Photo: NHL.com
Le Canadien n’arrête pas de surprendre. Les grands experts cherchent des explications dans les feuilles de statistiques. C’est toujours commode quand tu n’as pas accès aux joueurs, à leurs pensées réelles et à leurs émotions.
Mais il s’est passé quelque chose dans le vestiaire. Et le vestiaire, c’est les joueurs. Et un coach. Martin St-Louis.
Une nuit, dans l’avion se dirigeant pour un premier arrêt à Frankfurt avant de poursuivre vers Riyad, je m’étais arrêté au siège de Marc Ramsay. Au-dessus de l’Atlantique, avec son téléphone et des écouteurs, il suivait en direct le match du Canadien contre les Capitals de Washington. Il s’était branché au système Internet de l’avion d’Air Canada et avec son application TVA Sports, il ne manquait rien.
Et je peux vous assurer qu’il n’avait rien manqué des autres matchs du CH pendant notre semaine à Riyad pour les combats de Makhmudov et de Simon Kean. Surtout que le décalage horaire jouait en sa faveur.
Ramsay n’a pas la prétention de jouer dans les plates-bandes de Martin St-Louis. Mais il a quand même des opinions qui lui viennent de plusieurs décennies consacrées à développer des jeunes boxeurs et à accompagner des champions du monde dans des combats à la portée internationale.
Des opinions de coach à coach.
Photo: Canadien de Montréal / YT
D’ailleurs, hier, il commençait à préparer son prochain voyage en Arabie Saoudite pour la grande revanche entre Artur Beterbiev et Dimitri Bivol. Le 22 février à Riyad.
«C’est formidable ce qui se passe avec le Canadien. Mais reste à voir si l’équipe pourra avoir de la constance et rester à un haut niveau le reste de la saison. C’est le défi», fait-il remarquer.
LE TEMPS JOUE EN FAVEUR DE MARTIN ST-LOUIS
Mais il s’est quand même passé quelque chose de spécial. Comment expliquer cette explosion?
«Je pense que le temps joue en faveur de Martin St-Louis. Il ne faut pas oublier que cette équipe était très jeune. Il y a des choses qu’il faut apprendre dans le temps. On ne peut pas sauter toutes les étapes.
«Prenez l’exemple de David Lemieux. Il était devenu professionnel à 18 ans. Il lui fallait se développer, apprendre. Russ Anber l’a accompagné et dirigé pendant ses années de formation. Lemieux serait sans doute devenu champion du monde même s’il était resté avec Russ. Mais j’ai accompagné sa maturité. Le temps jouait en notre faveur. Quand il est devenu un homme plus mur, il était prêt pour Hassan N’Dam, il était prêt pour atteindre les sommets.»
«C’est un peu la même chose avec le Canadien et Martin St-Louis. Juraj Slafkovsky n’a que 20 ans. Faut lui laisser le temps de devenir un homme. De prendre encore de la maturité. Même chose pour tous ces jeunes qui murissent. Martin St-Louis avait besoin de temps. Le temps joue pour lui», de dire Ramsay.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM
LE DÉVELOPPEMENT DES ATHLÈTES
Il y a évidemment de grosses différences entre les deux sports. Par exemple, Marc Ramsay peut choisir avec soin les adversaires pour ses jeunes poulains. Jhon Orobio est passé de combats de quatre rounds à six puis à huit. Il acquiert force et expérience en murissant.
Martin St-Louis n’a pas le choix des adversaires. Ses jeunes doivent plonger et faire face aux Panthers ou à l’Avalanche tout en se développant. Même là, Ramsay a un point qui se défend:
«C’est pas tout à fait vrai. L’Organisation laisse un gars jouer une année de plus en Suisse ou en NCAA. Elle peut envoyer un joueur dans la Ligue américaine le temps qu’il soit prêt pour la Ligue nationale. En même temps, il y a un calendrier et des adversaires qu’on ne peut éviter. C’est pour ça que Martin St-Louis avait si besoin de temps», de dire Ramsay.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM
CONFLIT D’INTÉRÊT OU LE CŒUR DÉCHIRÉ?
Camille Estephan a sonné hier les premières cloches pour annoncer le combat qui va déchirer des cœurs. Celui entre Steven Butler et Erik Bazinyan. Deux locaux de Eye Of The Tiger. Deux boxeurs de l’élite mondiale. Un qui s’est battu deux fois en championnat du monde et l’autre qui a perdu son premier combat en carrière après avoir livré une solide performance contre Jaime Munguia à Phoenix.
Photo: Mikey Williams / TR Boxing
C’est un combat qui va déchirer des cœurs. À commencer par Camille Estephan. Il y a deux sortes de promoteurs. Comme il y a deux sortes de gérants d’artistes. Il y a des Colonel Parker qui n’aiment que l’argent et des René Angélil qui aiment leur artiste. C’est Angélil lui-même qui m’avait lancé la phrase en parlant du Colonel Parker qui a siphonné Elvis même quand il était dans son cercueil. Une des déceptions de sa vie quand il a pu le connaître de proche à Las Vegas.
Camille Estephan est dans le clan Angélil et il va passer une soirée d’enfer à l’Espace St-Denis pour Butler-Bazinyan.
Quant à Marc Ramsay, comme directeur du développement chez Eye of The Tiger, il est responsable de la progression et de Bazinyan et de Butler. Comment voulez-vous qu’il soit dans un coin ce soir-là?
Dans son cas, c’est moins une affaire de cœur que d’éthique…
Pour conclure. Marc Ramsay a regardé le match de Demidov hier après-midi! En direct de Russie.
Photo: Vincent Ethier / EOTTM