Photo: Vincent Ethier – Christopher Guerrero, alias ‘Machine Gun’, célébrant sa victoire de septembre dernier face à Courtney Pennington.
C’est un vendredi soir du 17 mai 2013, à Gatineau. Ghislain Maduma vient de vaincre Saul Carreon en final de l’un des premiers galas présentés par EOTTM.
L’entraîneur de la tête d’affiche, Mike Moffa, fait monter l’un de ces apprentis-boxeurs dans le ring pour se joindre aux célébrations.
C’est Christopher Guerrero.
Il ne boxe que depuis quelques mois, mais aussi sérieux qu’un enfant de 12 ans peut l’être, il dit à Camille Estephan: «un jour, ce sera mon tour», en posant avec le titre WBC Continental des Amériques de ‘Mani’.
Un beau moment, sur le coup, qui devenu une belle histoire.
Car c’est maintenant son tour.
Photo: AR Photo Zone
Douze ans plus tard
Aujourd’hui, Christopher Guerrero est surnommé ‘Machine Gun’.
Il boxe professionnellement pour Eye of the Tiger, est invaincu en 13 combats et son nom apparaît au 13e rang du classement mondial de l’IBF à 147 lb.
Bien que son design ait un peu changé, la ceinture verte que portait autrefois Maduma sera en jeu pour Guerrero, le 10 avril, alors qu’il croisera le fer avec le cogneur mexicain Oliver Quintana, au Casino de Montréal.
À savoir comment il en est arrivé là.
«Au pic et à la pelle», comme m’a déjà dit Marc Ramsay. Et il y a plus.
Photo: AR Photo Zone – Souvenir de Gatineau (mai 2013)
Père, mère et fils
Nous voilà un jeudi soir du 27 octobre 2022, encore à Gatineau. C’est la joie. Le peuple voit enfin la boxe de revenir en Outaouais, et ceux qui sont arrivés tôt voient la 5e victoire en carrière ‘MG’ Guerrero, mais première par K.-O.
Lui parlant pour la première fois, je demande comment tout avait commencé.
Ç’a d’abord été Oscar, son père, qui l’a amené au gymnase pour qu’il apprenne à se défendre après qu’un autre enfant l’ait «frappé dans face».
Photo: Vincent Ethier – Souvenir de Gatineau (octobre 2022)
Mais plus récemment, j’ai appris que ç’a ensuite été grâce à Rosemary, sa mère, que tout s’était poursuivi, jusqu’à aujourd’hui.
«Même après mon 1er titre canadien, j’ai pensé tout abandonner. Tu vois tout le monde que tu connais sortir du secondaire, aller au collège ou sur le marché du travail. T’es jeune et t’en viens à te demander que tu devrais pas faire ça aussi.»
Certains parents auraient poussé leur enfant vers la stabilité. Mais heureusement, fils, comme père et mère, les Guerrero ne craignent pas le risque.
«Ma mère savait. Elle savait que j’aimais ça et que c’était ce que je voulais faire, alors elle m’a juste supporter à continuer. Une chance que c’était ce que je voulais, parce que c’était presque imposé», se souvent-il en riant, redevenant plus sérieux ensuite: «Je ne serais évidemment pas là sans eux aujourd’hui, surtout pas sans elle à ce moment précis», ajoute le fils d’une famille de six.
Photo Vincent Ethier – Souvenir de Montréal (février 2025)
Le spécial Moffa
Suivant les précieux conseils de sa mère, Guerrero n’abandonne pas et remporte un second titre canadien en 2019. Puis, en décembre 2020, signe avec Eye of the Tiger, pour entamer sa carrière au Mexique, le mois suivant.
Du jour un à ses quatre premiers combats pros, Christopher Guerrero était entraîné par Mike Moffa. Puis, c’est Giuseppe Moffa qui prit la relève.
Le changement de garde s’est fait tout seul. Guerrero, 23 ans, et Moffa, un ex-champion canadien junior de 25 ans, ont grandi ensemble au Underdog. La chimie a donc tout de suite opéré…
Guerrero remportera cinq victoires avant la limite consécutive de 2022 à 2023.
Photo: Vincent Ethier – Souvenir de Shawinigan (mai 2024)
Avec Moffa, il s’offre en cours de route des camps d’entraînement Cuba et Philadelphie où il met les gants avec Jaron ‘Boots’ Ennis. Et ça rapporte.
En mai et septembre, il détruit coup sur coup les Américains Kenny Larson et Courtrney Pennington en route vers le K.-O. et la performance de la soirée.
«Mike est une légende. Il a tout vu, tout fait, et m’a amené loin… Avec Giuseppe, l’énergie est juste différente. J’ai l’impression que c’est un plus d’avoir la même mentalité, parce qu’on est jeune et on a faim», m’avait expliqué Guerrero.
Photo: EOTTM – Souvenir de Cuernevaca (janvier 2021)
Ça, ça paye, Marc Ramsay me parlait de Guerrero comme «l’espoir d’EOTTM avec la meilleure progression en 2024…» Et ça se poursuit en 2025. Son premier combat de 10 rounds (qui en a duré 4) était en février, et son premier combat de championnat sera en avril.
En 2013, il marchait vers le ring en tenant ce titre pour ‘Mani’. En 2025, il pourrait le quitter en le tenant pour lui-même.
C’est son tour… ou celui de Quintana, mais je choisirai toujours l’optimisme.
Julie Bertrand et Réjean Tremblay ont mon numéro s’ils veulent booker le prochain documentaire.
Photo: Souvenir de Gatineau (septembre 2023)
Saviez-vous que:
En raison de ses racines mexicaines (père) et italiennes (mère), Christopher Guerrero parle français, anglais, espagnol et italien.
Et tant qu’à raconter ça, j’ajouterais que:
Jhon Orobio a maintenant un score de 10 en français sur Duolingo.
Moreno Fendero a un score de 11 en anglais… mais sa séquence est inactive…