Mobile header

Avery Martin Duval : le prochain antihéros?

Noé Cloutier - Punching Grace

Photo : Vincent Ethier – Avery Martin Duval (11-0-1, 7 K.-O.) avec la Bible à la main gauche. À peine 24 heures plus tard, il arrêtait l’espoir argentin Ezequiel Palaversic (8-3-1, 4 K.-O.) d’une puissante droite, le 2 mai dernier.

«Certains payent pour me voir gagner, certains payent pour me voir perdre, mais ils payent tous au bout du compte», a un jour dit Floyd Mayweather Jr…

Avis aux lecteurs : une mise en contexte s’impose.

En dehors du ring, il est peu commun de voir un boxeur québécois sortir des sentiers battus. Dans les dernières années, Jean Pascal est à peu près le seul s’y être risqué. Le fils d’Haïti et fier Québécois était l’un des rares à pouvoir autant surprendre la planète boxe en entrevue que sur le ring. Pourtant, le flamboyant boxeur également passé sa carrière à dire dans une panoplie d’autres entretiens qu’il était en fait «un bon gars».

La ligne est mince.

Certains y voient de l’arrogance. Ceux-ci auront d’ailleurs beaucoup moins d’empathie lorsqu’un boxeur ayant «trop parlé» ne livrera pas la marchandise, une fois le combat venu. Ceux-ci en revanche, auront tout de même regardé le combat…

Pour vendre un combat de boxe, le plus vieux cliché est aussi le plus efficace : le bon contre le vilain. S’il était muet, Jean Pascal aurait sans doute ou environ la même fiche de 36-7-1, 20 K.-O., mais il y a fort à parier qu’il aurait quelques 0 de moins au bout du chiffre affiché dans son compte épargne.

«Vilain» est-il donc le bon mot?

«Un vilain fait des choses injustes, mais un antihéros fait ce qu’il doit faire pour arriver à une juste cause», a déjà dit l’ex-monarque des poids légers, ‘Rolly’ Romero.

Ce qui nous amène au vrai sujet : Avery Martin Duval. N’étant bien sûr aucunement le prochain Jean Pascal, serait-il toutefois le prochain «antihéros» de la boxe québécois?

Prières et flèches

Il est arrivé en conférence de presse en promettant de «casser» son adversaire. Il s’est présenté à la pesée avec une Bible à la main. Et, une fois la victoire acquise, il a gracieusement remercié Dieu pour tout son succès obtenu.

Ça faisait différent, mais c’était sincère.

«J’ai toujours cru en ça, mais dernièrement, quand j’ai connu une passe plus difficile et ça m’a beaucoup aidé de croire que ce qui m’arrivait était entre les mains de quelque chose de bien plus grand que moi», a-t-il expliqué.

Pourtant, une fois le Bon Dieu crédité, il sans s’en ait pris – autant poliment qu’incisivement – à l’un de ses coéquipiers d’Eye of the Tiger.

«Savez-vous à quel round je knockerais Thomas Chabot? Parce que moi je le sais, a lancé ‘AMD’. On dit qu’il a bien boxé ce soir. On n’est pas ami, mais on s’entend bien. Le gars est solide et a un cardio infini, alors quand il sera prêt, ça ferait un bon combat»

Si on est réaliste…

Au-delà du fait qu’il est rare de voir deux tigres s’affronter. Il y a fort à parier que, pour que ça en vaille la peine, il faudrait que ce soit un combat de 10 rounds, en finale d’un combat à Montréal, voire Thetford Mines. Mais, à titre indicatif, les 3 derniers combats respectifs des deux boxeurs étaient prévus pour 8 rounds.

«Je crois que mon prochain combat sera encore un 8, mais le suivant pourrait être un 10», affirme ‘The Future’, lui qui n’a toujours pas eu besoin de dépasser 6 rounds.

«Les gens vont penser que son cardio l’avantagerait, mais un cardio, ça se travaille… contrairement à une mâchoire», ajoute avec confiance l’athlète de 22 ans.

Advenant encore à ce que ça arrive, le poids pourrait également être un obstacle. Si Thomas Chabot a boxé à 132 livres à son dernier combat, c’est spécialement car son adversaire était plus lourd que prévu. Sinon, son poids idéal se situe à 128. Martin Duval, en revanche, boxait à son poids de prédilection, soit 133 livres. Et pour la suite…

«Ce serait difficile d’aller plus bas que 132 livres», n’a-t-il pas caché.

Les points à ajuster

On parle pour parler, car ce combat n’arrivera peut-être jamais.

Peu importe l’adversaire, l’athlète qui aura 23 ans à la fin du printemps aimerait revenir au prochain gala qu’annoncera son promoteur. Idéalement, ce serait cet été.

Entre-temps, puisqu’il a donné un B- à sa dernière performance et que son entraîneur, Lentz Lundy, lui a donné C+, il aimerait travailler sur les points suivants.

«Je veux plus sharp dans mes mouvements ; bouger la tête et le haut du corps en défensive. Même à l’attaque, de mettre un peu moins de puissance dans chaque coup pour être plus rapide et lancer plus de combinaisons.»

