Photo: Vincent Ethier – Steven Butler
Il aurait pu lâcher mille fois. Après les KO brutaux. Après les doutes. Après les commentaires assassins de ceux qui ne voient dans la boxe qu’un palmarès sur BoxRec. Steven Butler, pourtant, est toujours là.
Le boxeur de 28 ans a tout connu: les espoirs placés en lui dès son adolescence, un promoteur qui le compare à Sidney Crosby, être la tête d’affiche avant ses 21 ans. Il a goûté à deux championnats du monde, parfois de manière violente, même humiliante. Mais il se relève toujours, et son objectif demeure le même: devenir champion du monde. Cette résilience à toute épreuve, c’est sa plus grande victoire.
Butler, c’est plus qu’une fiche ou des classements, c’est l’histoire d’un jeune homme qui aurait pu renoncer à son rêve plusieurs fois, mais qui est encore debout à se battre pour son objectif.
Photo: Vincent Ethier – Steven Butler
Les temps changent
Le public a toujours eu cette mesquinerie envers Steven Butler. C’est probablement dû aux attentes qu’on a mises sur lui en début de carrière. EOTTM n’est plus la même compagnie, et à 168 livres, les têtes d’affiche sont Christian Mbilli et Osleys Iglesias. Steven Butler pourrait en profiter pour faire sa petite affaire, passer le KO à de bons boxeurs et retourner au sommet des classements. Avec un matchmaking intelligent, quelques victoires éclatantes et un peu de chance, Steven Butler pourrait retourner en championnat du monde. Jamais deux sans trois, comme dit le proverbe.
«Je suis fini» – Steven Butler, après s’être fait passer le KO par Jose de Jesus Macias.
Photo: EOTTM – Macias et Butler (2021)
Nous sommes en pleine pandémie de COVID-19. Butler revient d’une pause d’un an après sa défaite au Japon face à Ryota Murata, et on le place en finale d’un gala au Mexique face à Jose de Jesus Macias. L’idée, à la base, était d’opposer Steven à Francis Lafrenière, mais la légende vivante de Saint-Clet n’était pas friande du Mexique… On l’a donc remplacée par celui qui l’avait vaincue : Jose de Jesus Macias. Steven survolait le ring en poivrant le boxeur mexicain, qui a attendu une erreur… pas deux ou trois, juste une, pour passer un KO à Steven Butler.
Toujours oui
C’est un paquet de trouble, ce Jesus de Jose Macias. Juste au Québec, il a battu Steven Butler et Francis Lafrenière, en plus de compliquer la vie à Mikael Zewski et Erik Bazinyan.
Photo: Vincent Ethier – Erik Bazinyan et Steven Butler
Quand ce même Bazinyan s’est blessé et a dû se retirer du combat de demi-finale à Québec, l’occasion s’est présentée pour Butler de venger sa défaite au Mexique. Il a répondu oui avec enthousiasme avant que Jordan Mathieu, dans sa qualité de matchmaker, puisse finir sa phrase.
Steven Butler (35-5-1, 29 KO) et Jose de Jesus Macias (29-13-4, 15 KO) se retrouvent donc de nouveau, quatre ans après la victoire expéditive du Mexicain. Butler voudra donc renverser la tendance, alors que Macias, lui, veut voir l’histoire se répéter.
Pour Butler, c’est un combat risqué, sans véritable droit à l’erreur. Une victoire convaincante lui permettra de rentrer dans les classements et de se replacer dans des discussions sérieuses. Une défaite… surtout si elle est brutale et par KO, pourrait signifier la fin pour lui. Il revient faire face au boxeur qui lui a fait le plus mal — et je ne parle pas entre les câbles. Ce Macias lui a fait croire qu’il était fini, qu’il devait même passer à autre chose. Il a dû se ressaisir et se reconstruire, ce qu’il semble avoir réussi au contact de l’entraîneur John Scully. Steven s’entend bien avec cet entraîneur de la vieille école. Son gymnase sent la boxe. Scully est aussi très expérimenté dans les combats de très haut niveau.
Photo: Vincent Ethier – Steven Butler
«Après deux camps d’entraînement consécutifs, je ne suis pas affamé, je suis enragé. Ce n’est pas Erik Bazinyan, mais c’est encore mieux : Macias et moi, on a des comptes à régler. Les beaux discours, c’était pour les combats locaux. Pour un combat revanche, place à la violence. J’aurai ma revanche le 27 juin», a lancé le double aspirant au titre mondial Steven Butler.
Ça se passe le 27
Le 27 juin, ce ne sera pas qu’un simple combat de boxe au Centre Vidéotron. Ce sera un chapitre décisif dans l’histoire d’un homme qui refuse de disparaître. Steven Butler ne revient pas pour les likes, ni pour les flashs. Il revient parce qu’il croit encore, viscéralement, qu’il a quelque chose à offrir à ce sport.
Peut-être qu’il tombera encore. Peut-être qu’il gagnera par KO. Mais une chose est sûre : tant qu’il y aura un ring, des gants et un rêve, Steven Butler va se pointer. Simple comme ça.
Photo: Vincent Ethier – Steven Butler et Steve Rolls
Dans le podcast: Édition Rosemont
Le Rosemontois Antoine Jean a été nommé sur la All-American Team de la NCAA division 1. Le grand gaucher de 23 ans a conservé une moyenne de de points alloués à .253 avec les cougars de Houston.
Le producteur Rosemontois Danny Ill vient de produire l’album rap de 2025 «Le Mile-end sur la map» de Fléau DiCaprio. À ma première écoute j’ai compris que le rap québécois ne serait plus jamais le même.
Photo: Cougars de Houston – Antoine Jean