Samuel Montembeault a dû suivre le match d’hier soir du banc des joueurs. À moins d’une catastrophe imprévue au moment d’écrire ces lignes, Jakub Dobes était l’homme de Martin St-Louis.
Vendredi à Laval, Jacob Fowler a réussi son premier blanchissage dans les rangs professionnels dans une victoire de 3-0 du Rocket.
C’était plus que suffisant pour que les fefans et certains médias alternatifs se mettent à élaborer des théories de panique.
Même Max Truman de “Dans les coulisses”, n’est pas arrivé à calmer son monde.

Photo: The Hockey News – Jacob Fowler
Faut d’abord réfléchir quelques secondes. Une saison dure 82 matchs. C’est-à-dire trois ou quatre matchs par semaine. Avec des heures et des heures consacrées à parcourir le ciel de l’Amérique du Nord, de Vancouver à Fort-Lauderdale et de Montréal à Anaheim en passant par Edmonton et Salt Lake City.
Fait qu’on va s’entendre que le Canadien, comme toutes les autres équipes dans le hockey moderne, aura besoin de deux bons gardiens pour espérer se classer dans les séries.
L’an dernier, Samuel Montembeault a été fumant dans le dernier droit épique qui a permis à la Flanelle de se hisser en séries le dernier soir de la saison.
Mais c’est Jakub Dobes qui a sonné le réveil et la charge de la cavalerie à partir du Jour de l’An alors qu’il a permis au CH de gagner des matchs difficiles à Sunrise, Tampa Bay et Denver au Colorado. Entre autres.

Photo: Sportsnet – Samuel Montembeault
Dobes connaît un meilleur début de saison que Montembeault et c’est normal que Martin St-Louis soit tenté de l’utiliser plus souvent. Aussi bien lui faire sentir qu’il a un rôle important avec le club.
LA MERVEILLE DES JEUNES
Dobes est un grand garçon qui sait très bien que Jacob Fowler, la merveille américaine, a réussi son premier blanchissage chez les pros vendredi soir à Laval et que déjà, plusieurs le voient comme le futur grand gardien dans la pure tradition du Canadien.
On parle de Bill Durnan, Jacques Plante, Ken Dryden, Patrick Roy, José Théodore et Carey Price. Paraîtrait que le prochain sur la liste serait Fowler.
Si vous le savez, si je le sais, Montembeault et Dobes le savent.

Photo: HockeyFeed – Ken Dryden
En même temps, c’est normal que de belles performances de Dobes et de Fowler excitent les fans. Dans l’histoire du Canadien et de la plupart des équipes de la Ligue nationale, on trouve des jeunes gardiens qui, à leur première chance, ont permis à leur équipe de mériter de grands honneurs.
C’est arrivé avec Jacques Plante, avec Ken Dryden, avec Patrick Roy et cela a failli se passer avec Jaroslav Halák.
Mais j’ai aussi vu de solides vétérans faire le travail soir après soir pendant la saison régulière et surtout se transformer en muraille dans les séries et les matchs clés. J’en parlais avec Maxime Ouellet des Panthers. Il est le dépisteur des gardiens au Canada pour les champions. Quand Sergei Bobrovsky est dans sa bulle, quand le match tient à un arrêt de plus, il devient imbattable. Il a 37 ans.

Photo: IG – Jakub Dobes
Ce fut aussi souvent le cas pour Andrei Vasilevskiy avec le Lightning.
Devenu un redoutable vétéran, Dryden a été tout aussi convaincant que la jeune recrue gagnante du trophée Smythe à ses débuts.
C’est jouable quel que soit l’angle d’analyse.
Samuel Montembeault a perdu contre les Rangers samedi. Jakub Dobes est dans une bonne passe. Parfait.
C’est en lisant la chronique ce matin que vous pourrez porter un jugement sur le résultat de la décision de St-Louis.
Mais la décision, celle d’envoyer Dobes, se justifiait parfaitement. Après, le coach ne contrôle pas les résultats des matchs.

Photo: Marqueur.com – Logan Mailloux
LES TEMPS SONT DURS POUR LOGAN MAILLOUX
Je ne peux pas donner un pourcentage. Mais je sais que le repêchage de Logan Mailloux, contre le souhait de Geoff Molson, a été retenu contre lui quand est venu le temps de congédier Marc Bergevin.
Je le sais de source absolument fiable.
Mais ce n’est pas à cause de Geoff Molson si Logan Mailloux a passé deux ans à Laval avec le Rocket.
Le jeune homme est très doué physiquement. Bon patineur, fort, il ne lui manque que le « quotient hockey » pour briller dans la Ligue nationale.

Photo: IG – Zachary Bolduc, acquis en retour de Logan Mailloux
Et ça, le quotient hockey, c’est difficile de l’acquérir. Des coachs peuvent enseigner l’art de prendre des décisions, mais quand l’élève se trouve sous pression, les vieux réflexes prennent le dessus et il va commettre les mêmes erreurs match après match.
Y a pas un coach au monde qui a dû enseigner à Lane Hutson comment repérer Cole Caufield à l’autre ligne bleue avec vingt secondes à jouer après qu’il eut volé un but aux Predators. Hutson savait. Point. Mailloux n’aurait pas su. Point à la ligne.
Mailloux connaît des débuts désastreux avec les Blues de St-Louis. Samedi dernier, le coach l’a envoyé sur la passerelle pour qu’il regarde le match d’un point de vue différent.
Pire, mille fois pire, les talifans l’ont pris en grippe. Il se fait torcher d’injures et d’insultes sur tous les réseaux sociaux du Missouri. Au point que le légendaire Chris Pronger a pris publiquement sa défense en rappelant aux enragés que Mailloux était aussi un être humain. Il a conseillé au jeune de ne pas lire les réseaux sociaux et de continuer à bien travailler.

Photo: IG – Chris Pronger
Son histoire en diffamation survenue quand il avait 17 ans en Suède va le suivre toute sa vie. Il se fait lancer de la boue même si certains torchons qui le salissent sur X ne peuvent s’empêcher de pogner le cul des femmes quand ils en sont à leur deuxième bière.
Je pense à un jeune homme qui a bien tenté de remettre sa vie sur des rails solides, qui rêve d’une carrière dans un sport qu’il aime passionnément et je me dis que des fois, faudrait se rappeler un précepte d’un gars pas mal sage qui a dit: « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre ».