Lane Hutson a donc signé un contrat de huit ans qui s’ajoutent à son année de contrat actuelle.
C’est formidable et quand j’écrivais il y a une dizaine de jours que le Canadien devait faire l’impossible pour attacher son jeune prodige pour au moins huit ans, le maximum autorisé par la Ligue nationale pour encore un an, ce n’était pas pour le flafla. C’est parce que j’espère vraiment couvrir encore une Coupe Stanley à Montréal avant d’accrocher mon stylo. Ou plutôt mon ordi.
Et malgré les qualités énormes de Nick Suzuki et de Cole Caufield, la clé d’une conquête c’est d’avoir le meilleur quart-arrière de la ligue. Et Lane Hutson va devenir ce quart-arrière tout étoile.
Cette signature arrachée par Kent Hughes a une autre signification bien plus importante que les 70,8 millions US impliqués dans l’histoire. Ces 70,8 millions, Hutson aurait pu en avoir bien plus dans un an ou deux. Imaginez quand il deviendra joueur autonome le cash astronomique qu’il aurait pu gagner?

Photo: Pro Football Network – Lane Hutson
Mais Hutson a demandé à son agent de tenir compte d’une réalité. Il a confiance dans la direction du Canadien. Il a confiance dans le groupe de jeunes joueurs avec qui il a des chances de gagner à chaque match et il veut faire partie de ce groupe de futurs gagnants.
Denis Bouchard, Carl Marotte, Marina Orsini…
Ça me rappelle les trente belles années de Lance et Compte. Essayez juste de vous imaginer combien aurait pu exiger Carl Marotte pour reprendre le rôle de Pierre Lambert. Et Marina Orsini? Et Denis Bouchard, Lulu de mon cœur, devenu au fil des années un grand metteur en scène? Et Michel Forget déjà enrichi avec ses nettoyeurs? Et Yvan Ponton, déjà fort occupé avec le tennis à RDS? Et Robert Marien, célèbre sur la planète avec les Misérables et les comédies musicales?
Et vous le savez, juste à suivre les séries présentement à l’affiche, l’argent n’a cessé de décroître pour la production dramatique. On avait moins d’argent pour le dernier Lance et Compte que pour le premier trente ans plus tôt.

Photo: Hollywood PQ – Carl Marotte
Mais les gars et les filles voulaient gagner. Ils voulaient faire partie d’une équipe gagnante. Ils aimaient leur série. Ils aimaient dominer les cotes d’écoute. Ils aimaient faire partie d’une grande aventure.
Aussi, sans que ce soit officiel, toutes ces grandes vedettes ont accepté une sorte de pacte non écrit avec le producteur Claude Héroux. Ils pouvaient gagner autant par jour de tournage que Carl Marotte, l’inoubliable Pierre Lambert. Mais pas plus.
Après toutes ces années, 40 ans plus tard, quand Pierre Lambert, Bob Marien et Mac Templeton se sont retrouvés invités à Shawinigan et à Québec il y a quelques mois, ils ont accepté les mêmes conditions. Comme dans le temps.

Photo: Le Nouvelliste – Pierre Lambert, Mac Templeton et Robert Martin
La clé, c’est le « bonus »
Les agents des joueurs ne sont pas des marchands d’œuvres charitables. C’est beau gagner, mais leur travail, c’est de maximiser la valeur de leur client.
Gilles Lupien a déjà renoncé à Martin Brodeur parce que Martin avait accepté une offre moindre de Lou Lamoriello avec les Devils du New Jersey. Martin voulait gagner la Coupe Stanley à tout prix. Lupien lui avait dit :
« À ce salaire-là, t’as pas besoin d’un agent ».
Hutson, compte tenu du marché, valait au moins 10 millions pour le Canadien. Kent Hughes a ajouté une valeur réelle au contrat en acceptant de verser un «bonus» de 55 millions payable dès les premières saisons du contrat.

