Photo: Canadien de Montréal / X
Je sais que les vrais partisans des Nordiques de Joe Sakic, Peter Forsberg, Peter Stastny, Michel Goulet et Gilbert Delorme auraient le goût de pleurer en apprenant que l’on célèbre la venue des Sénateurs d’Ottawa pour deux matchs hors-concours à Québec.
Mais tous les autres qui n’étaient pas là en 1995 quand le Québec a perdu le référendum et les Nordiques en l’espace de quelques mois, ont le droit de se réjouir.
C’est bien correct d’aller s’offrir deux matchs préparatoires dans un magnifique aréna de la Ligue nationale. Surtout qu’un des deux matchs va mettre en vedette le Canadien de Montréal… dans le rôle de l’équipe visiteuse.
Quand t’as plus de filet mignon, tu fais comme Justin Trudeau à Mar-A-Largo, tu manges du pain de viande.
Et faut reconnaître tout simplement que c’est un maudit bon coup de Martin Tremblay et de son équipe chez Gestev.
Photo: Vincent Ethier/EOTTM
L’HISTOIRE COMMENCE LE 4 SEPTEMBRE
L’histoire commence le 4 septembre dernier. Michael Andlauer, le propriétaire des Sénateurs est venu faire un tour à Québec. Il s’est rendu visiter Martin Tremblay qui a pris deux heures pour faire faire le tour du propriétaire à son visiteur d’Ottawa. Andlauer a visité tous les racoins du Centre Vidéotron sauf le sanctuaire inviolable. La grande pièce encore sur le béton avec piscine et bain-tourbillon qui servira un jour de vestiaire pour les Nordiques de la Ligue nationale.
Puis, grâce à un investissement majeur du gouvernement Legault, les Kings sont débarqués en ville pour cinq jours et ont conquis le cœur des fans de hockey et les millions du gouvernement.
Michael Andlauer a eu un petit pincement. Pas pour les millions. Mais pour cette opportunité d’occuper Québec la magnifique pour quelques jours pendant le camp d’entraînement.
Et dimanche, après le match contre le Utah à Salt Lake City, Andlauer et le président des Sénateurs Cyril Leeder se sont mis à jaser de ce projet de jouer à Québec.
Photo: NHL.com
Ils se sont enflammés tellement qu’hier matin, malgré une très courte nuit, Thomas Chabot et les propriétaires se posaient à Québec vers 8 heures et demie et se rendaient au bureau de Martin Tremblay pour officialiser le tout.
Faut dire que si Martin Tremblay se fait discret, il a quand même bien connu Cyril Leeder quand il était le président des Sens sous Eugene Melnyk. C’est un secret de polichinelle que Martin Tremblay et Marc Tremblay de Québecor ont fait des pèlerinages à Ottawa pour convaincre Melnyk de venir disputer des matchs officiels de saison régulière à Québec. Tremblay évite le sujet par respect pour le nouveau propriétaire.
LE MINISTRE ÉRIC GIRARD VA FINIR PAR RENTRER DANS SON ARGENT
La subvention accordée aux Kings a déplu à de nombreux commentateurs politiques. C’était un «cadeau» dur à avaler dans une province écrasée par un déficit colossal et des services sociaux complètement débordés.
Mais la venue des Kings a quand même envoyé un signal au monde du hockey et à la Ligue nationale. Il y a un marché vibrant à Québec. Il n’y a pas que Camille Estephan qui en est conscient.
Peut-être que le geste du ministre Girard était trop audacieux, trop à contre-courant, ça se peut. Mais ça se peut aussi qu’il ait contribué à attirer les Sénateurs dans la Vieille Capitale. Et peut-être d’autres équipes et d’autres matchs.
Pourquoi pensez-vous que les gouvernements investissent tant de millions dans des entreprises déjà rentables? Vont mettre combien dans le Grand Prix du Canada Bell ? Ils appellent ça les retombées économiques.
Sénateurs-Canadien… une belle soirée de fin d’été. Sans subvention. J’appelle ça une bonne nouvelle.
Photo: Bell Média