Mais ce qui ne changera pas…

Pour ce qui est de son image, bien conscient que certains le trouvent parfois «un peu cocky» ; pas de changement au menu, car en fait, il est en fait «un bon gars». Et malgré ce que les gens en penseront, sa cause est noble, même pour Thomas Chabot.

«Juste en disant que je veux affronter Chabot, je sais bien que les gens vont dire que je suis le méchant et lui le gentil. Ça reste que si ça arrive, on donnerait tous les deux un bon combat et on ferait sûrement tous les deux une bonne bourse», a-t-il commenté.

«À la fin de la journée, ceux qui me connaissent savent que j’aime tout le monde. Les gens qui ne m’aiment pas, c’est ceux qui ne me connaissent pas, donc ce n’est pas grave… regarde Mayweather, les gens n’achetaient pas toujours ses combats par amour», ajoute l’authentique espoir poids léger.

«Mais n’écris pas non plus que je suis le prochain Mayweather, a-t-il achevé en riant. Je ne veux pas être le prochain personne, je suis Avery, that’s it!»

vous pourriez aimer :

L’International PG : Oleksandr Usyk est une légende vivante

Le prospect du mois de mai : Moses Itauma

Christopher Guerrero promet d’être «lui-même» à Shawinigan

Albert Ramirez en 4 questions : «nous capitaliserons le 25 mai»

L’International PG : Loma au sommet, Charlo au fond

La deuxième chance d’Adam Deines

Appréciez Canelo et Inoue tant que vous le pouvez

Plus qu’une simple victoire pour Thomas Chabot

Bazinyan-Phinn et l’art de «promoter»

«On en redemande» : 10 combats locaux à faire

La nouvelle vie de Mehmet Unal

Christian Mbilli à la reconquête des plaines?

Mark Heffron: «je veux battre le meilleur Mbilli»

Erik Bazinyan et le nouveau Super 6

Lani Daniels aimerait unifier avec Lepage-Joanisse

Erik Bazinyan : meilleur qu’on le pense?

Shakeel Phinn : Le camion-remorque jamaïcain

Homme de coin, partie V : l’école de la vie de Stéphane Joanisse

Les géants de Riyad se retrouvent à Shawinigan

Mark Heffron : un cogneur britannique face à Mbilli

Nouvel entraîneur pour Thomas Chabot

Homme de coin, partie IV : l’ascension de Jessy Ross Thompson

Jamais 2 sans 3 pour devenir champion du monde

Qui sera la prochaine adversaire de Vany?

À 154 livres : la vie après Jermell Charlo

Matchmaking : l’art de créer la tempête parfaite

Résumé du 7 mars : les cogneurs et la championne

Cette fois c’est vrai

Butler-Rolls : Lou DiBella aura-t-il sa revanche?

Prédictions : Butler-Rolls divise les experts

Abril Vidal : plus qu’une adversaire

Homme de coin, partie III : Samuel Décarie-Drolet, l’enseignant de boxe

Les super-moyens

2024 : l’année du Dragon?

Homme de coin, partie II : la méthode « Mike Moffa »

Shakeel Phinn : maintenant ou jamais

Steven Butler : jusqu’au bout du rêve

Éditorial : Arthur Biyarslanov est le meilleur 140 livres au pays

Bazinyan vs. Phinn : combat local, enjeu mondial

Homme de coin, partie I : les 12 travaux de Marc Ramsay

Éditorial : 168 raisons de sourire

Shamil Khataev rejoint son frère avec tigres

Chabot 2024 : « plus intelligent, toujours spectaculaire »

Luis Santana, invaincu en 10 combats.

Luis Santana en quête de momentum

Bazinyan-Godoy : quoi se rappeler du 25 janvier?

Sept ans plus tard : Vany compte saisir sa deuxième chance

Le Grizzly accroche ses gants

Revoilà Artur

Bazinyan-Godoy : analyses et prédictions du 25 janvier

Retour vers le futur pour Avery Martin-Duval

Orobio-Fendero : la fratrie internationale

Mary Spencer : « Perdre me motive plus que gagner »

Wilkens Mathieu vise une année « Mike Tyson »

Beterbiev vs. Smith : les 13 prédictions du 13 janvier

Callum Smith : le connaissez-vous vraiment?

Rohan Murdock : « Vous avez choisi le mauvais gars »

Wilkens Mathieu : l’année recrue en cinq temps

Les pétards en 2023, l’explosion en 2024

L’éternelle quête d’Artur Beterbiev

Le dernier Tigre : à la rencontre d’Osleys Iglesias

Steve Claggett : des huées aux ovations

Christian Mbilli : le Canadien de classe mondiale

Fendero et Khataev : des recrues uniques en leur genre

Bazinyan et Mbilli : Deux tigres, un seul objectif

Mbilli-Góngora : ces gladiateurs des temps modernes

Wilkens Mathieu : jeunesse, talent… et sagesse

Christopher Guerrero : « comme dans un jeu vidéo »

Christopher Guerrero : Le tigre rugit enfin

Mbilli : La résilience inscrite dans l’ADN