Photo: Canadien de Montréal / IG – Ivan Demidov
Il n’y a pas cent mots pour décrire exactement l’extraordinaire excitation qui régnait dans le Centre Bell avant le match…
Il n’y a pas mille mots pour décrire la première période d’Ivan Demidov. Sa belle passe à sa troisième présence sur la patinoire, son but spectaculaire. Extraordinaire excitation et une libération formidable quand Demidov a compté…
Le mot juste, c’est orgasme. Tout le Centre Bell était joyeux, apaisé, la soirée serait belle. Le Canadien menait 2-0, le dieu russe jouait comme une vraie superstar, le bonheur.
Puis, une fois le gros plaisir obtenu, ça s’est mis à déraper. Et il fallait voir le visage des fans et des commentateurs après la défaite du Canadien en tirs de barrage. Piteux. Inquiet. Plus certain. Tout d’un coup que leurs chouchous trouveraient le moyen de rater leur entrée dans les séries?
Une défaite en Caroline contre les puissants Hurricanes, c’est possible. Des victoires des Blue Jackets contre les Flyers de Philadelphie et les Islanders de New York seraient dans les probabilités. On parle de deux équipes éliminées des séries.
Avoir été si arrogants, si confiants, si certains pour les fans…
Quelle épouvantable leçon d’humilité ce serait…
Mais restons optimistes. Faut même pas y croire. Le Canadien va gagner mercredi contre la Caroline ou les Blue Jackets vont perdre contre les Flyers et ça va être réglé.
Voilà pour la sexologie.
Photo: Canadiens de Montréal / IG – Ivan Demidov
MAINTENANT, LA CÉLÉBRATION DE DEMIDOV
Oublions la défaite. Celle-là, on va l’oublier. Mais on va se rappeler longtemps d’Ivan Demidov. Parce que lui, c’est un vrai. Un vrai joueur de hockey, un vrai talent et un vrai gaillard capable de subir une pression invraisemblable et répondre présence après présence par un jeu à la fois intelligent et spectaculaire.
Oubliez aussi Ryan Poehling qui avait marqué quatre fois à son premier match avec le Canadien. Il est vite disparu de la carte.
Ivan Demidov a fait beaucoup plus et mieux que de compter un but et mériter une passe. Il a orchestré des jeux, a vu un de ses tirs se dirigeant dans le but dévié par Alex Newhook, je l’ai vu en avantage numérique aller couvrir à la ligne bleue une attaque que menait Mike Matheson, je l’ai vu se replier avec hargne et je l’ai vu rester discipliner à la fin d’une présence en retournant la rondelle à la défense au lieu de se lancer dans une attaque les jambes lourdes.
Certains soirs, quand Guy Lafleur enfilait des saisons de 50 buts et plus et qu’il marquait deux buts, le jeu le plus impressionnant était un repli défensif en diagonal pour aller bloquer une attaque dans le territoire de Dryden.
C’est justement ce genre de comportement qui m’a le plus impressionné hier soir. Ivan Demidov n’a que 19 ans. Il n’a jamais joué dans la Ligue nationale. Ben ce jeune homme a dans sa tête toute la vision nécessaire pour être un grand joueur. Là-dessus, les gens avaient parfaitement le droit de s’exciter et de s’enflammer.
Les Flyers vont battre les Blue Jackets de Columbus et le party va reprendre.
Mais si on veut être honnête, il faut reconnaître que vos Chouchous ont brisé le party hier soir…
Photo: Canadiens de Montréal / IG – Ivan Demidov
DANS LE CALEPIN
Samuel Montembeault a fait le travail. Mais ce Arvid Soderblom lui, a fait du zèle et du temps supplémentaire. Les Blackhawks, comme le Canadien, ont de bons jeunes. Et un très solide gardien. On va se revoir en finale d’ici quelques années.
LE MARIAGE DE DANY DUBÉ ET MARTIN MCGUIRE
J’ai beaucoup aimé le passage de Dany Dubé et de Martin McGuire à Tout le monde en parle.
Avec Pierre Poilièvre, ils ont été les grands gagnants de la soirée. Tout le Québec, et tous ceux qui suivent un match du Canadien à l’étranger grâce à l’internet, connaissent le duo.
Ils ont été précédés par de grandes équipes de descripteurs. Lionel Duval et Gilles Tremblay ont fait le bonheur de milliers de fans du Canadien. Claude Quenneville a été la voix à la radio du CH pendant leurs plus grandes années. La plupart du temps avec Gilles Tremblay.
Photo: Canadien de Montréal / FB – Martin St-Louis, Dany Dubé et Martin McGuire
À la radio, ce sont les noms qui me reviennent en tête. Mais Dubé et McGuire, des contemporains, vont s’incruster dans la mémoire des fans. L’an prochain, ils entreprendront leur 25e saison. Et cette complicité en ondes est fondée sur un respect profond mutuel.
Ça ne veut pas dire que Dubé est toujours d’accord avec son compagnon et vice-versa. Mais ils ont tellement bien fixé leurs paramètres de travail qu’on ne sent jamais de tension entre les deux.
Ça veut dire 24 ans sur la route. Des Noël avec les Panthers, des Jours de l’An au Colorado, des Saint-Valentin à Winnipeg où les nuits sont longues, ils auront vécu une vraie vie de couple…faisant chambre à part.
Ça veut dire des centaines de défaites à décrire, des centaines de matchs à rendre plus vivants pour leurs partisans et un rythme de description pour McGuire qui aurait épuisé un commentateur de baseball qui se repose pendant les 20 secondes où le lanceur reçoit la balle.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM – Arthur Biyarslanov, Anthony Marcotte et Samuel Décarie-Drolet
Seul Anthony Marcotte quand il décrit un combat de dix rounds de Christian Mbilli peut partager leurs souliers. En termes de rythme et de coups à décrire.
Et Anthony Marcotte vient de recevoir son Dany Dubé à lui. Jeudi dernier, c’est Sébastien Gauthier qui était son analyste. C’est celui que le vétéran Jacques Thériault décrit comme le meilleur analyste à vie dans toute sa carrière de commentateur de boxe. Et elle fut longue et occupée.
Une très belle acquisition pour BPM, le partenaire d’Eye of the Tiger à la radio.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM – Sebastien Gauthier (à gauche complètement): ex-boxeur, devenu entraîneur… et analyste!