Zach qui avait des billets exceptionnels pour le match Canadien-Sénateurs a eu besoin de vingt minutes pour raconter la minute de bagarre des frères Florian et Arber Xhekaj.
On a eu droit à tous les détails piquants des combats de la soirée, incluant les coups de poings donnés à un Sénateur à genoux sur la glace.
J’écoutais et je me disais que les bagarres avaient le même effet en 2025 qu’en 1950, quand Maurice Richard plantait Ted Lindsay, ou qu’en 1977 quand Larry Robinson rossait Dave Schultz.
Puis, j’ai lu les propos d’Isabelle Charest. Mon Dieu…
Et la chronique découragée de Marc Defoy. Faut bannir Nick Cousins maintenant parce qu’il a donné un coup de hockey à Ivan Demidov.
Photo: Sportsnet – Arber Xhekaj
Moi aussi, les bagarres au hockey m’horripilent. Les épaulettes tout croches, les coudes à l’air, les casques arrachées, les coups donnés à des joueurs au sol, c’est laid et vulgaire. Et dangereux. On le sait, des joueurs se sont suicidés à cause des séquelles de trop nombreuses bagarres.
Mais j’ai compris il y a cinquante ans que ça ne donnait rien de brailler. Les propriétaires aiment les bagarres, les réseaux aiment les bagarres et le syndicat des joueurs tolère les bagarres parce que la violence crée au moins 32 jobs spécialisées dans la Ligue nationale. Les 32 goons de service.
Et puis, dans un sport ultra rapide et mal arbitré, parce que la Ligue ne veut pas de bon arbitrage après l’essai des années 2000-2008, la seule façon de protéger ses meilleurs joueurs, c’est d’avoir les meilleurs gorilles. Ou justiciers ou shérifs comme on les appelle à Montréal. Parce qu’un goon du Canadien ne se bat pas, il protège. Il n’y a pas de bagarre pour un CH, il y a une intervention.
Cela dit, dans le hockey d’aujourd’hui, le Canadien est mieux avec Arber Xhekaj qu’avec un gentil défenseur capable de réussir une première passe.
Photo: Canada Info – Isabelle Charest
Zach l’a compris. Ken Hughes l’a compris sans le confirmer. Et même les membres du cabinet d’Isabelle Charest l’ont compris. Dans son dos.
Les bagarres vont disparaître quand une génération complète va avoir joué tout son hockey mineur dans un encadrement débarrassé de cette violence crasse. Pas avant.
Ou quand la Ligue nationale va le décider. Quand ça ne sera plus rentable.
Tout le Québec est encore énervé pour quelques batailles au Centre Vidéotron. Vous voyez bien que même les bien-pensants sont hypocrites…et qu’on ne veut pas que ça change.
Photo: Dana White et Georges St-Pierre
Comment la boxe pourra-t-elle résister à Dana White?
Avant de vous expliquer si les boxeurs de la planète pourront sauver leur sport de l’emprise de Dana White qui va tenter d’en faire un monopole à la UFC en exploitant et méprisant les boxeurs, je veux vous raconter un moment précis de la récente histoire.
J’étais avec Mathieu Boulay du Journal. Dans les catacombes du MGM Arena à Las Vegas. Georges St-Pierre venait de vaincre de façon dramatique Johnny Hendrix et en point de presse, en français, il avait annoncé qu’il prenait sa retraite.
Avec Mathieu, nous nous étions lancés à la poursuite de Dana White retenu dans les couloirs des catacombes du building. On avait fini par le trouver et on lui avait demandé comment il réagissait à l’annonce de la retraite de son plus grand et légendaire combattant de l’histoire des arts martiaux mixtes :
« Cet idiot n’a pas pu dire ça ? Mais quel imbécile ! Il faut qu’il soit une vraie noix pour dire pareille imbécilité », avait-il éructé de longs moments.
Photo: ESPN – Georges St-Pierre
Hé ! Il parlait du plus légendaire, du plus grand gentleman des stars des MMA, il parlait du gars qu’il avait le plus exploité dans son sport de mafieux à l’origine et que des athlètes comme GSP avaient transformé en multinationale milliardaire !
Dana White, c’était ce gros pas de classe qui sacrait comme un charretier à 11h du soir à Vegas, quand il venait tout juste d’empiler des millions sur le dos de St-Pierre et de Hendrix.
