Photo: Vitor Munhoz / NHLI
Je regarde aller Samuel Montembeault et je suis rassuré. Samedi, après s’être fait défoncer six fois par les tireurs des Maple Leafs de Toronto, il se retrouvait dans une situation délicate pour un gardien de but de la Ligue nationale.
Son jeune coéquipier, la recrue Jakub Dobes, affrontait les Rangers de New York. Dobes était toujours invaincu depuis son arrivée avec le Canadien, il offrait des statistiques impressionnantes et le murmure des fans commençait à se faire entendre.
Comment s’est passée la journée de Montembeault? A-t-il consulté la feuille des stats du match du samedi? A-t-il revu à la télé ou sur les sites internet les buts accordés la veille?
Photo: NHL.com
Comment se préparer à être le réserviste dimanche contre les Rangers? Comment être prêt? Et surtout, comment se comporter? Comment encourager et appuyer sincèrement et sans arrière-pensée le jeune de 23 ans qui dans le fond, essaie fort de prendre ta place avec l’équipe?
Et surtout, en revenant devant le but contre le Lightning de Tampa Bay après une performance ordinaire de Dobes, quelle était la pression que Big Sam se mettait sur les épaules? Parce que dans cette équipe en reconstruction, chaque poste peut être remis en jeu n’importe lequel soir donné…
Montembeault a gagné. Il a été solide. Et hier, il était toujours numéro un de l’équipe.
Pour combien de temps? Combien de défaites?
Photo: NHL.com
JACQUES VILLENEUVE ET DAMON HILL
Je relisais des articles sur les deux grandes épopées de Jacques Villeneuve avec Williams en Formule 1. Et un texte m’a particulièrement passionné.
Jacques Villeneuve expliquait qu’un pilote de F1 vivait toujours une émotion contradictoire pendant une saison de courses.
Le pilote fait partie d’une équipe. Donc, il est le coéquipier de l’autre pilote. Dans le temps, c’était Damon Hill ou Heinz Harald Frentzen. Donc, Villeneuve, en principe, devait se réjouir des succès de son camarade d’écurie: «Mais en même temps, ton adversaire le plus direct, celui contre qui tu te mesures vraiment, c’est ton coéquipier. C’est lui qui a le même moteur, le même châssis et à part l’ingénieur, qui a la même équipe. C’est celui contre qui tu te bats en premier mais en même temps, tu dois l’appuyer et applaudir sa victoire s’il te bat», avait expliqué Villeneuve.
Rappelez-vous comment on comparait constamment les résultats de Lance Stroll avec ceux des coéquipiers que son père lui trouvait? Pensez-vous que c’était facile pour le jeune homme de lire toutes ces comparaisons dans les grands magazines de F1 ou les émissions de télé?
Photo: Williams Racing
Avec qui Montembeault est-il mesuré match après match depuis la poussée du Canadien? Avec Jakub Dobes. Qui doit-il aider et encourager? Jakub Dobes.
Heureusement, tout le monde dans l’entourage de Big Sam est rassurant. Qu’on parle à qui que ce soit qui le connaît bien, on a toujours les mêmes informations.
Montembeault a beaucoup aimé jouer en compagnie de Jake Allen. Le vétéran s’est comporté comme un vrai grand frère, l’a aidé et lui a montré plein de petits trucs qui le faisaient progresser.
Mais la différence d’âge entre Dobes et Big Sam est beaucoup moins marquée, les cas sont différents: «Mais je connais bien Samuel, il est tellement impliqué dans sa saison et dans l’équipe qu’il ne doit pas penser à ça», de dire un de ses proches.
En plus, contrairement à la course automobile qui est un sport individuel les joueurs de hockey sont formés et j’oserais presque dire dressés, à penser en équipe tout le temps. Ça doit finir par marquer son jeune.
Mais quelque part et à un bon moment, je vais m’asseoir avec Samuel pour me faire raconter comment un homme vit cette compétition à l’interne. Ken Dryden, Patrick Roy ou Carey Price n’ont jamais eu à vivre cette situation. Sauf pour Price en 2010 avec Jaroslav Halak. Et il paniquait bien raide.
En attendant, on se dirige vers 2027…
Photo: Brian Babineau / Canadien de Montréal
QUAND LE FILS DE GINO ODJICK EST TON CAPITAINE
Vous l’avez entendu même si c’est plus ou moins vrai, le Canadien dispute ses matchs sur un territoire autochtone non cédé.
Mais derrière ces disputes d’historiens, il reste la réalité des peuples des Premières nations qui défendent leur culture et leurs terres.
Et qui savent jouer au hockey.
En fin de semaine, Steeve Gros-Louis, grosse partie de l’âme de Wendake près de Québec, va procéder aux dernières coupures pour l’équipe du Québec aux championnats des Premières nations en Colombie-Britannique en mai.
Photo: Steeve Gros-Louis
Ça se passe à Kahnawake et une quarantaine de joueurs se présenteront sur la glace. Des jeunes de 15-16 ans puisés aux quatre coins du Québec dans les rangs midgets.
L’équipe ne s’appelle pas Équipe-Québec puisque le territoire n’a pas été cédé mais Les Gardiens de l’Est et du Nord. En anglais puisqu’on est à Kahnawake, Eastern Door and North.
Steeve Gros-Louis a indiqué hier lors de notre conversation qu’il allait soumettre la candidature de Québec pour que le grand tournoi des Premières nations ait lieu à Québec en 2026.
Un an avant la grande parade de Montréal.
Gros-Louis est un ami personnel de Christian Mbilli… et sur la photo d’une de ses équipes, on le voit à l’arrière de ses joueurs. Son capitaine est le fils de Gino Odjick, l’ancien des Canucks de Vancouver et du Canadien de Montréal.
Photo: EOTTM