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Le Plan de Sylvain: vendeur sans émotion ni pitié malgré les soubresauts trompeurs

Réjean Tremblay - Punching Grace

Photo: NHL.com – Jake Evans

Le capitaine était déchaîné hier. Les fans recommencent à espérer. Les commentateurs sont encore plus fervents que les fans.

Le Canadien dans le mix, le Canadien dans les séries, enfin, des Glorieux qui gagnent quelque chose.

J’allais me laisser emporter quand quelqu’un m’a parlé du 7 mars. LA date fatidique. Celle de la limite des transactions dans la Ligue nationale de hockey.

On gagne, on se rapproche du mix, les joueurs doivent commencer à croire en quelque chose. Mais le 7 mars, on fait quoi? Acheteur ou vendeur?

Quand je ne sais pas trop de quel bord pencher, j’appelle deux ou trois de mes amis qui connaissent vraiment la game. Hier, j’ai donc appelé Sylvain. Communément surnommé Le Plan.

«Le 7 mars? Vendeur! Vendeur sans hésitation, sans pitié; il faut décider avec la raison et non la passion»

Sylvain n’a même pas hésité trois secondes. À peine a-t-il lâché un court «bonne question» que la réponse fusait: «Vendeur, c’est évident. Les commentateurs et les fans sont emballés mais eux-autres dans les bureaux du Centre Bell, ils savent que cette équipe n’est pas encore construite comme il se doit, qu’il manque encore un ou deux talents de très grande qualité et qu’en repêchant 12 ou 13e, les chances d’aller chercher cet autre surdoué dont ils ont besoin est à peu près nulle», de dire l’homme du Plan.

Photo: NHL.com – Jake Evans

JAKE EVANS, JOEL ARMIA… MERCI BEAUCOUP…

Vendeur, ça va. Mais qu’en est-il du moral des troupes? Comment les joueurs réagiraient-ils en voyant que leurs patrons sont prêts à lancer la serviette si tôt avant le printemps? Et qui laisser partir? Qui vendre?

«Il y a des joueurs que c’est assez évident. Jake Evans et Joel Armia, c’est évident, ce n’est même pas une question. Si on est sérieux en disant bâtir pour des grandes choses, ce n’est pas avec Evans et Armia qu’on va y arriver. Même David Savard est une évidence. On l’aime, il est un bon vétéran. Le problème, c’est que sa valeur sur le marché est tellement peu élevée que le CH n’obtiendrait pas grand-chose. Or, Hughes et Gorton ont absolument besoin d’un autre vrai bon choix au repêchage», d’ajouter Sylvain.

Photo: NHL.com – Joel Armia

«Par ailleurs, les commentateurs qui s’inquiètent des réactions sur le moral des joueurs dans le vestiaire me font rire. Connaissent-ils les jeunes d’aujourd’hui avec leurs millions et leurs agents? Vous pensez vraiment qu’ils seront très affectés en voyant partir un ou deux de leurs coéquipiers? Allons donc, faut être sérieux», de reprendre notre Sylvain.

Là-dessus, faut reconnaître que l’analyse des sélections au repêchage donne raison à Sylvain. Parfois, on déniche un Lane Hutson ou un Cole Caufield mais dans les deux cas on parle de prospects qui étaient sérieusement désavantagés par leur taille. Tant mieux si on peut parler de vols dans leur cas mais ce n’est pas toujours avec des vols qu’on bâtit une vraie bonne équipe.

Photo: NHL.com – Jesperi Kotkaniemi…

Les piliers, ils sortent dans la première dizaine du premier tour la plupart du temps.
On a ignoré Brady Tkachuk et choisi Jesperi Kotkaniemi mais imaginez le Canadien avec Brady Tkachuk sélectionné troisième?

Et Ivan Demidov a été choisi cinquième. Ce n’est pas un hasard qu’il soit sans doute la prochaine star du CH avec Juraj Slafkovsky repêché au tout premier rang.

Encore là, il y a des exceptions mais en général, les clubs trouvent leurs vrais piliers dans les dix premiers choix.

Photo: NHL.com – Brady Tkachuk…

«C’est pour ça que cette année, si les dirigeants du Canadien sont sérieux avec leur plan de reconstruction, ils doivent vendre. Vendre et vendre. Sans émotion et sans pitié. Leur objectif c’est d’aller cherche un gros choix encore cette année. Après, ce sera le temps de pousser la machine», de conclure Sylvain.

Une pause et il ajoute: «Aujourd’hui, si j’avais une émission de radio de sports, le mot d’ordre serait: On vend!».

Courageux de la part d’un homme qui a payé sa paire de billets 600 $ hier soir…

DANS LE CALEPIN

On peut détester les frères Tkachuk mais l’entrevue de Matthew Tkachuk au Late Show avec Jimmy Fallon était fort sympathique.

Photo: NBC – Matthew Tkachuk et Jimmy Fallon

Cela arrive souvent que ces joueurs, qui peuvent se comporter en voyous sur une patinoire, soient super gentils dans leur vie personnelle. Ça remonte à John Ferguson, ça passe par Dave Schultz, Chris Nilan et Mac Templeton…