Simple. Et ça n’a pas changé. La UFC est un monopole. Et un monopole, qu’il soit d’État comme le communisme sous Staline en URSS ou privé comme la Standard Oil de Rockefeller aux États-Unis, finit toujours par exploiter et fourrer le travailleur.
S’il avait été boxeur, Georges St-Pierre serait plus riche que Canelo Alvarez. Il vaudrait des centaines de millions. Dans la UFC, dans une situation de monopole, il voyage en classe économique.
C’est ce qu’espère « réussir » Dana White avec la boxe et Zuffa, la nouvelle compagnie de promotion qu’il vient de lancer avec des investisseurs encore discrets pour le moment.
Hier, Mauricio Sulaiman, président de la WBC a publié une lettre magnifiquement écrite. Pour souhaiter la bienvenue à Zuffa mais surtout pour rappeler ce qu’est la boxe internationale avec ses fédérations nationales, ses fédérations internationales et les lois américaines qui protègent le statut et la liberté de négocier des boxeurs professionnels. Le Muhammad Ali Act qui interdit justement un monopole comme l’UFC où Dana White décide des classements, des payes et des combats.
Photo: MARCA – Mauricio Sulaiman et Canelo
« Bienvenue dans la boxe… Un sport pas comme les autres, avec des normes et des protections dont les combattants et les fans de MMA pourraient sûrement bénéficier… La WBC souhaite à Zuffa beaucoup de succès dans notre sport, qui est le plus grand au monde », écrit Sulaiman.
Il explique tout le système des fédérations, des commissions athlétiques dans le monde entier qui en principe protègent les boxeurs et le public.
« Les organismes de régulation de la boxe existent aussi pour protéger les boxeurs et veiller à ce qu’aucun conflit d’intérêts ne vienne compromettre la justice et l’équité », ajoute Sulaiman.
Photo: WBC – Mauricio Sulaiman en compagnie de certains des plus influents promoteurs en boxe actuellement…
Il poursuit : « Aux États-Unis, où Zuffa exercera ses activités, la boxe est encadrée par une loi fédérale appelée le Muhammad Ali Act, et tous les promoteurs doivent s’y conformer, contrairement au MMA, où une entreprise peut fonctionner sans directives ni réglementations fédérales aussi strictes ».
Sulaiman rappelle d’autres petites vérités : « La boxe est un sport mondial, soutenu par une immense plateforme comprenant des promoteurs comme Don King, Top Rank de Bob Arum, PBC, Queensberry, Golden Boy, Matchroom, Teiken, Zanfer, Eye of the Tiger, et de nombreux autres promoteurs internationaux ainsi que des centaines de promoteurs régionaux », écrit-il dans son mot de « bienvenue » à Dana White.
Photo: Boxing News – Bob Arum
Et Sulaiman qui résume très bien les objectifs de la WBC et des autres fédérations comme la WBA, la WBO ou la IBF souligne que les boxeurs ont des gérants et des conseillers et qu’ils peuvent négocier librement des conditions pour leurs combats.
« Les boxeurs risquent leur vie sur le ring, ils méritent les meilleurs soins, la meilleure protection, et doivent être respectés, soutenus et valorisés », d’écrire le président de la WBC
Ce que Mauricio n’a pas écrit, c’est que les boxeurs touchent globalement 60 p.cent et plus des revenus d’un gala.
Dans la UFC, c’est entre 15 et 19 p.cent.
Un monopole, c’est ça. Demandez à Kim Jong-Un. En Corée du Nord, le monopole est parfait.
Et les boxeurs devraient s’inquiéter pour le Muhammad Ali Act qui les protège un peu. Dana White était sur la tribune de Donald avant et après les élections. Une signature au crayon noir gras, ça s’obtient vite par les petits copains d’Oncle Donald.
Mbilli est Champion, lui. Le CH pourra-t-il l’imiter
Christian Mbilli a déjà posé devant le Château Frontenac. Et il avait établi ses quartiers généraux à Québec à l’Entourage. Dont il est devenu un ambassadeur jusqu’à Dubaï.
Photo: Christian Mbilli devant le Château Frontenac
Le Canadien a posé devant le Château et s’est installé à l’Entourage au Lac Beauport.
Photo: NHL.com – Le Canadien devant le Château Frontenac
Tout concorde. Mbilli en 2026, la Flanelle en 2027.