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Le CH en séries: Martin St-Louis mérite qu’on le salue bien bas

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: Canadiens de Montréal / FB – Martin St-Louis

Quelle belle soirée! Le Canadien gagne 4-2 et se classe enfin dans les séries. Après une semaine interminable qui a fait grimper le thermomètre à stress dans le vestiaire et dans l’équipe.

Martin St-Louis mérite qu’on le salue bien bas. Je l’ai qualifié par moments d’animateur de pastorale quand il abrillait de toutes les façons possibles les erreurs et les manquements de ses jeunes joueurs.

Probable que c’était ce que ça prenait, un coach recrue aimé par les fans et appuyé à fond par ses patrons. En tous les cas, St-Louis a expliqué hier soir qu’il n’avait jamais perdu confiance dans sa capacité à faire progresser un groupe de jeunes joueurs comme on lui avait confié.

Et il a été sincère et émouvant quand il a remercié sa femme de le laisser vivre sa passion: «Elle m’a laissé jouer jusqu’à 40 ans en m’appuyant et elle continue à le faire», a-t-il dit quand Marc Denis lui a posé la question.

Son club était bien préparé. On a peut-être sous-estimé le niveau de stress au sein du groupe. St-Louis en a parlé comme un livre ouvert. Les séries, ç’aurait dû être réglé depuis une semaine déjà.

Ben là, c’est fait. Le CH est dans les séries. Et il l’a fait en Glorieux. Pas en Piteux qui aurait dû compter sur Patrick Roy et les Islanders pour faire le travail à sa place.

À part une dizaine de minutes en deuxième, le Canadien a bien contrôlé la situation.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Kaiden Guhle

VIVE LES GROS BONHOMMES

Et ce sont de gros bonhommes qui ont permis cette victoire.

Kaiden Guhle a marqué deux buts. Plus, il a joué un très solide match à la défense tout en appuyant l’attaque avec ses deux buts.

Le même Guhle s’était fait poivrer par son coach après la défaite contre les Blackhawks de Chicago quand il avait écopé d’une pénalité inutile et pas très brillante avec une avance de 2-0.

La meilleure façon de se faire pardonner était de disputer un brillant match. Il l’a fait. Et mieux encore. Parfois, il rappelle Shea Weber. Il n’est pas aussi imposant physiquement que l’Homme-montagne mais il a une présence rassurante. Plusieurs de ses coéquipiers le soulignent.

Un autre gros gaillard a disputé un grand match. Juraj Slafkovsky a été un gros facteur sur la plupart des buts du Canadien. Même quand il n’a pas reçu s’assistance comme sur le deuxième de Guhle, c’est quand même lui qui est allé récupérer le puck dans le fond de la zone pour le refiler à Cole Caufield. Il a été intimidant toute la soirée et à un moment donné, je me suis dit qu’il rappelait le gros Clarke Gillis des Islanders quand il jouait avec Brian Trottier et Mike Bossy.

Dernier gros bonhomme à féliciter, Samuel Montembeault a été solide quand la situation l’exigeait. En trois ans, Montembeault a décroché le poste de gardien numéro 1 de l’équipe et voilà qu’il vient de permettre au Canadien, une équipe en reconstruction, de rentrer en séries éliminatoires. Ça va bien le préparer à ce qui s’en vient.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – «Célébrations»

JAMIESON ET SYLVAIN

Vous vous rappelez la controverse entre Jamieson et Sylvain pendant la dernière semaine avant la date limite des transactions.

Sylvain qui voulait qu’on échange un ou deux vétérans pour aller chercher un autre choix de haut niveau pour encore mieux compléter la reconstruction du CH.

Et Jamieson qui soutenait que le temps était venu de tâter les matchs de pression et de faire mûrir cette jeune équipe en la poussant vers des défis plus difficiles.

Kent Hughes a pris parti pour Jamieson et pour l’instant, Jamieson semble avoir eu raison.

À pareille date la saison prochaine, si le CH n’est pas classé dans les séries, on ouvrira le dossier Sylvain.

Pour l’instant, qu’on amène les Capitals de Washington. La capitale de Trump et le capitaine de Poutine réunis.

On va pouvoir en planter deux du même coup…

Photo: Capitals de Washington / IG

DANS LE CALEPIN

J’ai écouté une partie de la première période à la radio avec Martin McGuire et Dany Dubé. J’ai eu le plaisir d’avoir droit à un reportage de Nathalie Normandeau sur le débat des chefs après la première période. Nathalie a fait un travail de pro. On dirait qu’elle a déjà fait de la politique…

MERCI MARC-ANDRÉ FLEURY!

Les hommages pleuvent sur Marc-André Fleury qui a disputé son dernier match dans la Ligue nationale en prolongation contre les Ducks d’Anaheim. Il a gagné avec 17 secondes à jouer sous une ovation extraordinaire et une rangée d’honneur de ses adversaires qui lui ont tous serré la main.

Alex Ovechkin avait déjà donné l’exemple en ramenant ses coéquipiers saluer Fleury lors du dernier match entre le Wild et les Capitals de Washington.

Il y a peut-être des joueurs ou des dirigeants qui n’aiment pas Marc-André dans la Ligue nationale mais je ne les connais pas. Personnellement, ce fut toujours un plaisir de lui parler.

Il y a quelques années, comme gourou disons de la collection de livres pour enfants Raconte-Moi, on a confié le mandat d’écrire une biographie romancée de Fleury à Frédéric Daigle de la Presse canadienne. On le connaît bien puisqu’il excelle à couvrir la boxe.

Pour régler les détails de contrat et de droits, j’ai appelé Marc-André à Las Vegas. J’y étais pour un combat. On n’a pas eu besoin de se rencontrer. Ça s’est réglé en dix minutes et j’en ai passé neuf à lui parler de sa saison avec les Golden Knights.

Il a contribué au livre en prenant les appels de Fred et ça a donné aux jeunes un beau livre racontant les exploits et la personne sous le masque du gardien.

Après toutes ces années, merci beaucoup Monsieur Fleury.

Photo: Wild du Minnesota / IG – Marc-André Fleury

FÉLIX AUGER-ALIASSIME… C’EST INQUIÉTANT

J’ai suivi le match de Félix Auger-Aliassime contre Mariano Navone à Munich. Un tournoi ATP 500. Pas aussi gros que celui de Montréal mais un excellent tournoi tout de même.

Félix avait gagné le premier set et venait de casser le service de Navone au deuxième set pour prendre l’avance de 4-3. À lui de servir. Sur terre battue, normalement il gagnait son service, perdait le suivant et fermait les livres à 6-4, set et match.

Bon sang, Félix a échappé son service, a perdu celui de Navone et a cafouillé pour offrir le set sur un plateau d’argent.

Après, il n’était plus là. Brisé mentalement.

J’ai surtout remarqué à quel point Navone a été capable d’attaquer le revers de Félix et de s’y accrocher. Faut le dire, Félix a un bon revers croisé à deux mains mais ce n’est pas une arme offensive très dangereuse.

Si les joueurs se sont donnés le mot…

Photo: ATP Tour – Félix Auger-Aliassime