L’intronisation des nouveaux membres au Temple de la renommée du hockey est toujours émouvante pour ceux qui ont cet honneur.
S’ils sont invités dans le Saint des Saints, c’est qu’ils ont vécu une grande passion pour ce si beau sport.
Pour les joueurs, on se dit que ça va de soi. Les statistiques sont là. Pour les journalistes et les bâtisseurs, c’est une vie que ça prend pour faire la démonstration de cette passion et de cette excellence.
Lundi, mes coups de cœur de la cérémonie à Toronto ont été Danièle Sauvageau et François Gagnon.
Danièle Sauvageau a toujours été une proche. Pas qu’on allait manger ensemble ou qu’on allait à un spectacle en amis. C’était une proche parce que je l’ai connue vibrante et totalement vouée à l’ouverture du hockey, sport macho, à la place de la femme.
Et Danièle n’a rien eu par pitié ou par séduction. Sa job de coach de l’équipe nationale et olympique du Canada, elle l’a mérité par des victoires et une compétence hors normes. Son poste d’analyste à Radio-Canada, ce n’était pas à cause d’un vague programme d’équité. C’est parce qu’elle était la personne qui connaissait le mieux la game dans tous les candidats.

Photo: le livre dans la collection Raconte-Moi, de Danièle Sauvageau
Et son rôle actuel avec la Victoire, c’est par compétence qu’elle l’a obtenu. Pour être encore plus personnel, son livre dans la collection Raconte-Moi, c’est un cadeau fait aux jeunes lecteurs. Pour qu’ils découvrent que dans la vie, on peut faire sauter des barrières et vaincre des obstacles pour atteindre l’excellence. En étant une bonne personne généreuse et compréhensive.
Quant à François Gagnon, mon confère à La Presse pendant un bon moment, ancien du Soleil, du Journal et toujours à l’affût à RDS, c’est une intronisation mille fois méritée.
Encore aujourd’hui, si un événement majeur se produit à trois heures du matin, c’est François que la direction va appeler.
Et quand je veux me faire expliquer des dossiers un peu complexes, François est un des tout premiers que j’appelle. Il m’engueule pendant deux minutes et m’explique pendant une demi-heure. C’est notre relation. Sado-maso.
Mais si j’étais mal pris dans un coin désert et entouré de loups, François serait un des cinq que j’appellerais. Et s’il était pour y avoir une bagarre, il serait le deuxième. Il m’a déjà fait peur à une couple de reprises dans nos vies sur la route. Dont une altercation avec un mélange de joueur de ligne et de basket à Raleigh que je ne lui ai jamais pardonnée. Ta gueule pis donne ta piastre, François !

Photo: IG – François Gagnon
François, c’est le tendre colérique. C’est le père trop souvent sur la route, l’ultime pro qui fouille ses dossiers après toutes ces années, l’amoureux de sa Marie-Claude qui sait le faire sourire même quand il vient de parler à un pur tôton au téléphone, François c’est le cœur d’or qui est à sa place au Temple.
Un jour, j’espère qu’on pensera à Mathias Brunet.
MORENO ET OROBIO…LES POULES MOUILLÉES
On a eu peur pour Moreno Fendero hier matin. Le vol de son adversaire a été retardé à cause de la température. Comme dans le passé, William Langston avait eu des problèmes à la frontière, on s’inquiétait chez Eye of The Tiger. Finalement, Langston est arrivé pour découvrir le festival des couleurs du Québec le 11 novembre.
Fendero a été la perle cachée dans l’écurie. Les circonstances l’ont privé d’un ou deux combats qui auraient fait progresser plus rapidement sa carrière. Mais la planète sait qu’il a de la dynamite dans les poings et une tête de leader formidable.
C’est un soldat qui a passé quatre ans sur le géant porte-avions Charles-de-Gaulle et il est très fier de sa contribution dans la marine française.

Photo: Moreno Fendero
Moreno va se battre juste avant son « petit frère » Jhon Orobio. Ces deux-là sont inséparables. À l’entrainement, ils sont capables de pousser Christian Mbilli dans ses limites. Et quand le mentor est à l’étranger, Orobio et Moreno se relancent sans cesse.
Moreno a quelques années de plus et il a la maturité et l’expérience pour donner quelques conseils au jeune Jhon. Mais le jeune Colombien, père d’une petite fille, est maintenant un « petit frère » coriace. Il ne donne pas sa place quand lui et Moreno s’engueulent amicalement ou se taquinent.
À un moment donné, Orobio employait des mots qui ne sont plus acceptés au Québec, pour chatouiller l’orgueil de combattant de Fendero. Moreno l’a prévenu : « Jhon, au Québec, en français, tu ne peux pas dire ça. On va trouver une insulte plus convenable », lui a-t-il expliqué.
Depuis, même si le mot est difficile à prononcer pour hispanique, Moreno est « une poule mouillée » quand il se fait devancer dans une épreuve à l’entraînement.

Photo: EOTTM – Jhon Orobio
Les deux rient. Et à tour de rôle, ils deviennent « les poules mouillées » du gym…ou de la cuisine.
Jeudi soir, les « poules mouillées » vont se succéder dans le ring. Avec Luis Santana assurant l’intervalle.
Je ne voudrais pas être dans les souliers du coq devant eux. Ou elles, les poules ?
DANS LE CALEPIN
L’autre soir, j’ai moins aimé le laïus de Dany Dubé sur Ivan Demidov. Mais hier, l’analyse de Dubé du jeu d’Oliver Kapanen, de Kirby Dach et des autres enflammés du Canadien, était très à point. Et appuyée par des statistiques avancées étalées sur 60 minutes pour tenir compte des temps d’utilisation différents d’un joueur à l’autre.
Ma conclusion à propos de Kirby Dach après avoir écouté Dubé : trop tôt pour se prononcer sur un rôle de deuxième centre.

Photo: A Winning Habit – Kirby Dach