Ça ne se pouvait pas qu’Arslanbek Makhmudov ne sache pas boxer. On l’avait vu contre Carlos Takam pendant dix rounds.
En plus, les boxeurs de l’élite issus de l’école russe, incluant l’ancienne école soviétique, savent boxer. Artur Beterbiev, Dimitri Bivol, Serguei Kovalev sont des exemples percutants.
Le problème de Makhmudov était connu à l’interne. Une fois le combat entamé, il n’écoutait plus personne. Il n’avait qu’un objectif. Détruire. Démolir. Passer le knock-out.
Rendu parmi les meilleurs, ça ne fonctionne pas ainsi. Agit Kabayel et Guido Vianello se sont fait un devoir de lui ouvrir les yeux…et l’humilité.

Photo: Marc Ramsay et Makhmudov
Samedi à Sheffield, en Grande-Bretagne, où un boxeur québécois n’avait pas gagné par décision depuis presque trente ans, Makhmudov a été impeccable. Il a suivi un plan de match derrière un jab solide et long et a cogné durement avec un direct du droit qui a enregistré des points pendant les douze rounds. Dave Allen a déclaré après sa défaite qu’il n’avait jamais été frappé aussi solidement de sa carrière :
« Il a été meilleur que moi. C’est aussi simple que ça. Au neuvième, j’ai eu une chance mais je n’avais plus les jambes pour poursuivre l’attaque », a-t-il déclaré.
Allen a également précisé que son coin avait voulu arrêter le combat après le dixième round :
« Mais j’ai refusé, je ne suis pas un lâcheur », a-t-il dit.

Photo: Mark Robinson – David Allen et Arslanbek Makhmudov
Joshua et Big Makh se parlent par instagram
C’était un combat extrêmement important pour les deux boxeurs. Le sous-entendu d’Eddie Hearn était la promesse pour le gagnant d’affronter Anthony Joshua. L’ancien champion demeure une attraction majeure en Angleterre et en Arabie Saoudite. Comme Makhmudov d’ailleurs dont la victoire de samedi lave la réputation de chasseur de tête sans intelligence de boxe.
Makhmudov et Joshua n’ont pas attendu les belles paroles de sir Hearn. Depuis une couple de semaines, les deux s’échangent des idées de combats sur le réseau privé d’Instagram. Tant qu’à eux, ça serait réglé. Mais vous savez tous que dans la vraie vie, les boxeurs ne s’affrontent pas gratis dans des gyms ou des ruelles. Eddie Hearn et Camille Estephan vont entreprendre la pré-bataille. Ça s’appelle les négociations.

Photo: Vincent Ethier – Antonin Décarie et Eddie Hearn
Quant à Allen, il a été un gentleman fantastique dans la défaite.
Et l’arbitre Steve Grey, un parfait British, a fait l’impossible pour faire gagner son compatriote en enlevant deux points à Makhmudov. Dans un combat serré, aussi bien dire que l’arbitre décide du gagnant. Mais samedi, Makhmudov avait été trop dominant pour se faire voler de cette façon.
Le premier point, au septième, pouvait s’expliquer. Le deuxième au dernier round, était partisan. Typiquement british.
Barrière: Retour à la planche à dessin
Yvon Michel proposait un plan de commandites à 20 actionnaires qui mettait 100, 000 $ chacun pour financer la carrière d’Alexis Barrière. Le promoteur touchait la plus grosse part des deux millions.
J’ai lu ce contrat et j’ai espéré que mon ami n’irait pas perdre 100,000 $ de cette façon. Si d’autres ont investi, ils doivent être très inquiets après la défaite par knock-out d’Alexis Barrière.

Photo: Boxing News – Guido Vianello
Alexis Barrière n’a pas à rougir. Il s’est battu courageusement et sur ma carte de pointage, il avait gagné le deuxième round. Mais ce Guido Vianello, tombeur de Makhmudov, est un solide et habile boxeur. Il a analysé le style tout en vitesse de Barrière et quand il est sorti du coin pour le quatrième round, il savait qu’il n’avait pas à craindre la puissance de Barrière. Il a augmenté la force et la portée de ses coups et a vite envoyé le Québécois au plancher, sonné, avec quelques secondes au quatrième.
Le premier coup, même pas d’aplomb, au cinquième a complété le travail.
Ça ne veut pas dire que Barrière est un tout nu et un jambon comme ont l’habitude de conclure les Québécois complexés après une défaite d’un de leurs favoris.
C’est la première fois que Barrière affrontait un membre de l’élite. Il naviguait dans des eaux nouvelles pour lui. Il a été un bon contre-attaquant et a boxé avec sa vitesse habituelle. C’est une question de puissance. Et je doute que Barrière ait la force pour briller chez les poids-lourds qui sont tous des monstres physiques à 250 livres.

Photo: Facebook – Alexis Barrière
À 225 livres, chez les bridgerweights, catégorie reconnue par la WBC, il pourrait être une vraie menace. Mais ce serait moins rentable pour ses « investisseurs ». L’argent est chez les lourds.
Je serais curieux de savoir comment se sentait Yan Pellerin, son premier promoteur, pendant ces rounds très difficiles. D’un côté, il devait souffrir pour un athlète qu’il a contribué à développer. De l’autre…
Et Simon Kean qui revient à Gatineau
Life goes on…
Le CH : On est dans les séries
Deux victoires en trois matchs sur la route. Comme l’avait expliqué Sylvain Le Plan, le CH est hyper dangereux en avantage numérique et comme l’avait précisé il y a un mois le porte-parole, la paire de défenseurs Dobson-Matheson est tellement fiable que le coach aurait le temps d’aller faire une pause-pipi quand ils sont sur la patinoire.
Résultat, deux victoires convaincantes qui laissent présager un beau mois d’octobre. Et vous le savez depuis Michel Therrien, les points d’octobre sont aussi importants que ceux de mars et d’avril.
Photo: Athlete Speakers – Michel Therrien
Ce club est talentueux et même les chroniqueurs de Québec commencent à allumer.
Va faire clair tantôt.