Photo: The Hockey Writers – Martin Brodeur
Si les informations sont exactes, ce bonus s’inscrit dans une particularité de la loi canadienne de l’impôt sur le revenu.
Le RCA: Régime de compensation à la retraite.
Il s’agit d’un régime propre au Canada dans lequel une équipe (et parfois le joueur) verse de l’argent à une fiducie dépositaire au bénéfice du joueur pour ses prestations post-carrière. Les cotisations déclenchent un important dépôt fiscal remboursable à l’ARC.
Plus tard, lorsque le joueur reçoit ses paiements de retraite, dans le cas de Hutson dans une vingtaine d’années, après être retourné aux États-Unis, l’ARC rembourse le dépôt à la fiducie au fur et à mesure que les prestations sont versées.
Autrement dit, même si Lane Hutson va finir par payer ses impôts, à cause de l’ARC, il pourra rivaliser fiscalement avec ses collègues qui auront fait carrière aux États-Unis. Ça vaut certainement un million de plus par année.
Soit dit en passant, à 8%, ces 55 millions touchés en 2025 vaudront 212 millions dans vingt ans. Hutson pourra acheter les Nordiques.

Photo: Sportsnet – Kent Hughes
Maintenant, oublions le cash et espérons une Coupe en 27.
Le Québec joue un rôle majeur dans la boxe mondiale
Comme prévu, des fefans de boxe se sont déchaînés sur les égouts sociaux. Makhmudov est unidimensionnel, Barrière est une baudruche gonflée. Même les champions du passé sont envoyés au dépotoir.
David Lemieux ne savait pas boxer. Lucian Bute n’a pas participé au Super Six. Adonis Stevenson a battu des jambons. Et les égouts débordent…
David Lemieux est devenu champion au Centre Bell en gagnant par décision unanime contre Hassan N’Dam, il a perdu contre Guennadi Golovkin au Madison Square Garden à New York et contre des champions comme Billy Joe Saunders et David Benavidez. Au passage, il a passé le K.-O. à Curtis Stevens à Verona et à Gary O’Sullivan à Las Vegas.

Photo: Sky Sports – Hassan N’Dam vs David Lemieux
Lucien Bute a battu deux fois Librado Andrade et Glen Johnson avant de perdre contre Carl Froch et livrer des matchs épiques contre James DeGale et Badou Jack.
Et Stevenson est devenu champion en gelant au premier round Chad Dawson. Allo la terre.
Et je ne parle pas de Jean Pascal qui s’est battu contre toute l’élite de la boxe mondiale.
Ce n’est pas là le point. En fin de semaine, deux Québécois, un de souche et un immigré installé chez-nous dont les enfants parlent français, se sont battus à Londres et à Philadelphie.
Dans un mois, Leïla Beaudoin va se battre en championnat du monde à Miami.

Photo: Vincent Ethier – Leïla Beaudoin
Dans deux semaines, Mary Spencer va être impliquée dans une défense de son titre.
Christian Mbilli vient de se battre à Vegas. Osleys Iglesias est déjà champion du monde IBO et deuxième ou troisième dans toutes les fédérations.
Erik Bazinyan qui s’est battu contre Jaime Munguia et Steven Butler, deux fois en championnat du monde, s’affronteront le 13 novembre.
Vanessa Lepage-Joanisse a été championne du monde.
Artur Beterbiev est une vedette internationale et vit à Ville Mont-Royal.
Le Québec compte neuf millions d’habitants. Ses boxeurs rayonnent sur la planète. Londres, Riyad, Vegas, Tokyo…

Photo: Boxing Scene – Artur Beterbiev
Je vais vous nommer une série d’états américains qui comptent moins de neuf millions d’habitants. Vous pensez que leurs boxeurs brillent partout sur la planète?
Washington, Arizona, Tennessee, Massachusetts, Indiana, Maryland, Missouri, Wisconsin, Colorado, Minnesota, Caroline du Sud, Alabama, Louisiane, Kentucky, Oregon, Oklahoma, Connecticut, Utah, Iowa, Arkansas et j’arrête… Hawaï, l’Alaska, le Vermont et une vingtaine d’autres, la liste devient fastidieuse à parcourir.
L’ancien premier ministre du Québec Daniel Johnson le père le disait: quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console.