Photo: Canadiens de Montréal / X – Ivan Demidov
Quand tous les chefs des partis politiques du Québec sont d’accord, c’est qu’il se passe quelque chose de gros.
Hier après-midi, à l’Assemblée nationale, les tweets se sont mis à sortir. De «wow» à encore plus «wow» quand la nouvelle que le Canadien s’était entendu avec leur génie Ivan Demidov et que le jeune prodige viendrait terminer la saison à Montréal, a atteint les politiciens.
Éric Duhaime, grand connaisseur de hockey, n’était pas dans l’auguste salle mais il était au moins aussi heureux que ses heureux collègues. Les libéraux n’ont pas de chef encore mais Enrico Ciccone qui est leur spécialiste hockey devait capoter. Je connais mon Chico. Quand j’ai besoin d’un service en sport, c’est lui que j’appelle en premier.
Je ne sais pas cependant ce que pense vraiment mon estimé confrère Alexandre Pratt de La Presse. La veille, il se demandait encore s’il fallait vraiment applaudir un Russe politiquement impliqué comme Alex Ovechkin. Voyez-vous, le grand Russe des Capitals ne partage pas les valeurs de Pratt. A-t-il le droit à l’admiration et l’affection des fans?
Mais alors, va-t-il falloir demander à Ivan Demidov s’il renie son président Vladimir Poutine? Surtout que Donald Trump lui fait maintenant la cour. C’est quoi les valeurs? Deux pareils?
Ou bien ne devrait-on pas accueillir un jeune surdoué, 19 ans et demi, habile, spectaculaire et l’accepter pour ce qu’il est? Un jeune homme qui veut aider sa nouvelle équipe à gagner.
Photo: NHL.com – Repêchage 2024
Ses valeurs, Ivan s’arrangera avec elles. S’il est honnête, vaillant, respectueux, ce qu’il pense de la politique dans son pays le regarde lui et ses compatriotes.
Va-t-on demander à Cole Caufield ce qu’il pense des politiques de Donald Trump ? Là-dessus Alexandre, je te suis moins…
DES DÉMARCHES DISCRÈTES
Ivan Demidov débarque à Montréal. Dans les coulisses du sport, il y a rarement des accidents. Cette arrivée a été planifiée. On comprend maintenant que Kent Hughes et Vincent Lecavalier ne sont pas allés pour rien à St-Pétersbourg. Et vous pouvez parier tout ce que vous voudrez que le SKA a été dédommagé avec quelques pelletées de billets verts pour les aider à être aussi généreux et collaborateurs.
En plus, Hughes, Gorton et surtout Geoff Molson ont fait jouer tous leurs contacts politiques à Ottawa pour accélérer le processus d’une obtention d’un visa de travail. Ça s’est vu dans le passé. Pas rien qu’une fois. D’habitude, ces manœuvres restent discrètes.
C’est un bonus extraordinaire pour une saison déjà folle…
Que la fête continue.
Photo: FlamesTV – Ivan Demidov
MONTEMBEAULT. PREMIÈRE ÉTOILE! FIER POUR LUI
Le Canadien a donc gagné. J’ai eu l’impression de revivre des histoires d’il y a 50 ans. Quand Ken Dryden arrêtait 19 lancers en première période, qu’il tenait le fort et que le Canadien revenait dans le match pour remporter une autre de ses belles victoires.
Samuel Montembeault a joué à la Ken Dryden hier contre les Red Wings. Le Canadien s’est fait traverser mur à mur en première mais Sam a arrêté 22 des 23 tirs des Wings et tenu le fort pendant que la Flanelle se secouait les puces.
Sam était beau d’émotion quand il est venu saluer les fans comme première étoile de ce match en deux temps. Que de chemin parcouru.
Le résultat, M.BIT le confirmerait. Le CH est dans les séries, toutes probabilités respectées et avec ou sans Demidov, ce sera une équipe dangereuse.
Et surtout, les démonstrations de cœur et de courage sont nombreuses. C’est le nom de Josh Anderson qui est sur la feuille de pointage lors du but vainqueur. Mais avez-vous vu la fougue exceptionnelle de Brendan Gallagher qui a patiné comme un fou en prenant le risque de se faire planter dans la bande, pour aller ramasser la rondelle derrière le but des Wings?
C’est un exemple formidable pour les plus jeunes et les plus talentueux. Si ce vétéran s’arrache le cœur de cette façon, comment voulez-vous qu’un seul de ses coéquipiers se trainent les pieds?
Sont beaux, sont vaillants et on les aime… Wow!
Photo: NHL.com – Samuel Montembeault
CHRISTOPHER GUERRERO: DIX ANS POUR Y ARRIVER
Y a l’air baveux. Il se permet de narguer Jean Pascal qui pourrait être son père en disant qu’à 46 ans, il devrait prendre sa retraite. Jean n’a que 42 ans, c’est encore un jeune poulain du printemps dans les mains de Yan Pellerin. Il espère d’ailleurs se battre au Centre Bell pendant l’été.
Mais Guerrero est sérieux dans son arrogance de jeune. Il a 23 ans et est toujours invaincu après 13 combats. Cette fois, il affronte un vétéran boxeur mexicain qui a du kilométrage et du talent. Oliver Quintana même s’il n’a que 28 ans, a déjà roulé sa bosse dans ces dures soirées de boxe qui foisonnent au Mexique. Ne vous demandez pas pourquoi les boxeurs du Mexique sont si résistants. Ils ont appris à survivre pour mériter des combats à Mexicali, Acapulco, Tijuana ou Monterrey. Jamais rien de facile.
Camille Estephan aime beaucoup Guerrero. Il a même retrouvé une photo vieille de 10 ans. Le jeune Christopher avait assisté à la conquête de la ceinture du titre continental des Amériques des poids mi-moyens du WBC gagné ce soir-là par Ghislain Maduma.
C’est un jeune promoteur qui avait posé avec le jeune ado et le déjà très vieux Mike Moffa avec la ceinture de Maduma: «Et il m’avait dit, un jour je vais la gagner», raconte en souriant Estephan.
C’est une première étape à franchir. Voir comment on se débrouille devant expérience, habileté et résistance. Après, il y aura d’autres ceintures. Et d’autres déclarations.
Photo: AR PhotoZone – Souvenir de 2013…