa propre cour, il doit être spectaculaire combat après combat pour ne pas devenir la 3e roue du carrosse.

Je suis très intrigué par la suite des choses pour Erik Bazinyan, je me demande chaque jour comment EOTTM pourra contenter 3 boxeurs du top 10 sans que le tumulte les frappe.

En attendant, ne me cherchez pas le 11 avril prochain. Je serai tout près du ring, au Casino de Montréal, à regarder boxer celui qui a dit ces mots:

«Je veux devenir champion du monde. C’est la prochaine chose que je veux atteindre. Et c’est ce que mon père voulait.»

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