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Albert Ramirez: il y a eu deux tempêtes jeudi dernier

Laurent Poulin - Boxingtown Québec

Photo: Vincent Ethier – À ses deux derniers combats, Albert Ramirez (20-0, 17 K.-O.) a réussi à faire mieux qu’Artur Beterbiev et Joshua Buatsi, face aux très crédibles Adam Deines et Marko Calic.

J’utilise les transports en commun un peu pour l’environnement, mais surtout pour économiser et remplir mon CELI, qui me permettra d’acheter une propriété à Rosemont d’ici 2065. Une tempête et deux heures d’autobus n’allaient pas m’empêcher de voir Albert Ramirez de près.

Le boxeur vénézuélien est classé #2 WBA #3 WBC, #3 WBO # et #5 IBF. En langage de boxe, ça signifie quelque chose comme «reste invaincu et tu vas te battre en championnat du monde plus tôt que tard». Son adversaire, Marko Calic, n’avait subi qu’une seule défaite en carrière, au 7ᵉ round, face au Britannique Joshua Buatsi. J’adore quand mon ami et matchmaker Jordan Mathieu nous offre ces combats où je peux jouer à fond avec les comparables et la fameuse règle de trois.

Pendant trois rounds, Ramirez a traqué, malmené et démoli son adversaire croate. Ce boxeur a quelque chose de spécial: il est méthodique dans sa pression, garde les mains bien hautes, mais lorsqu’il flaire le sang, il finit le travail.

Histoire de sparring

EOTTM l’a signé comme boxeur international en avril 2023. C’est lors d’un séjour comme partenaire d’entraînement d’Artur Beterbiev qu’il a impressionné Antonin Décarie.

La semaine dernière, le parrain racontait que Luc-Vincent Ouellet lui avait raconté que le roi Artur avait détruit Ramirez en sparring. Lui y était, moi non, alors je ne vais pas le contredire, mais la logique voudrait que si Marc Ramsay lui a offert un contrat, c’est que Ramirez s’est quand même fait moins débâtir que les autres.

Mais même Luc-Vincent a ensuite dit que Ramirez s’était beaucoup amélioré depuis…

En tout cas, moins de deux ans plus tard, sa fiche est de 20-0, il est bien classé dans toutes les associations, 8ᵉ sur BoxRec, et il recevra sous peu un appel pour un grand combat. Il ne doit certainement pas regretter d’avoir rejoint EOTTM.

Photo: Vincent Ethier – Les patrons d’EOTTM, non plus, ne semble pas regretter leur choix…

Sur la scène amateur, Ramirez a vaincu le Cubain Erislandy Savon, puis deux ans plus tard, il en remettait en battant Julio César La Cruz, quintuple champion du monde.

J’aime beaucoup le style de boxe d’Albert Ramirez. Il avance constamment avec les mains hautes et compactes, puis, une fois qu’il a coupé la distance, il devient imprévisible. Ça peut être un classique jab-crochet… comme ça peut commencer par un coup au corps pour remonter à la tête. Ses adversaires doivent avoir du mal à prédire ses attaques.

S’il faut lui trouver une faiblesse, il lui arrive de se faire frapper solidement. Pour l’instant, son menton tient le coup et, lorsqu’il est atteint, il reprend immédiatement l’attaque.

Appelez le Roi Charles

C’est une période complexe pour son promoteur, qui doit jongler avec un boxeur bien classé. Qui lui opposer? Il ne faut pas risquer son classement, mais il doit aussi se faire connaître mondialement pour devenir attrayant aux yeux des grands noms.

Choisir le bon adversaire à ce stade d’une carrière est un casse-tête. Un appel de l’Angleterre pour affronter Joshua Buatsi, Callum Smith ou Anthony Yarde ne saurait tarder. Sinon, forçons les Anglais à bouger en affrontant d’autres Anglais.

Photo: Virginie Assaly

J’ai Lyndon Arthur, Dan Azeez et Willy Hutchinson en tête. Et vous savez quoi? Avec son combat de la semaine dernière, versus celui de Ramirez, j’aurais maintenant Albert favori face à Zach Parker.

«Si j’ai l’opportunité d’aller affronter les meilleurs, je le ferai. Si c’est [David] Benavidez. Je le ferai. Sinon, Callum Smith, Anthony Yarde, Joshua Buatsi – je veux juste une chance contre ces gars-là. C’est l’un de mes principaux objectifs… avec le titre mondial», avait confié Ramirez à Lucas Ketelle, de Boxingscene, quelques jours avant de pulvériser Calic.

Le punch-line d’EOTTM

EOTTM s’impose comme une force dominante chez les 175 lb. Regardez Boxrec: Albert Ramirez (8ᵉ), Imam Khataev (14ᵉ) et Mehmet Unal (20ᵉ). Les adversaires seront de plus en plus coriaces… et coûteront de plus en plus cher.

Photo: Vincent Ethier – En boxe, ça prend de la finesse, mais, proverbe de Poulin: «ça prend aussi des gars qui – comme Mehmet Unal – serait capable de t’aider à déménager.»

Avec Artur Beterbiev qui vient d’avoir 40 ans, EOTTM tentera sans doute de rafler une ou deux ceintures après sa retraite. Ce ne sera pas simple avec la présence de Benavidez, Morrell et Buatsi, mais ça nous offrira d’excellents combats à regarder.

Dans le podcast

D’abord, merci à la quarantaine d’amis et proches qui étaient présents à mon souper de fête. Le bar Les Torchés, au 2137 boulevard Rosemont, commence à s’en remettre.

Albert Ramirez est entraîné par Jacobo Crismatt, un Colombien qui a connu beaucoup de succès à l’international en boxe amateur. En plus, Crismatt connaît bien Montréal, il y est venu bien des années avant d’entraîner Montréal et est un bon ami de Coach Elyo, du Gym Corner (feu Champion).

Photo: Virginie Assaly – Crismatt et Ramirez

Anecdote : Ramirez avait oublié son titre WBA international au Venezuela la semaine dernière. Pour la parure, Arslanbek Makhmudov est venu à la rescousse en lui prêtant sa vieille ceinture WBA NABA, que vous voyez ci-dessous.

Photo: Vincent Ethier – Albert Ramirez et «sa» ceinture…